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Des excuses à présenter et une dette à rembourser [PV Elowen]

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Deziel Dalt

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Des excuses à présenter
Et une dette à honorer

An 295 - 7ème jour de la douzième lune


 

La journée était bien avancée et le petit convoi avait avancé bon train. Le tournoi organisé par le seigneur de Hautjardin aurait lieu dans une dizaine de jours, autant vous dire que nous étions très largement dans les temps Les chevaux et les hommes auraient tout le temps d’être prêts pour la joute. Et cette fois, j’espérais bien avoir l’occasion de briller.
La frustration de ne pas avoir pu participer au grand tournoi de Castral Roc avait été grande. Mais j’étais un homme de devoirs. Un homme de principes. Et c’étaient mes devoirs qui m’avaient enchainé :  mon grand-père, chevalier de Boycitre, avait dû garder le lit suite à une mauvaise toux qui s’était aggravée et j’avais dû prendre le relai en tant qu’intendant – parler de régence eut été un crime de lèse-majesté, il ne pouvait y avoir régent que pour une couronne. J’avais dû gérer le domaine, gérer le commerce, tout gérer en lieutenant de mon grand-père. Mais cette fois… cette fois ce serait différent. En outre, le Bief était quand même moins loin de Dorne que les terres de l’Ouest. Bien que comparé à Boycitre, c’était à l’opposé sur Westeros.
Pendant un temps, il avait été question de faire le trajet par bateau. Mais ce n’était pas le meilleur moment. La mer d’été était très dangereuse ces temps-ci, et il fallait être un de ces fêlés de fer né pour y naviguer. La terre avait été plus sure. Donc il avait fallu remonter en navire, une barge à fond plat, la sang-vert et finir le trajet en passant par la Passe au Prince et ensuite, direction Hautjardin.
Ou presque, j’avais prévu de faire un détour par Cendregué. Une longue et vieille affaire en suspend que j’avais trop fait trainer et qui expliquait que j’étais aussi chargé. Parce que oui, le chariot et le surplus de personnel et bêtes n’étaient pas là juste pour le plaisir. Non, bien sûr. Il s’agissait de cadeaux. Des cadeaux pour essayer de se faire pardonner.

Bien sûr, la maison Cendregué était au courant de ma venue. Bien qu’ils ne sachent pas forcément les détails des motifs. Enfin si, il était question de commerce, bien sûr, mais j’avais au moins prévenu que je resterai peu, et en ville, pour ne pas les importuner outre mesure. L’auberge principale affichait donc complet.
La maison Cendregué ne s’attendait pas aux cadeaux, j’en étais persuadé. Enfin bref. Toujours était-il qu’il fallait commencer par se rendre présentables, parce que là, c’était mal venu de se présenter au seigneur de Cendregué dans cette tenue dégoulinante. Il fallut d’abord perdre du temps, plusieurs heures, pour être sec, propre, et changé de frais. Il ne restait plus qu’à reprendre ma monture, et accompagné d’un homme d’arme, me rendre au castel où je serai reçu pour diner et logé personnellement. Ce qui ne serait pas le cas de ma suite.

Aux portes de la masse que faisait ce château à trois murs, mon compagnon héla le soldat de garde pour signifier qui il était. Nous avions déjà une tenue humide, mais cela passerait.

« Ser Deziel Dalt, de Boycitre, est attendu au château par Lord Cendregué. »

Bien vite, on nous ouvrit, et je me retrouvais dans une cour que je trouvais oppressante, la pluie permanente et le froid étaient sans doute accablant sur le sujet. Mon compagnon ainsi que nos chevaux pénétrèrent alors.
Maintenant, voyons voir de quel bois était lord Cendregué.
Elowen Cendregué

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Nous allions recevoir des invités. Père, enfermé dans ses appartements, avait fait préparer les appartements, mais je n’étais même pas sûre qu’il sorte. Je n’avais de ses nouvelles qu’une ou deux fois par jour, rarement plus, souvent moins. Et uniquement parce que je forçai sa porte pour m’assurer qu’il mange. Depuis la mort de mon frère… il s’était complètement renfermé et à part le jour où il m’avait fait brûler tous mes jouets, je n’avais presque pas eu de contact autre qu’aller prendre mes ordres et c’était tout. Ou presque. Garreth me manquait, les couloirs étaient noirs et ternes. Froids. Il n’y avait plus rien. Respectant sa dernière volonté, j’avais planté les fleurs qu’il m’avait demandé, mais le jardinage n’avait plus la même saveur seule.

Il pleuvait aujourd’hui, père avait refusé de m’ouvrir la porte, il avait accepté la visite de l’intendant et moi j’avais attendu à la porte… Immobile, qu’on daigne me parle… m’expliquer. Deziel Dalt venait. Les appartements étaient prêts, mais père ne voulait pas être dérangé. Je comprenais. Mais il me manquait. Même si nous n’avions pas été très proches, il était la dernière famille qu’il me restait. Et je ne voulais pas la perdre. C’était hors de question. Alors tous les jours, je continuais de lui faire porter des fleurs, des pâtisseries. Tout pour avoir un peu d’attention de sa part. Cela ne marchait pas très bien.

Je portais toujours le noir. Pour Garreth. Cela faisait plusieurs longues lunes et père avait décrété un an de deuil pour son fils bientôt nous pourrions reporter des couleurs. J’aurais fait la même chose. Parce que Garreth le méritait, qu’importe ce qu’en diraient les autres, c’était un fils, un frère, un héritier. Je me juchai sur le haut fauteuil derrière le bureau, mes petites jambes ne touchant pas encore le sol. Je n’étais pas très grande après tout, pour ensuite me pencher sur la gestion du domaine. Père en faisait une grosse partie, mais ce n’était pas tout et il me restait des choses à faire. Toujours des tas de choses à faire… L’intendant était toujours là, derrière moi.

On vient me chercher pour me prévenir que Deziel Dalt était arrivé. J’inclinai la tête avant de me lever, l’intendant sur mes talons pour descendre dans la cours accueillir l’homme. Je rassemblais mes jupes noires avant de sortir, observant le dornien avec un peu de surprise. Ils étaient… lourdement chargés. Je fis une révérence gracieuse devant l’homme.

« Ser Dalt, c’est un honneur de vous connaître. Je suis Elowen Cendregué, la fille de Cédric Cendregué. J’espère que votre voyage a été bon, je vous souhaite la bienvenue à Cendregué de la part de mon père. Les palefreniers vont s’occuper de vos montures. Je vous invite à entrer au sec, des appartements sont préparés pour vous. »

Je lui offris un sourire avant de glisser légèrement un regard vers l’intendant qui inclina la tête vers moi, comme pour me confirmer que j’avais bien fait.
Deziel Dalt

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Je me demandais quel serait l’accueil qui me serait réservé dans le château. Il n’avait pas l’air particulièrement accueillant, ce lieu, mais je supposais que c’était principalement lié à la météo et à la température qu’aux lieux. On ne pouvait pas dire que le lieu était pierres noires comme la nuit, non, et j’étais sûr que par une belle journée il devait être intéressant à regarder sans doute.

