Naerys Velaryon ༄ To the sea we shall return
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Naerys Velaryon
« family over everything »
Identite
Genealogie
Monford Velaryon & ✟ Saera Velaryon (née Celtigar), ses parents
Assadora de Braavos, sa belle-mère & son enfant à naître
Rhaella, Visenya & Monterys Velaryon, sa fratrie
Aurane Waters, son demi-frère bâtard
La famille Celtigar (son oncle et ses cousins)
Assadora de Braavos, sa belle-mère & son enfant à naître
Rhaella, Visenya & Monterys Velaryon, sa fratrie
Aurane Waters, son demi-frère bâtard
La famille Celtigar (son oncle et ses cousins)
Personnalite
Le sérieux de Naerys est certainement la chose la plus frappante que l'on remarque lorsque l'on prend le temps de l'observer. Jeune adolescente forcée de grandir rapidement dans ce monde qu'est le sien, elle a pris le rôle de figure maternelle dans sa fratrie après la naissance de Monterys, s'occupant des plus jeunes avec patience et douceur. Elle n'a jamais vraiment eu une enfance normale, et cela se reflète plus que nécessaire dans son caractère. Désormais, elle enrage à la moindre mention de mariage, au grand désespoir de son père, simplement car elle ne désire pas revivre l'enfer qui a été le sien en devant élever des enfants qui n'étaient pas à elle, même s'ils faisaient partie de sa famille.
Son rêve de fonder une descendance - entretenu par sa mère lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant - s'est vite vu remplacé par celui de vivre en tant que femme libre et indépendante. Brûlante d'ambition, bercée par les histoires des fiers Targaryens chevauchant leurs dragons et de ses ancêtres voguant sur les vagues, elle n'a eu de cesse de rechercher sa propre gloire au fil des années. Désireuse de forger sa propre réputation, elle a décidé de s'illustrer par son intelligence et ses voies de navigation ingénieuses, usant de ses talents acquis avec les années passées auprès de son paternel. Mais elle ne sera jamais un fils, et Monford a toujours mis un point d'honneur à brider les volontés de son aînée.
Ainsi, Naerys a été élevée comme une dame capable de converser, aimable et de bonne composition, à l'air avenant et au tempérament solaire. Ses émotions et sa fougue sont cachées derrière le masque fragile de son éducation, sur le point de se briser à la moindre occasion. Il n'est pas rare de voir la flamme destructrice animant son âme s'agiter dans son regard, malgré ses efforts pour la dissimuler. L'on dit que le naturel revient toujours au galop, et c'est de l'écume qui coule dans ses veines. Aussi impétueuse que l'océan lorsqu'il se déchaîne, il ne vaut mieux pas se tenir à ses côtés lorsque le masque se brise et que sa colère éclate.
Son rêve de fonder une descendance - entretenu par sa mère lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant - s'est vite vu remplacé par celui de vivre en tant que femme libre et indépendante. Brûlante d'ambition, bercée par les histoires des fiers Targaryens chevauchant leurs dragons et de ses ancêtres voguant sur les vagues, elle n'a eu de cesse de rechercher sa propre gloire au fil des années. Désireuse de forger sa propre réputation, elle a décidé de s'illustrer par son intelligence et ses voies de navigation ingénieuses, usant de ses talents acquis avec les années passées auprès de son paternel. Mais elle ne sera jamais un fils, et Monford a toujours mis un point d'honneur à brider les volontés de son aînée.
Ainsi, Naerys a été élevée comme une dame capable de converser, aimable et de bonne composition, à l'air avenant et au tempérament solaire. Ses émotions et sa fougue sont cachées derrière le masque fragile de son éducation, sur le point de se briser à la moindre occasion. Il n'est pas rare de voir la flamme destructrice animant son âme s'agiter dans son regard, malgré ses efforts pour la dissimuler. L'on dit que le naturel revient toujours au galop, et c'est de l'écume qui coule dans ses veines. Aussi impétueuse que l'océan lorsqu'il se déchaîne, il ne vaut mieux pas se tenir à ses côtés lorsque le masque se brise et que sa colère éclate.
Precisions
༄ Son sang valyrien lui confère ses cheveux d'argent, ainsi que des yeux bleus tirant sur le mauve.
༄ Naerys a des notions de haut-valyrien, chose qui devient rare sur le continent, mais elle veut tellement faire honneur à ses ancêtres qu'elle s'est donnée corps et âme pour apprendre les rudiments de la langue, même si son accent est haché et que son parlé n'est pas fluide.
༄ Même si elle a été élevée comme une dame, elle s'est très tôt penchée sur les stratégies militaires, et plus encore sur la navigation. Excellente navigatrice, c'est pourtant un talent qu'elle garde caché, malgré son amour pour les voyages en mer.
༄ Pour tenter de l'amadouer et d'apaiser les tensions entre eux, son père lui a offert son propre navire, nommé L'Enchanteur.
༄ Si Aurane avait été nommé par son père pour être son épée-lige, il a été démis de ses fonctions et remplacé par un homme de confiance de Monford, Ser Ormund. Ce dernier est bien plus là pour la surveiller et l'empêcher de s'enfuir que pour la protéger.
༄ Naerys a des notions de haut-valyrien, chose qui devient rare sur le continent, mais elle veut tellement faire honneur à ses ancêtres qu'elle s'est donnée corps et âme pour apprendre les rudiments de la langue, même si son accent est haché et que son parlé n'est pas fluide.
