Ser Hyle Hunt arriva à la tête d’une douzaine d’hommes au village de Claquepluie, fief de sa maisonnée. Un cavalier était arriver y a quelque jours à Corcodille pour prévenir que des brigands avaient commencé à séjourner en ces lieux et qu’ils se livraient à toute sorte d’exaction. Les soldats s’étaient mis en route à ce moment là pour finalement arriver devant un spectacle macabre.

Ce fut d’abord l’odeur qui attira en premier leur attention. Une odeur de chair calcinée. Leur regard se posa sur le bûcher qui était dressé et sur les corps présent dedans. Au vu de la façon dont les villageois traitaient les morts, ça devait être les bandits.

Un homme vint à la rencontre du Hunt en s’inclinant. C’était William, celui qui dirigeait le village en l’absence de son seigneur.

-Bien le bonjour monseigneur… Vous êtes là mais j’ai bien peur que vous arriviez trop tard. Ils sont déjà partis.

Le chevalier haussa un sourcil tout en observant les bâtisses du village et la place principale. Du sang séché était présent sur certains murs, ainsi que sur le sol.

-Comment cela ? Qui est donc parti ? Les brigands ?

Le chef du village secoue la tête avant de cracher en direction du bûcher.

-Non monseigneur. Ces chiens galeux brûleront dans les Sept Enfers et c’est bien tous ce qu’il mérite. Je parle des fils du forgerons.

Le Hunt descendit de son cheval et invita William à le suivre tandis qu’il se dirigeait vers l’auberge. Il prit place à table tandis qu’une partie des hommes tournaient dans le village pour évaluer les dégâts. Les autres commandèrent à boire et à manger. Le Hunt passa sa main sur la table et vit que du sang avait également séché desssus. Quelqu’un avait fait le nécéssaire pour nettoyer, sans succès. Des morceaux de tables brisées étaient également rassemblé dans un coin de l’établissement.

-Commence par le commencement.

-Et bien… Il y a peu, une bande de chevalier brigands est arrivée ici. Au départ ils ne faisaient rien de mal, mise à part boire mais ils ont commencé à prendre leur aisance avec la population. C’est à ce moment là que je vous ai envoyé mon fils pour vous faire quérir. Puis… Avant hier, l’un d’eux à voulu acheter une épée à notre forgeron. Ce dernier n’a pas voulu, rétorquant que l’épée est l’arme des pieux et non celle des vauriens. C’est qu’il était intègre ce bon Sam. Ces salauds l’ont rué de coup avant de le laisser sur le carreau, mort.

Le chef du village secoua la tête, peiné par la tragédie.

-Ce sont des garçons intègres monseigneur… Seulement… Je n’ai jamais vu autant de rage et de sauvagerie à l’œuvre… Ryam et Nataël… Ils ont attendu la nuit, que les brigands soient saoul avant d’agir. Ce que j’ai vu cette nuit là, je ne souhaite pas le revoir…

-Racontes moi tous sans omettre détails.


Un colosse se tient à genoux dans le petit septuaire de Claquepluie. Il marmonne des prières tout en ayant la tête baissée face aux images des dieux.

-Puisses les Sept me pardonner pour ce que j’ai fais et ce que je compte faire…

Il se pencha en avant, la tête prostré sur le pavé , embrassant ce dernier avant de se redresser. Sa main s’empara du marteau de forge, ayant appartenu à son père, présent à ses cotés. Son regard se posa sur la silhouette un peu plus loin, à l’extérieur du septuaire, près de la tombe de leur père. Il avança vers cet homme qui se tenait là, bien ridicule en terme de proportion par rapport à lui. Toutefois, malgré la différence de gabarit, Ryam lui témoigna un profond respect, celui d’un égal, en venant collant son front contre le sien.

-Peu importe les dires d’autrui. Tu as beau être mon frère d’une autre mère, tu restes de mon sang. Je ne tiendrais pas rigueur si tu préfères rester cacher cette nuit. Cette affaire me concerne.

-Elle nous concerne, allons y.

Hochant la tête, le colosse se met en route en serrant fermement le manche de son manteau dans sa main droite. De sa main gauche, il extirpe un hachoir de boucher qu’il avait fabriqué, à l’origine, pour un artisan d’un village voisin.
Ryam lorgna brièvement sur son frère et les lames cachés sous son veston. Si Ryam l’emporté dans tous les concours de forces des environs, Nataël lui raflé tous les prix lorsqu’il s’agissait de jeter des couteaux pour amuser la galerie.

Le duo arriva enfin sur la place du village ou un brigand était entrain de pisser contre la façade de l’auberge. Rengainant son attirail, Ryam s’avança vers lui d’un pas léger malgré sa carrure avant de poser sa main sur la bouche du vaurien et de le tirer en arrière. Le malheureux reçut six coups de couteau du cadet avant que l’aîné ne le laisse tomber au sol.

Le duo rentra ensuite dans l’auberge et on y entendit plusieurs cris, ainsi que des bruits de luttes pendant bien huit minutes.  Un malheureux fut défenestré. Ce bougre, malgré la douleur, profita de la situation pour ramper et se mettre à l’abri. Malheureusement, la porte s’ouvrit à nouveau. Une silhouette immense se tenait dans l’encadrement, blessée mais toujours aussi dure qu’une enclume. Malgré le sang et les morceau de chair sur son corps, on reconnu aisément la bête qu’était devenu Ryam. Il s’avança d’un pas lent vers l’homme au sol qui se mit à gémir. Le fils du forgeron posa son pied sur le dos de sa proie, avisant l’épée à la ceinture de ce dernier, celle pour laquelle son père était mort. Il se pencha lentement, posant son genoux sur le dos du bougre avant de laisser son marteau s’élever au dessus de lui.

Puis de retomber… Et s’élever à nouveau. Plusieurs craquements se firent entendre tandis que la tête du voleur devenait bouillie. Malgré son état, Ryam glissa le marteau à sa taille en essayant de reprendre son souffle. Sa main se posa sur le fourreau du chevalier-brigands, lui retirant avant de se redresser. Il enfila le tout avant de couler un regard à son frère dont le visage mêlé peine et colère.

-Pour stopper une ordure avec une épée, il faut juste un bon gars avec un marteau.

Ryam hocha simplement la tête.

Peu avant l’aube, les fils du forgerons avaient quitté leur village natale, laissant derrière eux les corps de sept hommes.