Ce ne fut pas un homme qui devait avoir la cinquantaine bien tassée voire plus qui nous accueillit mais une gamine. Non, une jeune fille, à peine sortie de l'enfance si elle l'était. Elle ne devait même pas avoir quinze ans, jugeais-je rapidement. Elle portait une robe noire, d’une austérité confondante. Moi qui avais toujours pensé les gens du Bief un peu plus « démonstratif » dans leurs tenues, sur le côté prodigue des terres qu’ils habitaient… je n’avais pas la certitude de cela, bien sûr, toutefois, elle semblait assez sure d’elle et était accompagnée d’une autre personne qui, si j’en jugeait à l’attention qu’il avait de toujours rester légèrement en retrait d’elle, devait être un intendant, un loufiat, ou que savais-je d’autre de similaire.

Les mots qu’elle donna étaient pour le moins surprenant ceci dit...

« Lady Cendregué, votre père serait-il malade ? Auquel cas faites lui parvenir tous mes vœux de prompt rétablissement. »

Ou était-il sur le point de trépasser ? Ce qui serait pour le moins inquiétant, ceci dit.

« Je vous remercie, Lady Cendregué. »

J’entrais à sa suite, chez elle, puisque son accueil donnait cette impression.

« J’espère que ma venue ne vous impose pas trop de tracas, Lady Elowen… et que nous n’arrivons pas dans un mauvais moment ? »

L’intérieur, tout accueillant qu’il puisse être, n’était pas au mieux, selon moi. Les étendards étaient en berne, et la lumière pouvait y paraitre bien vacillante… cela donnait sans doute un côté un peu lugubre aux lieux, comme si le castel lui-même était en deuil…. Et malgré la douce chaleur qui me fit soupirer d’aise, je ne pus que frissonner un court instant dans cette ambiance.

« C’est une bien lourde responsabilité qui pèse sur vous, en ce jour, recevoir les invités comme la maitresse de maison. Et vous êtes bien jeune pour cela… »

Il n’y avait pas de critique de sa manière de faire sur le sujet. Loin s’en fallait. Je reconnaissais juste qu’elle était bien jeune pour se montrer comme à la tête, même par intérim, des lieux. Nul doute qu’elle n’y était pas habituée, c’était la conclusion logique des regards à l’intendant – j’étais à peu près sur qu’il s’agissait de l’intendant – en quête d’approbation de sa part quant à la manière de faire les choses. Il me tardait de passer – encore – des vêtements secs, et si possible, de boire quelque chose de chaud.
Elowen Cendregué

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Est-ce que mon père était malade ? Mmh… Qu’est-ce que je pouvais répondre ? Je glissai un regard à l’intendant qui ne m’offrit qu’un regard désolé. Que pouvais-je dire ? Il n’y avait pas beaucoup de bonnes réponses en réalité. Je me mordis les joues pendant une fraction de seconde avant de m’incliner un peu pour le remercier. Malade… Qu’est-ce que je pouvais répondre ? Je ne savais pas réellement. Une semi-vérité valait mieux qu’un mensonge complet, n’est-ce pas ? Alors je rouvris la bouche pour répondre :

« En quelque sorte oui. Je vous remercie de votre sollicitude. »

En revanche, j’étais presque sûre que ses vœux resteraient sourds. Alors je l’invitai à se rendre à l’intérieur alors que mes propres hommes s’occupaient de décharger et d’aider les siens d’hommes à s’occuper des cheveux. Il pleuvait et le castel n’était pas à son plus beau moment. Les jardins eux-mêmes étaient tristes alors que pourtant je pouvais passer des heures à les entretenir… Un peu de pluie ne leur ferait pas de mal ! Je m’écartai pou lui permettre de rentrer, le guidant dans les couloirs vers ses appartements donnant sur mes jardins. Un feu devait être allumé ainsi qu’un bain chaud devait avoir été préparé. Un mauvais moment ? Je relevai les yeux vers lui un instant avant de les détourner, sans savoir quoi répondre et ce fut mon intendant qui répondit d’une voix douce.

« Ser Garreth, le frère aîné de Dame Elowen, est mort au tournoi de Castral Roc en ce début d’anné. Seigneur Cédric a ordonné une année de deuil… »

Je n’avais pas la force de donner la mort verbalement à mon frère. Je serrais mes jupes dans mes poings en silence pendant quelques pas avant que le dornien ne reprenne la parole. Je reviens vers lui en silence. Jeune ? Je haussai les épaules.

« Je fais uniquement mon devoir. J’aurais six ans que je devrais le faire de la même façon. Fort heureusement, j’en ai un peu plus du double. »

Treize ans. Treize ans et pour unique famille un père refusant de me voir un jour sur deux. J’ouvris la porte des appartements de l’homme. Ils étaient décorés, un bouquet de fleurs fraîches attaché par un ruban orange trônait sur une table en bois rouge, d’épais tapis aux motifs floraux couvraient les dalles, et quelques peintures étaient accrochés aux murs. Les meubles étaient cirés de près, une bonne odeur de miel s’élevait dans les airs, mêlée aux fragrances des fleurs. Il avait un petit salon, ainsi qu’une chambre, où un autre bouquet était disposé dans un vase et dans son bain chaud où quelques herbes, comme la lavande, avaient été mises pour parfumer.

« J’espère que cela vous conviendra. Les serviteurs sont à votre service, ils vont vous porter vos affaires, n’hésitez pas si vous souhaitez quoi que ce soit. Dès que vous serez prêts, l’un d’entre eux vous mènera au salon. Prenez tout votre temps. »

Je lui offris un sourire et une révérence avant de reculer pour lui permettre de prendre un peu d’intimité.
Deziel Dalt

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L’explication ne vint pas de la jeune lady, mais de l’homme qui se tenait en retrait. Il expliqua alors quelque chose. Des informations qui n’étaient pas parvenues à Dorne. Ou du moins pas jusqu’à moi. En effet, si j’avais su, j’aurais probablement annulé ma venue pour ne pas indisposer la famille en deuil. D’autant que, si je ne m’abusais, c’était là la fin de la maison Cendregué. Ces nordistes avaient du mal à l’idée qu’une femme commande. Et du coup, les Cendregué arrivaient à la fin de l’histoire de leur maison, sans doute. C’était d’une immense tristesse, selon moi. Mais pas autant que la tristesse que pouvait avoir un père à la perte de son fils. Je me souvenais des années suivant le trident, le regard souvent vitreux de mon grand père quand ses pensées le ramenaient à mon père ou mon oncle. Je comprenais que le chagrin prenne le cœur d’un homme. Et encore, il s’agissait de la guerre alors, la mort était un enjeu logique. Mais là, en tournoi, c’était une autre histoire ; ce devait être un accident, sans doute. Et je comprenais le choc. La violence de cette issue n’était pas la même car elle était inattendue. Revenir blessé, oui, y mourir. Il y avait peu de chances.