༄ Même si elle a été élevée comme une dame, elle s'est très tôt penchée sur les stratégies militaires, et plus encore sur la navigation. Excellente navigatrice, c'est pourtant un talent qu'elle garde caché, malgré son amour pour les voyages en mer.
༄ Pour tenter de l'amadouer et d'apaiser les tensions entre eux, son père lui a offert son propre navire, nommé L'Enchanteur.
༄ Si Aurane avait été nommé par son père pour être son épée-lige, il a été démis de ses fonctions et remplacé par un homme de confiance de Monford, Ser Ormund. Ce dernier est bien plus là pour la surveiller et l'empêcher de s'enfuir que pour la protéger.
Derriere l'ecran
Memoriae
Moi, Memoriae, je certifie avoir lu le règlement dans son intégrité, et je l'accepte.
salt & sea
may the winds be as strong as your back, your seas as calm as your spirit and your nets be as full as your heart. from the sea we came, to the sea we shall return. + aeairiel.
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« I will fight for my family until my last breath »
Chronologie
Histoire
« Mère..? »
La voix mal assurée résonna dans le silence morbide de la chambre alors que les pleurs de Monterys s'éloignaient petit à petit à mesure qu'il était emmené par les nourrices. Seul demeurait le mestre, en train de s'affairer sur le corps de Saera, et Naerys, qui tenait la main de sa mère dans la sienne, les yeux embués de larmes qu'elle refusait de laisser couler. Les lèvres tremblantes alors qu'elle saisissait petit à petit la gravité de la situation, l'adolescente refusait de bouger malgré les injonctions de l'érudit, qui avait besoin de place pour travailler et sauver la vie de la Dame des lieux. Les yeux fixés sur le visage pâle de sa mère, elle sentait ses entrailles se tordre d'inquiétude à mesure que le temps passait. Voilà bien une heure que son petit frère était né et que la jeune femme réagissait à peine, se contentant de caresser du bout du pouce la peau douce de la main de son aînée. L'odeur du sang, omniprésente, faisait plisser le nez de Naerys qui refusait de bouger, restant à ses côtés tout en surveillant le moindre fait et geste du mestre.
« Naerys, ma douce... »
La voix faible de sa mère fit parcourir un frisson désagréable dans tout son corps, et elle rentra sa tête dans ses épaules sans quitter sa mère des yeux. Retenant à grande peine ses sanglots face à l'état plus qu'inquiétant de Saera, elle ferma les yeux quelques secondes pour se ressaisir, et une larme roula le long de sa joue, immédiatement cueillie par le pouce de la jeune femme.
« Ne pleure pas mon enfant, ne pleure pas, tout va bien. Ecoute bien ce que je vais te dire Naerys, c'est très important, d'accord ? »
Puisant toute sa force pour hocher la tête, les lèvres résolument closes, l'adolescente se pencha légèrement pour mieux écouter sa mère.
« Nous ne sommes pas éternels sur cette terre. Nés de la mer, à la mer, nous retournerons tous. Moi, ton père, toi... La vie est ainsi faite. Mais en attendant que cela arrive... En attendant, Naerys, prends soin de tes sœurs et de ton frère. Veille sur eux et bats toi pour votre futur à tous. La maison Velaryon... La maison Velaryon est grande, notre sang est épais et pur... Il n'y a rien que tu ne puisses faire. »
Le silence s'éternisa entre elles alors qu'une nouvelle larme roulait sur la joue de la jeune fille. Pourquoi avait-elle tant l'impression que sa mère était en train de lui faire ses adieux et de lui confier une tâche bien trop grande pour elle ? Elle était encore jeune, certainement pas prête à avoir des enfants, et Saera voulait qu'elle s'occupe de ses cadets ? Comment était-elle censée faire, avec un père presque absent et sans sa mère ?
« Promets-le moi, Naerys.
- Je vous le promets, mère. »
Les yeux écarquillés face à la scène se déroulant sous ses yeux, Naerys posa une main contre sa bouche pour retenir le cri de panique qui menaçait de s'échapper d'entre ses lèvres. Plaquée contre un mur, dissimulée par l'obscurité du début de la nuit, son regard était fixé sur la haute silhouette de son père qui se tenait au-dessus du corps de Saera, un oreiller dans la main. Inerte, sa mère ne semblait plus respirer. Elle s'était pourtant débattue, mais voilà trois ans qu'elle était diminuée par la naissance de Monterys et même si elle avait voulu se défendre, Monford avait bien plus de force.
Lentement, elle recula d'un pas, puis d'un autre, souhaitant fuir la chambre le plus rapidement possible, refusant de se confronter à la réalité. Mais dans sa manœuvre, elle heurta un meuble derrière elle et se figea, priant pour que son père ne l'ait pas entendue. Les Dieux ne semblaient pas de son côté puisque le patriarche se tourna immédiatement vers elle, les sourcils froncés. Et quelques secondes plus tard, il fondait sur elle, l'attrapant brusquement par les avant-bras pour la ramener contre lui alors qu'elle étouffait un gémissement de terreur.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? rugit-il en la secouant brutalement alors qu'elle se débattait pour s'échapper. Réponds !
- Rien du tout, je n'ai rien fait ! »
Des larmes de peur dégringolèrent le long de ses joues alors qu'elle ne bougeait plus, incapable de faire un geste de plus. D'une certaine façon, elle avait toujours craint son père. Figure forte des Velaryon, il pouvait se montrer sans pitié, autoritaire et désintéressé. Mais aujourd'hui… oh, aujourd'hui, ce n'était plus une simple crainte, mais une véritable terreur qui venait de la saisir, car elle savait parfaitement ce qu'il venait de faire à son épouse. Et au vu de son regard fou, elle commençait à se demander si elle n'était pas la prochaine sur sa liste.