« Je vois…. Alors je vous présente toutes mes condoléances. Puisse le Père accueillir son âme comme il se doit… »

Je demanderai probablement à accéder au septuaire pour prier pour lui, un moment. Pas parce que je me souciais de lui comme un ami, un parent, ou un frère, mais parce que je savais que ce serait, d’une part, attendu, et d’autre part, que ce serait apprécié. Et puis, ça allait de soi, non ? Je fis un air un contrit de circonstance.

« Je vous présent mes plus plates excuses, Lady Cendregué, si j’avais su, je vous aurais évité la pénible nécessité de vous occuper d’un invité. »

Je me contentais d’opiner pour son âge. Treize ans. Qui, à treize ans, pouvait gérer vraiment cette histoire ? Quant à diriger à six ans… m’était avis que, comme à treize, ce serait moins elle que son intendant qui tenait la barre. Elle, elle apprenait. C’était normal. Rien ne la prédisposait à commander à ces terres. Elle était prédisposée à, une fois fleurie, trouver un mari, probablement d’une bonne maison, et régner sur sa maisonnée. Désormais, elle devrait – c’était d’un pragmatisme sordide si on comptait son âge il faudrait vite la marier pour avoir un homme pouvant occuper le poste de lord Cendregué en temps utile… bêtise nordiste.

« C’est heureux en effet. »

Elle conduisit à mes appartements. Mon compagnon et moi-même la remerciâmes et je me rendais dans les appartements principaux. En tant que suivant, il héritait d’une petite pièce attenante où il pourrait faire quelques ablutions. J’avouais que je savourais mon bain. Bien chaud, il me revigora. Cela faisait un bien fou. Il fallait bien le reconnaitre. Je savourais beaucoup cette situation. Mais je ne m’y attardais pas outre mesure, pour ne pas trop faire attendre mon hôtesse, et changé de sec rasé, et lavé, je demandais à une personne attendant dans le couloir de me conduire au salon. Ce qu’il fit sans attendre.
Lady Cendregué m’y attendait.

« Me voici, Lady Elowen. Je vous remercie de m’avoir offert le luxe de me rafraichir, le voyage a été long, excusant la piètre tenue dans quelle vous m’avez trouvé, j’espère. »

J’avais meilleure allure avec cette tunique pourpre et cette cape d’épaule, qui était retenue par une broche en or en forme de citron.

« Nous avons rapidement parlé de l’état de votre père, mais j’ai négligé mes devoirs en ne vous demandant pas comment vous vous portiez, il me semble… »
Elowen Cendregué

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Je n’aimais pas du tout parler de la mort de Garreth, mais on devait expliquer le pourquoi du comment le château était si lugubre, pourquoi j’étais la seule à venir le saluer, et pourquoi il ne verrait sans doute pas mon père. Heureusement, mon intendant prit la parole à ma place pour expliquer d’une voix douce la situation. Je lui offris un regard reconnaissant, parce que j’avais, malgré les lunes, du mal à en parler, rien que l’évoquer faisait naître une double de douleur dans ma gorge. Comment expliquer que plus qu’un frère, c’était le soleil de Cendregué qui était mort. C’était du moins l’impression que j’avais. Il fallait maintenant juste que les nuages s’en aillent. J’inclinai la tête vers le dornien.

« Je vous remercie de votre sollicitude. Puisse le Père vous entendre. »

Je frémis à ses mots et me tournais vers lui, soudain effrayée à l’idée qu’il parte.

« Non ! »


Non. Je ne voulais pas qu’il parte. Je ne voulais pas qu’il s’excuse d’être là, à au moins me proposer un répit de quelques heures dans ma solitude. Je ne voulais pas. Je me repris aussitôt.

« Je vous en prie Ser, si cela m’avait dérangé nous vous l’aurions fait savoir. Mais c’est véritablement un plaisir de vous avoir avec nous ! Cela faisait quelque temps que nous n’avions plus eu de visite. »

Je glissai un œil à l’intendant qui restait toujours silencieux, il n’avait pas grand-chose à dire, quelque part heureusement d’ailleurs. Je n’avais pas grande envie de trop l’entendre. J’évoquais mon âge et la situation, comme-ci c’était une donnée plus que normale et non pas une lourde tâche pour mes épaules. Il fallait que je tienne, que je protège le nom des Cendregué, que jamais sous ma garde il ne s’éteigne. Jamais. Je ne laisserais pas ma maison sombrer. Je serrais légèrement les poings dans les plis de ma robe avant de lui offrir quelques instants de répits.

Je descendis dans le petit salon, Dandelion me rejoignant sur la route, la mine confuse de ne pas avoir été présent à l’arrivée de nos hôtes. Du moment qu’il était là… Tout irait bien, je lui faisais confiance. Et d’ailleurs Daziel ne tarda pas à montrer le bout de son nez. Je lui offris un sourire. Le salon était rond, avec des joncs frais au sol, un bon feu dans la cheminé et quelques tableaux accrochés aux murs. J’offris un sourire à l’homme en inclinant légèrement la tête vers lui.

« Je vous en pris, je ne pourrais vous tenir rigueur de votre tenue lorsque vous arrivez d’une longue route. J’espère que tout a été à votre convenance. Je vous en pris, installez-vous. »

Je l’invitais à s’installer sur un fauteuil couvert de velours jaune-orangé. Dandelion restait en ombre plus que silencieuse, restant à sa place. Il était là pour cela, être discret et prêt à intervenir. J’inclinai légèrement la tête.

« Je vais bien, je vous remercie. J’espère que votre route a été bonne. »

La pluie s’était arrêtée derrière les carreaux, c’était agréable.

« Puis-je vous proposer du thé ? Ou du vin peut-être ? Je suis curieuse, qu’est-ce qui vous amène par ici ? »

Pas que j’étais furieuse qu’il vienne, au contraire ! J’étais heureuse, mais ce n’était que de la curiosité.
Deziel Dalt

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La jeune dame essayait de se comporter au mieux, et nul ne pouvait nier qu’elle se débrouillait très bien, a priori, pour recevoir des invités. Pour le reste, je supposais que l’intendant et le mestre étaient sans doute d’une grande utilité. Mais quel sérieux, déplorai-je un peu in petto. Une personne de son âge devrait avoir pour pire passe-temps que de fuir la septa qui lui apprenait l’ornementation ou la couture, pas de devoir gérer un père effondré, et une maisonnée. Enfin, elle aurait eu à le faire tôt ou tard, ceci dit.

Le petit salon était chaleureux, il fallait bien le reconnaitre. Les tableaux étaient déjà plus joyeux, tout comme les couleurs, qui n’étaient pas sans rappeler un côté dornien. Le sol était couvert de joncs, et le feu… une bénédiction des sept à n’en pas douter. Je soupirais, en constatant que le fauteuil proposé en était proche. Par tous les deux que cela faisait du bien. Au passage je saluais le porte-épée qui se trouvait dans un coin, suffisamment près pour intervenir au besoin, s’un signe de tête poli, sans forcément lui demander son nom. S’il était important, lady Cendregué n’hésiterait pas à me le présenter, à n’en pas douter.

« Oh, hormis la pluie qui nous a surpris, et le froid si mordant au nord des osseux, oui, c’était une route agréable. Et nous allions à un train de sénateur, donc même la fatigue du voyage est résiduelle. »

Je lui fis un sourire poli. Elle disait bien aller, une réponse attendue.
Comme par hasard, par les carreaux, j’aperçu que la pluie s’était arrêtée. Saleté. Juste pour pouvoir me tremper, en réalité, n’est-ce pas ? Non mais vraiment ; espérant ce temps sundain.

« Un thé serait un immense plaisir, je vous avoue que je suis encore un peu frigorifié… la pluie était glaçante, et son effet met du temps à se dissiper. »

Je me frottais les mains. La chaleur du bain avait aidé, la chaleur du feu aidait, mais à Dorne, en cette saison, la température était autrement plus douce. Il ne pouvait être question d’hiver, non, certainement pas. Le dernier que nous avions eu était passé depuis presque une quinzaine d’années. Mais la température était loin d’être aussi bonne pour autant.
Bref. Inutile d’en rajouter. Je ne foutrai jamais un pied au nord du Neck, c’était une certitude !

« Pour être honnête, ma Dame, ma venue en ces lieux était une requête de ma part. le seigneur votre ère me l’a accordée en sachant que je venais ici pour votre fils, mais c’était avant castral Rock. Comptant participer au tournoi de Hautjardin, faute de pouvoir me rendre chez les lions, j’avais beaucoup anticipé. C’est pour une dette que je dois à votre frère, Ser Brynden. Je doute que vous l’ayez connu, vraiment… vous deviez être encore en lange, si vous étiez née, à l’époque. Je lui dois la vie. »

C’était concis, mais c’était la stricte vérité.

« Je vous présente mes excuses si cela agite votre cœur que de reparler de lui aujourd’hui, alors que vous êtes si affligée… »
Elowen Cendregué

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J’espérais vraiment faire honneur à ma famille de part ma performance, il fallait que je réussisse à faire honneur. Que je ne commette aucun faux, pas, c’était hors de question. Je serrais les dents en silence en attendant que l’homme vienne. Dandelion posa simplement une main sur mon épaule pour me soutenir. Un simple geste de soutien et d’amitié. J’inclinai la tête vers lui pour le remercier avant qu’il ne recule et ne reprenne sa place d’ombre veillant, silencieuse. J’aimais beaucoup sa présence, c’était rassurant de le savoir à mes côtés. J’avais l’impression d’avoir un grand-frère supplémentaire et j’espérais que lui ne meurt pas. Je secouai un peu la tête pour m’obliger à me concentrer sur la situation présente. J’offris un sourire à l’homme lorsqu’il entra dans le petit salon. Juste la pluie qui était froide. Pourtant il ne faisait pas aussi froid que cela… Quoi qu’il fût dornien ! C’était sans doute pour cela qu’il avait froid. Je lui offris un sourire et un signe de tête.

« Il est vrai qu’ici il fait plus froid qu’à Dorne. Mais je suis heureuse d’entendre que votre voyage s’est bien passé. »

Un thé. Bien. Je l’invitai à s’installer dans le fauteuil le plus proche du feu. Le plus pénible était l’humidité, mais d’ici quelques heures, cela serait chassé. Je fis appeler une servante pour avoir des tisanes au miel pour moi et mon invité. Je reviens dans le salon pour m’installer aux côtés du Dornien. Dandelion restait très silencieux, comme d’habitude. El ne parlait presque jamais de toute manière. Je croisai mes mains sur mes genoux en m’appuyant contre le dossier de ma chaise pour l’écouter avec attention. Je me raidis légèrement malgré moi. Brynden. J’inclinai légèrement la tête à ses mots.

« Je suis née peu de temps après sa mort. Ma mère est morte le même jour. J’ignorai que vous aviez une dette envers Brynden. Garreth ne m’en a jamais parlé de cette dette. De Brynden beaucoup en revanche. »

Peut-être n’était-il pas au courant. C’était possible également, il m’avait tant parlé de Brynden que j’avais l’impression de le connaître. Affligé… Je haussais les épaules.

« Je n’ai jamais connu Brynden, ni ma mère. Leur absence n’a… pas réellement été un manque pour moi. Alors… je suis curieuse de connaître les raisons de cette dette… Et qu’est-ce qu’elle vous amène à faire. »

Et pourquoi ne pas l’avoir réglé avant ! Mais parfois il fallait du temps avant de réaliser ce qu’il fallait pour la rembourser. La servante entra pour déposer une théière et servit deux tasse de thé. Cela sentait très bon. J’offris la tasse au chevalier.

« Je vous écoute. »

Je pris la mienne de tasse en l’écoutant.
Deziel Dalt

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Soyons clairs : je n’avais jamais vu de neige et je ne comptais jamais en voir. Et au prochain hiver, je ferai exactement comme tout Dornien qui se respecterait : j’irai me dorer la pilule dans le château de Boycitre pendant que d’autres se gèleraient dans leurs murs froids. Chez moi, il ferait au mieux frais. Parfait ! Je lui fis un air grave alors que les tisanes nous étaient servies.
Oui, voilà, nous en venions à cela. Je lui fis un signe de tête pour montrer que oui, le sujet était sérieux. Elle était née après et en avait beaucoup entendu parler par son autre frère, tout simplement. Je comprenais bien son point de vue, donc en somme, elle ne serait sans doute pas affligée outre mesure. Je lui fis un sourire navré.

« Je doute que quiconque d’autre que Ser Brynden et moi ayons été au courant de cette dette, ma Dame. Je doute que même votre père ne soit très versé sur le sujet, même si je l’ai informé par écrit des derniers instants de son fils, je doute qu’il ait eu le cœur à en parler outre mesure. »

La situation actuelle confirmait bien. Si al douleur de perdre un second fils était telle, la perte du premier n’avait pas dû l’épargner. Loin de là.
La main sur son épaule de l’homme derrière la jeune dame me fit un peu froncer les sourcils. C’était… déplacé ? Dans cette situation, un peu. Il s’imposait un peu dans un sujet qui, à ma connaissance ne le concernait pas, et en couvant de ce geste la jeune fille, il laissait clairement entendre une influence qu’il ne devrait probablement pas avoir sur elle. Son père, s’il eut été là, aurait désapprouvé.

Avec reconnaissance, je pris la tasse qu’elle me proposait.

« Lors de la bataille du Trident je n’étais qu’un jeune écuyer d’à peu près votre âge, je pense. Je faisais partie de l’armée dornienne de Ser Lewin Martell au côté de mon maître, et votre frère faisait partie du détachement Tyrell qui n’assiégeait pas Accalmie mais qui était venu renforcer l’armée du prince Rhaegar. Dans le tumulte de la bataille je me suis retrouvé à me battre aux côtés de votre frère, et, sans doute par un élan d’altruisme, il a dévié une lance qui aurait dû me tuer. J’ai seulement été grièvement blessé, mais cet acte héroïque de sa part l‘a empêché de penser à sa propre défense… »

Je baissais les yeux, un peu honteux.