« Qu'est-ce que tu as vu Naerys ? Dis-le moi ! »
Seul le silence lui répondit alors que les larmes coulaient toujours sur la peau pâle de l'aînée des Velaryon. D'un geste brusque, elle s'arracha à la prise de son père et recula maladroitement d'un pas, alors qu'une grimace de pur dégoût tordait ses lèvres tandis qu'elle le dévisageait. Puis son regard se porta quelques secondes sur le corps sans vie de Saera avant de revenir sur Monford.
« Vous l'avez tuée… murmura-t-elle d'abord, même si elle refusait encore d'y croire tant cela lui paraissait surréaliste. »
Elle n'était pas idiote au point de croire que le mariage de ses parents était un mariage d'amour, mais elle pensait au moins qu'ils avaient du respect l'un envers l'autre. Du moins, elle l'espérait encore, car même si elle était au courant pour la braavienne qui partageait la couche de son père, elle avait toujours eu ce mince filet d'espoir que tout redevienne comme avant. Que sa mère se remette, que son père redevienne un homme bon, qu'elle ne soit plus obligée d'être une mère de substitution pour le reste de sa fratrie… Mais tout ceci n'était que le rêve d'une enfant.
« Vous l'avez tuée ! répéta-t-elle d'une voix aiguë. Vous avez tué ma mère, espèce de mons- »
La violence de la gifle la coupa en plein élan et Naerys se retrouva sans voix. Monford n'avait jamais levé la main sur elle - même s'il ne se gênait pas pour le faire sur la pauvre Visenya. Choquée, elle porta doucement sa main à sa joue avant de tourner la tête vers son père pour le dévisager. Ce dernier émit un grognement inquiétant avant de brusquement saisir sa fille à la gorge, plongeant son regard colérique dans le sien.
« Tu n'as rien vu du tout, c'est bien clair ? cracha-t-il en resserrant sa prise sur le cou de son aînée. Il ne s'est rien passé ici, ta mère est morte seule. Si j'entends quoi que ce soit à propos de ce soir, je te jure sur tout ce que j'ai de plus cher que tu seras mariée au premier venu, peu importe son âge, sa réputation ou sa richesse. Je me suis bien fait comprendre ? »
Respirant avec peine, la tête relevée à l'extrême à cause de la poigne de son père, Naerys tenta de lui griffer le poignet pour qu'il la relâche, sans succès. Cela sembla même le plonger dans une colère noire et il resserra encore sa prise sur sa gorge alors qu'elle commençait à étouffer.
« Tu m'as compris ?!
- O-Oui… souffla-t-elle difficilement. »
Soudainement, il la lâcha et Naerys retomba à genoux sur le sol, attrapant sa gorge douloureuse avant de tousser pour chasser l'inconfort, sans succès.
« Va te coucher Naerys, et n'oublie jamais ce que je viens de te dire. Si tu parles de ça à qui que ce soit, même les Dieux ne pourront te venir en aide. »
La légère brise du début de matinée s'était vue remplacée par d'intenses bourrasques qui balayaient l'argent de sa chevelure. Habillée sobrement d'une robe en velours noir, Naerys était silencieuse, le regard fixé sur ses pieds. A ses côtés se tenaient Rhaella et Visenya, et elle portait dans ses bras le jeune Monterys, qui avait caché sa tête dans son cou. Ses deux demi-frères étaient installés un peu plus loin, aux côtés de leur père, et durant quelques secondes, elle croisa le regard d'Aurane avant que celui-ci ne détourne les yeux pour regarder droit devant lui.
En cette journée macabre, toute la maisonnée Velaryon était réunie près de la mer, mais également la famille de Saera. Quelques Celtigar avaient fait le déplacement pour assister aux funérailles de la regrettée jeune femme et Naerys avait pu saluer rapidement ses cousins.
Son regard fut finalement attiré par la silhouette de son père, qui s'avançait lentement vers le cercueil. Il posa une main dessus et ferma les yeux, comme s'il s'apprêtait à prier. Hypocrite. Le masque de Naerys se fissura dans la seconde : le dégoût inonda son visage, étirant ses traits d'une bien vile manière, et la haine se mit à briller farouchement dans son regard alors qu'elle resserrait son emprise sur Monterys. Elle n'avait pas oublié les menaces de son paternel, ni la façon dont il avait tenté de l'étrangler, lorsqu'elle avait découvert ce qu'il avait fait. Et même si elle le craignait assez pour ne rien dire, à certains moments, sa haine devenait bien plus puissante que sa peur.
Le mestre de Marée Haute s'avança finalement jusqu'à la dernière demeure de Saera, entièrement sculptée dans de la pierre, coupant court aux pensées frénétiques de la valyrienne. Prenant une profonde inspiration, il finit par se tourner vers l'assemblée, prêt à déclamer les derniers mots qui accompagneraient le repos éternel de sa mère.
« En ce jour, réunis sur le siège de la mer, nous confions Lady Saera de la maison Velaryon aux eaux éternelles, domaine du roi Triton, où il veillera sur elle pour tous les jours à venir. Alors qu’elle prend la mer pour son dernier voyage, Lady Saera laisse sur le rivage un fils et trois filles légitimes, de noble naissance. Leur mère ne reviendra jamais de son voyage, mais ils resteront éternellement unis par le sang. Il y a du sel qui coule dans le sang des Velaryon. Notre sang est épais. Notre sang est un sang pur. Notre sang ne doit jamais être dilué. »
Au fur et à mesure, Naerys sentit son coeur se serrer et les larmes inonder ses yeux, mais elle refusa de les laisser couler. Elle se devait d'être forte pour ses sœurs et son frère, ce n'était pas le moment de flancher : ils avaient besoin d'elle. Se redressant, elle fixa son regard sur le cercueil, ferma une seconde les yeux pour se reprendre, avant d'effacer toute trace de peine ou de n'importe quel autre sentiment sur son visage, remettant en place son masque.
Le mestre finit par lancer un regard à Monford, qui s'avança lentement à son tour, les épaules voûtées. Ce monstre jouait bien la comédie, car personne ici n'aurait pu dire qu'il avait assassiné son épouse de sang-froid, sauf celle qui avait assisté à la scène.
« Ma chère Saera, que les vents soient aussi forts que l’a été ton corps, les flots aussi paisibles que l’a été ton esprit, et tes filets aussi remplis que l’a été ton cœur. Nés de la mer, à la mer, nous retournerons. »
Dans un grincement inquiétant, les cordes furent tendues et le cercueil fut lentement poussé dans la mer. Les flots l'avalèrent dans un bruit mat et, sans un mot de plus, Monford fit volte-face et s'éloigna en direction de Marée Haute, sous le regard haineux de sa fille aînée.
Assise sur son énorme lit en baldaquin, une main posée en travers de son ventre, Naerys avait le regard dans le vide. Elle n'avait pas saigné. Deux mois étaient passés sans qu'elle ne saigne et si elle avait pu s'attendre à un bref retard, il n'y avait désormais plus de doute possible : son ventre qui s'arrondissait doucement et ses nausées matinales lui confirmaient bien la terrible vérité. Elle était enceinte. Lorsqu'elle s'en était rendue compte, la panique l'avait gagnée et, désespérée, elle avait trouvé le mestre pour qu'il lui prépare du thé de lune afin de se débarrasser de l'enfant. Mais le visage qu'il avait arboré ne lui disait rien qui vaille et depuis, elle était assise sur son lit, à attendre que le couperet tombe. Car intérieurement, elle savait ce qui l'attendait. Le monstre de toutes ses terreurs allait se réveiller, et cette fois-ci, il ne l'épargnerait pas.
De temps en temps, elle parvenait à sentir la légère caresse, qui se voulait rassurante, d'Aurane dans son dos, mais elle se sentait étrangère au monde. Comme dans une boule de coton, les sons lui parvenaient de manière étouffée et elle n'en discernait le sens qu'avec grande peine.
En revanche, la porte qui s'ouvrit avec fracas, elle l'entendit parfaitement bien. Réprimant un sursaut de panique, elle releva la tête pour croiser le regard de son père. Plus que de la fureur, elle y voyait une véritable haine envers elle, chose qui s'aggrava lorsque ses yeux se posèrent sur son fils, qui était assis à côté de la valyrienne.
« Je peux savoir ce qu'il se passe, ici ? gronda-t-il entre ses dents en s'approchant de ses enfants d'un pas lourd, chose qui fit trembler Naerys de terreur malgré la présence protectrice d'Aurane. »
Seul un silence pesant lui répondit, et la Velaryon baissa les yeux sur le sol pour fixer ses pieds, le corps si crispé qu'elle en était raide comme un bâton. D'un geste brusque, Monford attrapa Aurane par le col et le redressa avant que son poing ne cogne sa mâchoire. Sonné, le jeune homme retomba à terre sous le regard terrifié de Naerys.
« Père ! s'écria-t-elle d'une voix étranglée en se levant pour se dresser sur le chemin de son paternel, protégeant son demi-frère en faisant rempart avec son corps.
- Toi, grogna-t-il en réponse en l'attrapant à son tour par le col. Te rends-tu compte de la ruine que tu menaces de jeter sur ta propre famille ? Sur Rhaella, sur Monterys ?! »
Les fines mains de la jeune femme s'accrochèrent au poignet de son père et griffèrent dans l'espoir vain de s'échapper de son emprise. Mais il la bloquait contre lui et Aurane était encore trop sonné pour pouvoir réagir. Elle craqua alors : les larmes se mirent à dévaler contre ses joues tant il la terrifiait et sa mâchoire se contracta dans un effort vain de se contrôler.
« J'estime avoir été assez patient avec toi, j'ai cédé à tous tes caprices de petite fille et tout cela pour quoi ?! Pour que tu t'acoquines avec ton demi-frère dans mon dos ? Pour que tu jettes le déshonneur sur nous ? siffla-t-il alors que sa voix se faisait petit à petit de plus en plus menaçante. Je t'ai dit de te méfier de moi, et désormais, tu as franchis une ligne que tu ne franchiras plus jamais ! Tu vas te marier : le premier que je trouve à Port-Réal lors du tournoi deviendra ton époux. Et n'essaie pas de refuser ou d'hurler la vérité, parce que dans ce cas-là, c'est un sort bien pire que la mort qui t'attendra. »
Les larmes de Naerys redoublèrent alors qu'elle baissait les yeux, incapable de le regarder en face. Monford venait de sceller son destin. Ou peut-être était-ce elle qui l'avait fait en franchissant une ligne qu'elle n'aurait jamais dû traverser ? Quoi qu'il en soit, il était désormais trop tard : son sort était fixé et sa liberté glissait lentement entre ses doigts.