« Son sacrifice m’a sauvé la vie. Et il ne l’a même pas su, parce que cette blessure si elle n’était pas mortelle, était assez grave pour que l’on me crut mort. Mais si je suis en vie aujourd’hui, c’est grâce à lui. »

Je portais la tasse à mes lèvres.

« Mon grand père avait perdu ses deux fils à la batille, aussi, quand je suis rentré, partir, franchir les limites de Dorne ont été très compliqué, d’autant que j’étais toujours écuyer et n’étais pas libre de mes mouvements. Et quand je l’eus été, mon grand-père, très affaibli, a exigé de moi que je régente le domaine de Boycitre. Ce n’est que maintenant que j’ai pu m’absenter pour venir présenter mes respects, présenter mes excuses pour la perte de Ser Brynden, et tacher, par des mots, des promesses d’amitié, et des cadeaux, rembourser ma dette… »

Voilà, elle savait. Maintenant, j’attendais ses éventuelles questions.
Elowen Cendregué

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Je serrais mes doigts autour de la porcelaine fine en silence. Je ne savais pas pourquoi, je sentais que je n’allais pas aimer grandement tout ce que je pourrais entendre. Mais je ne devais pas me laisser atteindre. Brynden, je ne l’avais jamais connu. Mais peut-être que rien qu’imaginer la réaction de Garreth, cela me faisait souffrir, qu’aurait fait Garreth, il aurait réagi, Brynden était le modèle de chevalerie, le fils parfait. Garreth aurait pleuré, rit, insulté notre frère en riant à moitié. Je sentis à peine la main de Dandelion se poser sur mon épaule lorsqu’il évoqua les derniers instants de Bryn, je lui offris un signe de tête.

« Père ne parle jamais de Brynden ou Mère. Garreth… en parlait beaucoup. »

Sans lui, je n’aurais sans doute même jamais entendu le nom de ces gens. Je détournai le regard un instant pour le laisser se perdre dans le monde des flammes, pendant un instant avant que je ne tourne à nouveau le regard vers lui lorsqu’il me décrivit la fin de mon frère. Je sentis l’émotion serrer ma gorge dans ses longs doigts froid. Émotions que je connaissais que trop bien. Un écuyer. Qu’un autre avait protégé. Mon frère. Et il avait laissé sa vie s’imprégner sur ces berges. Grièvement blessé. J’eus un hoquet et plaquai ma main contre mes lèvres en fermant les yeux. Parce que je savais… Je le savais. Garreth aurait été ému. Il aurait testé apprendre. Et je savais ce qu’il aurait répondu.

« Brynden s’en serait voulu. Que vous soyez blessé. Il aurait tant aimé vous protéger entièrement que vous n’ayez rien. Garreth aurait sans doute dit ça. Brynden était… pour beaucoup le futur chevalier en armure scintillante. C’était… de ce qu’on m’a raconté un jeune homme sérieux, très sérieux, qui cherchait à faire le bien et maintenir son honneur. Garreth disait qu’il ne voulait agir que comme le code de la chevalerie l’aurait fait. »

Mon frère avait sauvé un dornien. Oui, il en était capable, parfaitement capable. Parce que c’était Brynden, parce que c’était… Il voyait son devoir en cela, alors il l’aurait fait. Il n’aurait laissé personne sauver sa vie et pourtant il n’était qu’écuyer lui-même. Je serrais les lèvres pour retenir des flots d’émotions. Garreth. Garreth aurait réagi autrement, mais je n’étais pas Garreth.

« Garreth vous aurez dit que vous étiez un « foutu chanceux ». D’avoir combattu à ses côtés. »

Et il aurait sûrement frappé un mur. À défaut de mon frère qu’il aurait copieusement insulté de ne pas avoir laissé le dornien mourir pour nous revenir. Rembourser sa dette. Est-ce qu’on pouvait réellement rembourser cela ? J’inclinai la tête en fixant ma tasse, toujours serrée entre mes doigts, comme-ci je pouvais la briser. Je sentis enfin la main de Dandelion sur mon épaule et je lui fis signe que tout allait bien. Pas la peine d’en rajouter.

« Personne ne peut vous en vouloir du temps que vous avez mit. Personne n’était au courant et c’est honorable de votre part… d’honorer sa mémoire ainsi. Sans votre considération, je ne l’aurais probablement jamais su et vous auriez put décider que cette dette n’existait pas. »

Est-ce que ses cadeaux… soulageraient père ? Ou moi ? Non. Mais qu’importe.

« …Est… »

Je me mordis les joues.

« A-t-il… souffert ? »


Ou est-ce que cela avait été rapide pour lui ?
Deziel Dalt

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Je me contentais d’opiner de la tête, une grande douleur était souvent muette. Et comme elle était muette, le sire de Cendregué ne l’avait pas signalé. Logique, dans le fond. Je lui fis un sourire avant de finalement lui faire un sourire entendu et grave. Je ne voyais pas ce que je pouvais faire de plus, ceci dit, que lui conter ce dont je me souvenais et que je ne pourrai jamais oublier. Le jeune homme, mon ainé, qui me donnait une violente bourrade pour m’écarter d’une trajectoire mortelle, et s’exposer pour la dernière fois en faisant cela. Je me souvenais encore de ma panique, cherchant Ser Nymos Sand des yeux, alors que je luttais pour ma vie. Je ne voyais pas, la cohue l’avait fait quitter mon champ de vision, et dans ce cas, je ne pouvais même pas chercher à le rejoindre. Et chercher quelqu’un qui saurait m’indiquer sa position était exclut aussi. Alors j’avais lutté pour ma vie, et un homme que je ne connaissais pas la veille m’avait évité la mort certaine. Pour se sacrifier. Cela m’avait fait hurler, la douleur et sa mort pour me sauver à la fois.
Cette guerre, la seule que j’avais réellement connu, m’avait vacciné contre cela. Si je devais lutter pour mon suzerain, je le ferai, mais cela ne signifiait pas que j’y prendrai le moindre plaisir. Loin de là.

« Et depuis que j’ai été adoubé, j’ai toujours tâché d’agir en chevalier, en respectant chaque valeur comme si elle était cardinale. C’est le seul hommage que je puisse rendre au quotidien, bien que je ne sois pas vêtu d’argent ou d’or… »

Façon de parler. Même l’armure de chevalier, je ne la portais que peu, elle ne me servait que pour jouter. La chaleur dornienne n’allait pas avec les plaques et je privilégiais, tout aussi efficace pour par parer la taille, des barrières de cuir et de tissu. Pour l’estoc, c’était plus compliqué, mais bref.