« Tu as compris ? gronda-t-il avant de se tourner vers Aurane, qui commençait à se redresser en se massant la mâchoire. Quant à toi, je te démets de tes fonctions d'épée-lige de ma fille. C'est Ser Ormund qui sera désormais chargé de te protéger. Retire-toi de ma vue. MAINTENANT ! »
Aurane lui lança un regard désolé, la peine inondant ses yeux, mais Naerys n'eut pas le loisir de le regarder très longtemps. Déjà sur la pointe des pieds, elle se tenait à son père pour ne pas basculer et ce dernier la força à s'étendre un maximum pour continuer de toucher le sol.
« Est-ce que tu as compris ce que je viens de te dire ?
- Oui père, murmura-t-elle d'une petite voix, toujours sans le regarder dans les yeux.
- Bien. »
Et comme ça, il la relâcha. Reculant de quelques pas maladroit, Naerys frissonna alors que Monford lui lançait une fiole qu'elle réceptionna en silence, les sourcils froncés, encore tremblante de peur.
« Bois ça. Que je n'entende jamais parler du bâtard de ma fille aînée, c'est bien clair ? »
Seul un hochement de tête précipité lui répondit et sans un mot de plus, Monford fit volte-face, la laissant seule. Aussitôt, ses sanglots redoublèrent et elle s'effondra sur le sol de sa chambre, incapable de tenir debout. Elle avait su garder la face lorsqu'il était encore là, pour ne pas lui donner la satisfaction de la voir se briser, mais maintenant qu'elle était seule, elle pouvait craquer. Sa main serra avec force le petit flacon contenant très certainement du thé de lune et elle hoqueta à plusieurs reprises, cherchant à se calmer malgré les frissons qui parcouraient sa colonne vertébrale et sa respiration difficile.
Au bout d'un moment, bercée par le son des vagues, elle parvint à reprendre le contrôle d'elle-même et difficilement, elle marcha jusqu'à son balcon, fixant son regard sur la mer déchaînée, la gorge nouée. L'affreuse vérité commençait à faire son chemin dans son esprit : son père venait de lancer le compte à rebours qui déciderait du reste de sa vie et il n'y avait plus que deux choix qui s'imposaient dans son esprit. Rester et subir ou partir et être libre.
La voix mal assurée résonna dans le silence morbide de la chambre alors que les pleurs de Monterys s'éloignaient petit à petit à mesure qu'il était emmené par les nourrices. Seul demeurait le mestre, en train de s'affairer sur le corps de Saera, et Naerys, qui tenait la main de sa mère dans la sienne, les yeux embués de larmes qu'elle refusait de laisser couler. Les lèvres tremblantes alors qu'elle saisissait petit à petit la gravité de la situation, l'adolescente refusait de bouger malgré les injonctions de l'érudit, qui avait besoin de place pour travailler et sauver la vie de la Dame des lieux. Les yeux fixés sur le visage pâle de sa mère, elle sentait ses entrailles se tordre d'inquiétude à mesure que le temps passait. Voilà bien une heure que son petit frère était né et que la jeune femme réagissait à peine, se contentant de caresser du bout du pouce la peau douce de la main de son aînée. L'odeur du sang, omniprésente, faisait plisser le nez de Naerys qui refusait de bouger, restant à ses côtés tout en surveillant le moindre fait et geste du mestre.
« Naerys, ma douce... »
La voix faible de sa mère fit parcourir un frisson désagréable dans tout son corps, et elle rentra sa tête dans ses épaules sans quitter sa mère des yeux. Retenant à grande peine ses sanglots face à l'état plus qu'inquiétant de Saera, elle ferma les yeux quelques secondes pour se ressaisir, et une larme roula le long de sa joue, immédiatement cueillie par le pouce de la jeune femme.
« Ne pleure pas mon enfant, ne pleure pas, tout va bien. Ecoute bien ce que je vais te dire Naerys, c'est très important, d'accord ? »
Puisant toute sa force pour hocher la tête, les lèvres résolument closes, l'adolescente se pencha légèrement pour mieux écouter sa mère.
« Nous ne sommes pas éternels sur cette terre. Nés de la mer, à la mer, nous retournerons tous. Moi, ton père, toi... La vie est ainsi faite. Mais en attendant que cela arrive... En attendant, Naerys, prends soin de tes sœurs et de ton frère. Veille sur eux et bats toi pour votre futur à tous. La maison Velaryon... La maison Velaryon est grande, notre sang est épais et pur... Il n'y a rien que tu ne puisses faire. »
Le silence s'éternisa entre elles alors qu'une nouvelle larme roulait sur la joue de la jeune fille. Pourquoi avait-elle tant l'impression que sa mère était en train de lui faire ses adieux et de lui confier une tâche bien trop grande pour elle ? Elle était encore jeune, certainement pas prête à avoir des enfants, et Saera voulait qu'elle s'occupe de ses cadets ? Comment était-elle censée faire, avec un père presque absent et sans sa mère ?
« Promets-le moi, Naerys.
- Je vous le promets, mère. »
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Les yeux écarquillés face à la scène se déroulant sous ses yeux, Naerys posa une main contre sa bouche pour retenir le cri de panique qui menaçait de s'échapper d'entre ses lèvres. Plaquée contre un mur, dissimulée par l'obscurité du début de la nuit, son regard était fixé sur la haute silhouette de son père qui se tenait au-dessus du corps de Saera, un oreiller dans la main. Inerte, sa mère ne semblait plus respirer. Elle s'était pourtant débattue, mais voilà trois ans qu'elle était diminuée par la naissance de Monterys et même si elle avait voulu se défendre, Monford avait bien plus de force.