« Je reconnais que j’ai été un foutu chanceux, comme vous dites. Et je ne doute pas qu’il aurait préféré que je ne le sois pas, et c’eut été légitime, madame… »

L’épée lige derrière la jeune femme retira sa main mais resta à ses côtés, comme si j’allais l’attaquer. Quel manque de politesse de sa part ; je supposais que s’il était attaché à cette maison depuis longtemps, il pouvait m’en vouloir, lui aussi. Mais son avis n’importait pas. Et ne devait pas importer. Donc je tâchais de l’ignorer pour me focaliser sur la jeune dame des lieux, qui tenait la barraque, "comme un homme", aurait-on pu dire.

« Mais agir de la sorte n’aurait été ni noble ni honorable, et s’il est bien une chose dont Ser Brynden a fait montre, c’est de l’honneur et de la noblesse. »

Elle ne mentionna pas les cadeaux, les ^promesses d’amitié, ou quoique ce soit. Non, elle se contenta de me poser une question. Elle était simple et difficile, pour autant. Aussi, je décidais d’enjoliver la réalité. Pardon mais j’allais mentir, et avec un aplomb parfait.

« Non, il est mort sur le coup. »

Elle n’avait pas besoin de savoir que dans le tumulte de la bataille, le fait que nous ayons tous e l’eau jusqu’aux genoux, dans le Trident, que j’avais eu de la chance de ne pas me noyer, mais qu’il était possible que lui, il ne soit pas mort de sa blessure, mais mort de noyade une fois tombé. Elle n’avait pas besoin de le savoir, ce doute que j’avais. Peut-être passa-t-il dans mes yeux le doute, peut-être pas. Machinalement, je portais une main sous mes côtes, là où la lance était passée, près de mon cœur et de mes poumons, les effleurant tout au plus.

« Je vous prie d’accepter, ma Dame, toutes mes excuses pour la mort de votre frère. »

Je tirais l’épée, faisant sans doute se raidir son garde du corps, mais je la présentais à plat.

« Je ne peux vous jurer loyauté, ou dévotion, ma Dame, mais je peux au moins faire ceci pour lui. Jamais je ne porterai l’épée, ni moi ni les miens, contre votre famille, au longtemps que mon cœur battra. Fussions-nous dans des camps opposés que cela serait pareil. Dussé-je passer pour un lâche auprès de mon Prince. »

C’était le mieux que je puisse faire. Et si je devais prendre d’assaut Cendregué un jour, chose qui n’arriverait jamais à n’en pas douter, alors j’aviserai…
Elowen Cendregué

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J’écoutai. Muette chacun des mots de l’homme. Du chevalier. J’avais l’impression d’y être, parce que je connaissais mon frère des récits de Garreth. Je pouvais le voir, connaissant son visage grâce aux portraits qu’il y avait dans le palais que nous avions. Je pouvais imaginer son visage, ses mimiques, sa voix. Mais je ne pourrais jamais vraiment le voir, je ne pourrais jamais faire autre chose qu’imaginer, penser… Croire ! Mais je ne pourrais jamais lui toucher la joue ou faire autre chose pour l’honorer que de planter ses fleurs préférées dans les jardins. C’était triste. Mais il avait agit, comme le code de la chevalerie lui aurait commandé. Est-ce que je trouvais ça dur ? Oui. J’aurais sans doute préféré qu’il reste en vie. Seulement on ne pouvait pas… tout changer. J’inclinai la tête sans rien dire. Il essayait donc de vivre selon les préceptes qui lui avaient sauvé la vie. Quelque part… C’était tant mieux. Il aurait pu se mettre à boire pour oublier.

« Garreth disait que… Brynden affirmait que certains ne portant pas la moindre pièce d’armure, ou la moindre goutte de sang bleus dans les veines qui étaient plus chevaleresques que certains des nobles. Mais Garreth m’avait confié que Brynden était surtout un grand rêveur et un grand optimiste. »

Sûrement trop. J’inclinai la tête à ses mots. Oui. Nous aurions tous préféré. Sauf Brynden. Brynden ne se serait jamais pardonné de laisser une personne mourir s’il avait pu le sauver ! Je me mordis les joues pendant quelques secondes avant de me forcer à sourire.

« Brynden ne se serait jamais pardonné de vous avoir laissé mourir s’il avait pu vous sauver. On m’a confié beaucoup de chose… sur lui alors je peux vous croire sur parole. »

Et je demandais, est-ce qu’il était mort en souffrant ? Ou alors… était-il mort sur le coup ? Est-ce qu’au moins avait-il été… épargné par cela ? Ou cela avait-il été un carnage ? Il me rassura et j’inclinai la tête alors que Dandelion s’éloigna enfin légèrement. Il se raidit aussitôt et refit un pas en avant, tirant son épée et pourtant il la posa à plat sur ses mains. Je restais muette, sans bouger.Des excuses… Et sur son épée, il me promettait de ne jamais tirer son épée contre ma famille. Ni lui ni sa famille. Je restai silencieuse avant d’incliner la tête, tendant les mains pour couvrir son épée. Est-ce que c’était cela que je devais faire ? J’avais un doute. Alors je prononçai d’une voix douce :

« J’accepte vos excuses ser Daziel et j’entends votre promesse qui me va droit au cœur. J’espère que jamais vous aurez à affronter cette promesse. Et que jamais nos maisons seront en conflit. »

J’ôtais mes mains et fis un petit signe de tête à Dandelion qui recula à nouveau de quelques pas. Il ne pouvait pas s’empêcher, il avait peur que quoi ce soit n’arrive. J’offris à Daziel un sourire triste.

« Merci d’avoir accepté de me raconter tout cela. Et de cette promesse. »

Et ces chariots ? Qu’est-ce que c’était ? Je ne savais pas et je n’osais pas poser la question.
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Je pense que c’était un homme profondément altruiste. Et parce qu’il était profondément altruiste, il fallait bien reconnaitre que ça lui allait bien ce côté rêveur. Je ne l’avais que peu connu, dans le fond, d’autant qu’un inimité restait quand même entre le bief et Dorne ce qui faisait que les deux camps, la veille avaient été montés à part. J’étais déçu, néanmoins. J’aurai aimé en entendre davantage le concernant, de sources plus fiables. Mais je comprenais que cette envie tombait à plat. A qui la faute ?
A moi bien sûr.

Je sentis le garde du corps se tendre quand je sortais ma lame. Une jolie épée, ouvragée et légèrement incurvé, à la dornienne. Je faisais alors la promesse, seule chose que je pouvais faire pour essayer de réparer un tant soit peu mon tort. Tort involontaire, certes. Je lui fis un sourire entendu avant de finalement voir ses mains fines, petites, de petite fille, se poser sur la lame, doucement, avec précaution. Je la laissais faire et je me contentais de faire un signe de tête, pour lui faire comprendre que c’étaient les mots que j’attendais.

« Les sept nous entendent. »

Je lui fis un sourire et je rengainais ma lame avant de reprendre ma tasse et la terminer doucement.

« Bien sûr, je suis conscient que même une telle promesse ne suffira pas à réparer le tort causé à votre famille, pas plus que le reste des présents que j’ai amené. Toutefois, si vous me permettez, j’aimerai que nous profitions de la cessation de la pluie pour descendre, que je vous montre les quelques présents que je vous ai apporté ? Bien sûr, si vous préférez que votre père les reçoivent lui-même, nous pouvons retarder cela. Il n’y a qu’un cadeau qui, hélas, ne saurait attendre. »

Je me levais et je proposais mon bras à la jeune femme pour l’accompagner à l’extérieur, sous le regard sévère de l’homme d’arme. Mais puisqu’elle accepta, je l’accompagnais dans les couleurs. A mes côtés, ainsi, elle faisait encore plus petite. Je descendais alors dans la cour du château, vers les chariots qui avaient été mis à l’abri. Eux, et, à côté, un cheval vêtu d’un caparaçon de cuir et de tissu, aux armes des Dalt, d’une profonde couleur violette brodée d’or. Ainsi emmitouflée, la monture était fort peu visible.
Je retirai sa main de mon bras avec douceur et je m’approchais, en murmurant doucement. Avec douceur, je venais retirer le caparaçon depuis le poitrail où je délaçais. Je délaçais aussi sous la gorge afin de pouvoir retirer la tenue de protection. Enfin, je retirai les guêtres. Je posais le tout dans le chariot à côté et, la tenant par la crinière, doucement, je l’approchais en pleine lumière.

« Je vous présente valara. Vous pourrez la renommer si vous préférez, bien sûr. Il s’agit delà plus belle jument de nos écuries. Une pure merveille parmi nos chevaux des sables. »

La jument avait une robe grise. Mais ce n’était pas une simple robe grise, non. Tirant sur le blanc, dans la lumière, la robe chatoyait. Cela donnait une allure métallique à la jument, comme si elle avait véritablement une robe d’argent.

« Il s’agit d’une jument des sables. Elle est rapide, infatigable, et peut galoper un jour et une nuit sans s’arrêter. En outre, elle a été particulièrement bien dressée et répondra d’une simple pression des genoux, si ce n’est à la voix… Je suis sûr que votre maitre des écuries en sera émerveillé. Venez, approchez, elle est d’une extrême douceur. Votre garde personnel n’a pas à s’inquiéter elle ne mordra pas. »
Elowen Cendregué

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Les sept nous entendent. Oui, cela serait sans doute pour le mieux. Je ne voulais pas voir la guerre, je ne voulais pas voir d’autres morts. C’était hors de question. J’aurais tant aimé que Garreth soit là, vraiment ! Il aurait pu lui parler de Brynden ! Lui parler de beaucoup de chose. Père n’en parlait jamais de toute manière, comme il ne parlait pas de mère. Qu’est-ce que j’étais censée faire ? Lui évoquer les souvenirs que Garreth m’avait offert ? C’était sans aucun doute possible, mais cela ne serait que des récits de secondes mains et je ne pourrais pas donner beaucoup de détails. Même moi je n’en avais pas assez à mon goût. Je cillai à ses mots sans rien dire. Le reste ? Je ne savais pas… Descendre… J’étais curieuse, je voulais voir ! J’avais envie de joie.

« J’accepte ! »

Je glissai mon bras autour du sien pour le suivre. Je me sentais si petite et si fragile à côté de lui. Dandelion avançait derrière moi avec grande attention, surveillant chacun des gestes de l’homme. Bien qu’il ne fasse rien de grave. Je descendis avec lui dans la cours où il y avait du monde. Je restais silencieuse, lâchant son bras pour le regarder s’approcher d’un bel animal. Je jetai un œil à Dandelion qui restait muet et le visage fermé. Je poussai une exclamation de surprise et de joie en voyant la beauté gracile qu’on découvrait devant moi. Valara… Elle était sublime.

Je descendis les marches du château pour m’approcher un peu d’elle. Une jument des sables… Incroyable. J’avançai vers la jument, joyeuse, avant de lever les mains pour qu’elle puisse me sentir avant de la câliner avec douceur. Je l’enlaçai même pour venir poser ma tête contre elle. Je sentais sa peau si fine, et sa puissance, la douceur de sa robe argentée. Elle ressemblait à un pégase. Une créature mythique. Je flattai son encolure alors que son museau frôlait mes cheveux.

« Elle est magnifique Ser Deziel… Elle est si belle. Et elle a l’air si gentille ! »

Je me tournai vers Dandelion.

« Dandelion ! Tu as vu ! »


Il s’approcha de moi pour examiner la jument, restant à quelques distances.

« Oui ma dame. C’est une magnifique monture. »

Et puis, c’était une jument, je pourrais sans doute la faire avoir des poulains ! Je devinai néanmoins que Dandelion fronçai les sourcils.

« Elle me paraît bien grande pour vous. »

Oh… Je levai les yeux vers elle et elle pencha la tête, ses crins tombèrent devant ses beaux yeux et je caressais doucement ce chanfrein doux.

« Je n’aurais qu’à devenir plus grande alors ! »

C’était enfantin, sans doute, mais cela faisait un moment que je n’avais pas eu de cadeau, pour mon anniversaire, père n’avait rien voulu entendre et je n’avais eu aucun cadeau, aucune fête. Je tournai la tête vers Deziel.

« Elle est incroyable. Merci beaucoup, c’est la première fois que je vois une telle beauté, j’ai hâte de pouvoir la chevaucher. »

Autant dire que Dandelion devait avoir une tête… Il n’aimait pas du tout l’idée de me laisser chevaucher une telle créature. Ou que je ne m’éloigne au galop. Qu’importe. Sans doute que j’en aurais besoin et très envie.
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L’émerveillement de la jeune dame de Cendregué était un plaisir pour les yeux. C’était dans ce genre de moments où elle paraissait vraiment avoir son âge, celle d’une enfant qui jouait à faire semblant d’être un adulte. Notez que ce n’était en rien du mépris que de penser de la sorte. Bien sur que non. Mais c’était tout de même quelque chose d’assez joli à voir. Une jeune fille qui aurait probablement pris le temps de courir pieds nus dans les camps si elle avait pu, sans doute ; Jouer à la sauvageonne et rêvasser près d’un étang, livrée à son imagination d’un beau chevalier vêtu d’argent qui viendrait l’épouser sur un cheval blanc. Eh bien qui savait, un jour peut-être. Non, par les sept, certainement pas ; sa maison s’éteindrait si elle ne se mariait pas et nul doute que sitôt nubile le seigneur suzerain du bief ferait venir en ces lieux un jeune seigneur, un puiné ou un benjamin, dont le mariage ferait de lui le nouveau seigneur de Cendregué ; Les chose allaient ainsi.
Inutile lui gâcher la vie en disant cela.

La gamine avait saisi doucement la tête de la petite jument qui la baissa pour la laisser faire. C’était une bête aux parents placides, et elle en avait hérité de caractère. Nul doute qu’elle était prédisposé au même caractère et elle avait été dressée dans les règles.

Le soldat resta à distance, bien qu’il s’approche, l’œil critique. Non, il ‘n’avait clairement pas un destrier en face de lui. Ce genre de chevaux n’étaient nullement fait pour porter homme et armure. Mais c’étaient des chevaux racés dont l’objectif était différent. Il fallait y voir un animal rapide et endurant, fait pour supporter les longues chevauchées, d’un point d’eau à un autre, qui ne se fatiguait pas et allait toujours d’une allure égale.