Lentement, elle recula d'un pas, puis d'un autre, souhaitant fuir la chambre le plus rapidement possible, refusant de se confronter à la réalité. Mais dans sa manœuvre, elle heurta un meuble derrière elle et se figea, priant pour que son père ne l'ait pas entendue. Les Dieux ne semblaient pas de son côté puisque le patriarche se tourna immédiatement vers elle, les sourcils froncés. Et quelques secondes plus tard, il fondait sur elle, l'attrapant brusquement par les avant-bras pour la ramener contre lui alors qu'elle étouffait un gémissement de terreur.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? rugit-il en la secouant brutalement alors qu'elle se débattait pour s'échapper. Réponds !
- Rien du tout, je n'ai rien fait ! »
Des larmes de peur dégringolèrent le long de ses joues alors qu'elle ne bougeait plus, incapable de faire un geste de plus. D'une certaine façon, elle avait toujours craint son père. Figure forte des Velaryon, il pouvait se montrer sans pitié, autoritaire et désintéressé. Mais aujourd'hui… oh, aujourd'hui, ce n'était plus une simple crainte, mais une véritable terreur qui venait de la saisir, car elle savait parfaitement ce qu'il venait de faire à son épouse. Et au vu de son regard fou, elle commençait à se demander si elle n'était pas la prochaine sur sa liste.
« Qu'est-ce que tu as vu Naerys ? Dis-le moi ! »
Seul le silence lui répondit alors que les larmes coulaient toujours sur la peau pâle de l'aînée des Velaryon. D'un geste brusque, elle s'arracha à la prise de son père et recula maladroitement d'un pas, alors qu'une grimace de pur dégoût tordait ses lèvres tandis qu'elle le dévisageait. Puis son regard se porta quelques secondes sur le corps sans vie de Saera avant de revenir sur Monford.
« Vous l'avez tuée… murmura-t-elle d'abord, même si elle refusait encore d'y croire tant cela lui paraissait surréaliste. »
Elle n'était pas idiote au point de croire que le mariage de ses parents était un mariage d'amour, mais elle pensait au moins qu'ils avaient du respect l'un envers l'autre. Du moins, elle l'espérait encore, car même si elle était au courant pour la braavienne qui partageait la couche de son père, elle avait toujours eu ce mince filet d'espoir que tout redevienne comme avant. Que sa mère se remette, que son père redevienne un homme bon, qu'elle ne soit plus obligée d'être une mère de substitution pour le reste de sa fratrie… Mais tout ceci n'était que le rêve d'une enfant.
« Vous l'avez tuée ! répéta-t-elle d'une voix aiguë. Vous avez tué ma mère, espèce de mons- »
La violence de la gifle la coupa en plein élan et Naerys se retrouva sans voix. Monford n'avait jamais levé la main sur elle - même s'il ne se gênait pas pour le faire sur la pauvre Visenya. Choquée, elle porta doucement sa main à sa joue avant de tourner la tête vers son père pour le dévisager. Ce dernier émit un grognement inquiétant avant de brusquement saisir sa fille à la gorge, plongeant son regard colérique dans le sien.
« Tu n'as rien vu du tout, c'est bien clair ? cracha-t-il en resserrant sa prise sur le cou de son aînée. Il ne s'est rien passé ici, ta mère est morte seule. Si j'entends quoi que ce soit à propos de ce soir, je te jure sur tout ce que j'ai de plus cher que tu seras mariée au premier venu, peu importe son âge, sa réputation ou sa richesse. Je me suis bien fait comprendre ? »
Respirant avec peine, la tête relevée à l'extrême à cause de la poigne de son père, Naerys tenta de lui griffer le poignet pour qu'il la relâche, sans succès. Cela sembla même le plonger dans une colère noire et il resserra encore sa prise sur sa gorge alors qu'elle commençait à étouffer.
« Tu m'as compris ?!
- O-Oui… souffla-t-elle difficilement. »
Soudainement, il la lâcha et Naerys retomba à genoux sur le sol, attrapant sa gorge douloureuse avant de tousser pour chasser l'inconfort, sans succès.
« Va te coucher Naerys, et n'oublie jamais ce que je viens de te dire. Si tu parles de ça à qui que ce soit, même les Dieux ne pourront te venir en aide. »
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La légère brise du début de matinée s'était vue remplacée par d'intenses bourrasques qui balayaient l'argent de sa chevelure. Habillée sobrement d'une robe en velours noir, Naerys était silencieuse, le regard fixé sur ses pieds. A ses côtés se tenaient Rhaella et Visenya, et elle portait dans ses bras le jeune Monterys, qui avait caché sa tête dans son cou. Ses deux demi-frères étaient installés un peu plus loin, aux côtés de leur père, et durant quelques secondes, elle croisa le regard d'Aurane avant que celui-ci ne détourne les yeux pour regarder droit devant lui.
En cette journée macabre, toute la maisonnée Velaryon était réunie près de la mer, mais également la famille de Saera. Quelques Celtigar avaient fait le déplacement pour assister aux funérailles de la regrettée jeune femme et Naerys avait pu saluer rapidement ses cousins.
Son regard fut finalement attiré par la silhouette de son père, qui s'avançait lentement vers le cercueil. Il posa une main dessus et ferma les yeux, comme s'il s'apprêtait à prier. Hypocrite. Le masque de Naerys se fissura dans la seconde : le dégoût inonda son visage, étirant ses traits d'une bien vile manière, et la haine se mit à briller farouchement dans son regard alors qu'elle resserrait son emprise sur Monterys. Elle n'avait pas oublié les menaces de son paternel, ni la façon dont il avait tenté de l'étrangler, lorsqu'elle avait découvert ce qu'il avait fait. Et même si elle le craignait assez pour ne rien dire, à certains moments, sa haine devenait bien plus puissante que sa peur.
Le mestre de Marée Haute s'avança finalement jusqu'à la dernière demeure de Saera, entièrement sculptée dans de la pierre, coupant court aux pensées frénétiques de la valyrienne. Prenant une profonde inspiration, il finit par se tourner vers l'assemblée, prêt à déclamer les derniers mots qui accompagneraient le repos éternel de sa mère.
« En ce jour, réunis sur le siège de la mer, nous confions Lady Saera de la maison Velaryon aux eaux éternelles, domaine du roi Triton, où il veillera sur elle pour tous les jours à venir. Alors qu’elle prend la mer pour son dernier voyage, Lady Saera laisse sur le rivage un fils et trois filles légitimes, de noble naissance. Leur mère ne reviendra jamais de son voyage, mais ils resteront éternellement unis par le sang. Il y a du sel qui coule dans le sang des Velaryon. Notre sang est épais. Notre sang est un sang pur. Notre sang ne doit jamais être dilué. »
Au fur et à mesure, Naerys sentit son coeur se serrer et les larmes inonder ses yeux, mais elle refusa de les laisser couler. Elle se devait d'être forte pour ses sœurs et son frère, ce n'était pas le moment de flancher : ils avaient besoin d'elle. Se redressant, elle fixa son regard sur le cercueil, ferma une seconde les yeux pour se reprendre, avant d'effacer toute trace de peine ou de n'importe quel autre sentiment sur son visage, remettant en place son masque.
Le mestre finit par lancer un regard à Monford, qui s'avança lentement à son tour, les épaules voûtées. Ce monstre jouait bien la comédie, car personne ici n'aurait pu dire qu'il avait assassiné son épouse de sang-froid, sauf celle qui avait assisté à la scène.
« Ma chère Saera, que les vents soient aussi forts que l’a été ton corps, les flots aussi paisibles que l’a été ton esprit, et tes filets aussi remplis que l’a été ton cœur. Nés de la mer, à la mer, nous retournerons. »
Dans un grincement inquiétant, les cordes furent tendues et le cercueil fut lentement poussé dans la mer. Les flots l'avalèrent dans un bruit mat et, sans un mot de plus, Monford fit volte-face et s'éloigna en direction de Marée Haute, sous le regard haineux de sa fille aînée.
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Assise sur son énorme lit en baldaquin, une main posée en travers de son ventre, Naerys avait le regard dans le vide. Elle n'avait pas saigné. Deux mois étaient passés sans qu'elle ne saigne et si elle avait pu s'attendre à un bref retard, il n'y avait désormais plus de doute possible : son ventre qui s'arrondissait doucement et ses nausées matinales lui confirmaient bien la terrible vérité. Elle était enceinte. Lorsqu'elle s'en était rendue compte, la panique l'avait gagnée et, désespérée, elle avait trouvé le mestre pour qu'il lui prépare du thé de lune afin de se débarrasser de l'enfant. Mais le visage qu'il avait arboré ne lui disait rien qui vaille et depuis, elle était assise sur son lit, à attendre que le couperet tombe. Car intérieurement, elle savait ce qui l'attendait. Le monstre de toutes ses terreurs allait se réveiller, et cette fois-ci, il ne l'épargnerait pas.
De temps en temps, elle parvenait à sentir la légère caresse, qui se voulait rassurante, d'Aurane dans son dos, mais elle se sentait étrangère au monde. Comme dans une boule de coton, les sons lui parvenaient de manière étouffée et elle n'en discernait le sens qu'avec grande peine.
En revanche, la porte qui s'ouvrit avec fracas, elle l'entendit parfaitement bien. Réprimant un sursaut de panique, elle releva la tête pour croiser le regard de son père. Plus que de la fureur, elle y voyait une véritable haine envers elle, chose qui s'aggrava lorsque ses yeux se posèrent sur son fils, qui était assis à côté de la valyrienne.
« Je peux savoir ce qu'il se passe, ici ? gronda-t-il entre ses dents en s'approchant de ses enfants d'un pas lourd, chose qui fit trembler Naerys de terreur malgré la présence protectrice d'Aurane. »
Seul un silence pesant lui répondit, et la Velaryon baissa les yeux sur le sol pour fixer ses pieds, le corps si crispé qu'elle en était raide comme un bâton. D'un geste brusque, Monford attrapa Aurane par le col et le redressa avant que son poing ne cogne sa mâchoire. Sonné, le jeune homme retomba à terre sous le regard terrifié de Naerys.
« Père ! s'écria-t-elle d'une voix étranglée en se levant pour se dresser sur le chemin de son paternel, protégeant son demi-frère en faisant rempart avec son corps.
- Toi, grogna-t-il en réponse en l'attrapant à son tour par le col. Te rends-tu compte de la ruine que tu menaces de jeter sur ta propre famille ? Sur Rhaella, sur Monterys ?! »
Les fines mains de la jeune femme s'accrochèrent au poignet de son père et griffèrent dans l'espoir vain de s'échapper de son emprise. Mais il la bloquait contre lui et Aurane était encore trop sonné pour pouvoir réagir. Elle craqua alors : les larmes se mirent à dévaler contre ses joues tant il la terrifiait et sa mâchoire se contracta dans un effort vain de se contrôler.
« J'estime avoir été assez patient avec toi, j'ai cédé à tous tes caprices de petite fille et tout cela pour quoi ?! Pour que tu t'acoquines avec ton demi-frère dans mon dos ? Pour que tu jettes le déshonneur sur nous ? siffla-t-il alors que sa voix se faisait petit à petit de plus en plus menaçante. Je t'ai dit de te méfier de moi, et désormais, tu as franchis une ligne que tu ne franchiras plus jamais ! Tu vas te marier : le premier que je trouve à Port-Réal lors du tournoi deviendra ton époux. Et n'essaie pas de refuser ou d'hurler la vérité, parce que dans ce cas-là, c'est un sort bien pire que la mort qui t'attendra. »
Les larmes de Naerys redoublèrent alors qu'elle baissait les yeux, incapable de le regarder en face. Monford venait de sceller son destin. Ou peut-être était-ce elle qui l'avait fait en franchissant une ligne qu'elle n'aurait jamais dû traverser ? Quoi qu'il en soit, il était désormais trop tard : son sort était fixé et sa liberté glissait lentement entre ses doigts.
« Tu as compris ? gronda-t-il avant de se tourner vers Aurane, qui commençait à se redresser en se massant la mâchoire. Quant à toi, je te démets de tes fonctions d'épée-lige de ma fille. C'est Ser Ormund qui sera désormais chargé de te protéger. Retire-toi de ma vue. MAINTENANT ! »
Aurane lui lança un regard désolé, la peine inondant ses yeux, mais Naerys n'eut pas le loisir de le regarder très longtemps. Déjà sur la pointe des pieds, elle se tenait à son père pour ne pas basculer et ce dernier la força à s'étendre un maximum pour continuer de toucher le sol.
« Est-ce que tu as compris ce que je viens de te dire ?
- Oui père, murmura-t-elle d'une petite voix, toujours sans le regarder dans les yeux.
- Bien. »
Et comme ça, il la relâcha. Reculant de quelques pas maladroit, Naerys frissonna alors que Monford lui lançait une fiole qu'elle réceptionna en silence, les sourcils froncés, encore tremblante de peur.
« Bois ça. Que je n'entende jamais parler du bâtard de ma fille aînée, c'est bien clair ? »
Seul un hochement de tête précipité lui répondit et sans un mot de plus, Monford fit volte-face, la laissant seule. Aussitôt, ses sanglots redoublèrent et elle s'effondra sur le sol de sa chambre, incapable de tenir debout. Elle avait su garder la face lorsqu'il était encore là, pour ne pas lui donner la satisfaction de la voir se briser, mais maintenant qu'elle était seule, elle pouvait craquer. Sa main serra avec force le petit flacon contenant très certainement du thé de lune et elle hoqueta à plusieurs reprises, cherchant à se calmer malgré les frissons qui parcouraient sa colonne vertébrale et sa respiration difficile.
Au bout d'un moment, bercée par le son des vagues, elle parvint à reprendre le contrôle d'elle-même et difficilement, elle marcha jusqu'à son balcon, fixant son regard sur la mer déchaînée, la gorge nouée. L'affreuse vérité commençait à faire son chemin dans son esprit : son père venait de lancer le compte à rebours qui déciderait du reste de sa vie et il n'y avait plus que deux choix qui s'imposaient dans son esprit. Rester et subir ou partir et être libre.
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Emma d'Arcy <pris>♜</pris> Naerys Velaryon
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may the winds be as strong as your back, your seas as calm as your spirit and your nets be as full as your heart. from the sea we came, to the sea we shall return. + aeairiel.
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@Iliyanna Dayne - Merci à toi ! Emma d'Arcy est vraiment un gros gros coup de cœur, je l'adore
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Officiellement bienvenue à ma chèèèère grande sœur - qui fait beaucoup de bêtises
The ones who'd been gone for so very long She couldn't remember their names They spun her around on the damp old stones Spun away all her sorrow and pain
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Ah les Velaryon… Bienvenu à toi
Bienvenue sur NTK
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Félicitations !Te voilà validé !
Tu vas bientôt être ajouté au groupe de ta région, ce qui te donnera accès à l'intégralité du forum. Tu vas donc pouvoir commencer à RP mais aussi découvrir une partie secrète de NTK, le Passage Secret. Tu y auras d'ailleurs un sujet dédié à ta famille/organisation, créé par le MJ : il s'agit de l'espace dédié aux complots et autres manœuvres politiques, mais lis bien les règles avant toute chose. Aussi, une fois que tu verras ce sujet créé, il faudra poster (sous balises hide) pour lire le message !
Si ce n'est pas déjà fait, tu peux également rejoindre le Discord du forum pour venir papoter avec la communauté, et trouver toujours plus de RPs !
Avant de jouer, il te faudra créer le registre de ton personnage, qui recensera sa chronologie, ses liens, ses RPs... Bref, tout ce qu'il y a à savoir sur lui. Tu peux également créer des personnages précréés si tu le souhaites.
Si tu as des questions, tu peux bien entendu les poster dans la section invités ou sur le Discord, on viendra y répondre au plus vite !
En te souhaitant de belles aventures sur NTK !