« Elle l’est, dame Elowen. Elle l’est ; c’est une monture facile de caractère. »

Le soldat en tout cas, semblait bien moins positif et j’avais presque l’impression qu’il admettait la beauté de la pouliche du bout des lèvres.

« Oh, vous savez, elle est petite pour un cheval de chez vous, et je suis sur qu’en vous portant, vous pourriez être juchée sur son dos aisément. Et ce n’est pas elle qui vous renversera si vous vous tenez à la crinière. »

J’avais envie de contrarier un peu cet homme d’arme qui, à tout le moins, n’était pas chevalier, et qui, en plus, semblait vouloir un peu trop régenter la situation sans avoir trop l’air d’y toucher.

« Vous pourriez la chevaucher maintenant si vous le voulez ma dame ; je veux vous aider à vous mettre sur son dos, et vous faire faire un léger tour de cour, pour le principe. Qu’en pensez-vous ? »

Je vis le garde se raidir un peu, et, un instant, je crus même qu’il me foudroya du regard. Mais qu’importait. Je tendais doucement la main vers la jeune fille qui aurait bien besoin, sans doute, d’un éclat de joie par ces temps troublés.

« Alors, tentez-vous l’expérience ? Vous savez monter comme une dame, je suppose ? »

En somme, savait-elle se tenir en amazone sur un cheval. Bien sûr, ; là, elle serait davantage assise, n’ayant pas de sangle pour sa cuisse, mais cela devrait faire l’affaire pour un si petit tour.

« Dandelion, si vous craignez tant que votre Maitresse ne tombe, vous n’avez qu’à vous tenir d’un côté pendant que je serai de l’autre, qu’en dites-vous ? »

Et elle aurait le droit, alors, de savourer comme une gamine un léger moment de relâche.

« Vous savez Dame Elowen, il est des choses étranges. Je monte son propre frère aîné, Sang-de-cyprès, et il ne lui ressemble en rien. Il a pris tous les défauts. Le mauvais caractère, l’inclinaison à mordre et à partir à son allure, et une robe grise bien plus commune. Comme s’il lui avait sciemment laissé toutes les qualités. »
Elowen Cendregué

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Une douce jument… C’était si agréable ! J’en profitais pour la câliner et lui montrer que j’étais déjà une bonne maîtresse. Je serais une bonne maîtresse, vraiment. Je prendrais soin d’elle ! Elle serait choyée, sans aucun doute. J’avais déjà envie de lui sauter dessus et de partir galoper avec elle. Mais je ne pouvais pas vraiment. Elle était si douce et gracile ! Délicate. Véritablement, elle semblait être une gravure qu’on voyait dans les livres ! Je la câlinai donc avec beaucoup de douceur et d’amour. Je l’avais déjà adopté, elle serait ma jument à moi. Une monture au caractère facile. J’inclinai légèrement la tête.

« Je l’aime déjà ! »

Fis-je avant que Dandelion ne joue au rabat-joie. C’était comme toujours, il s’inquiétait en permanence que quelque chose ne m’arrive. Il ne devait pas avoir envie de perdre son travail après tout, n’est-ce pas ? Il était chevalier et sur-protecteur avec moi. Je l’aimais beaucoup en tout cas ! Il était gentil, adorable, mais juste. Très protecteur. Je souris simplement aux mots de Deziel avant de répondre.

« Heureusement qu’elle est petite. Je ne suis pas très grande non plus ! »

J’eus un grand sourire lorsqu’il me proposa de grimper sur son dos maintenant. J’avais loupé le regard entre lui et Dandelion. Mais qu’importe. C’était en tout cas une très bonne idée ! Je frottais à nouveau le chanfrein, laissant la jument frôler ma main de ses naseaux de velours. Elle était si douce. Comme une dame ? Je le regardai avant de pouffer légèrement.

« Comme une dame, mais aussi comme un homme ! Garreth m’a appris à monter comme lui ! Il disait qu’on ne pouvait pas chevaucher correctement avec une robe. »

C’était même pour ça que j’avais des tenues d’équitation plus masculines. Mais qu’importe. Mais je n’allais pas chevaucher comme un homme devant lui. Dandelion interviendrait de toute manière pour que je ne fasse pas ça. Chevalier qui s’était approché justement.

« J’adorerais la chevaucher. »

Confirmais-je aussitôt alors que Dandelion semblait avoir avalé un piment entier. Mais qu’importe. Je lui offris un regard en fronçant les sourcils. Ce n’était vraiment pas la peine de s’inquiéter pour rien ! N’est-ce pas ? Je n’allais pas tomber. Mais s’il m’arrivait la moindre bosse, il s’en voudrait et mon père serait capable de le décapiter je crois. Enfin… peut-être ? Il inclina simplement la tête, il ne parlait pas beaucoup. J’eus un rire aux mots du chevalier en inclinant la tête.

« C’est plus un cheval de caractère alors. Garreth l’aurait beaucoup aimé, son étalon a toujours un sale caractère. J’aime bien le monter aussi ! Je suis prête à la monter ! »

La jument secoua un peu la tête, ses oreilles pivotant un peu et Dandelion s’approcha.

« Je vais vous aider. »

Il ne laisserait pas vraiment Deziel m’aider. J’attrapai la crinière et il m’aida à me hisser délicatement sur son dos. Je frottai l’encolure de la monture et il repassa de l’autre côté de Valara. Je caressais l’encolure à nouveau de la monture. Elle ne semblait pas troublée du tout !

« Je suis prête. »


Je me tenais bien droite, en position parfaite. J’avais l’habitude.
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C’était agréable à voir. La petite souriait jusqu’aux oreilles. C’était une excellente chose, n’est-ce pas ? C’était une enfant, encore, aussi sérieuse qu’elle puisse être, et avec cette idée de monter à cheval, elle se sortait de son chagrin et de son fardeau pour se laisser un peu aller. Elle en avait besoin, elle avait bien de raison d’en profiter, même si je supposais qu’on lui reprocherait ultérieurement de ne pas s’être comporté en dame. Et sans doute se morigénerait-elle là-dessus plus tard. Je lui fis un sourire entendu alors qu’enfin, je lui proposais, en scandalisant son surprotecteur de monter. Elle avait besoin de se détendre un peu. Ce ne serait que le tour de la cour du château, mais ce serait déjà ça.

« C’est bien. C’est important de savoir monter des deux manières. »

Parce qu’en cas de fuite à mener, la jeune femme devrait monter comme un homme pour fuir par elle -même sans risquer de tomber. En outre, elle pourrait alors sauter sur le dos de n’importe quelle monture pour filer sans avoir besoin de la préparer avec une selle spéciale, et ainsi de suite. Enfin, c’était une bonne chose, une bonne manière de faire. Ainsi, elle saurait. Tout simplement.

« Donc vous êtes une jeune femme pleine de surprise et vous êtes sans doute une excellente cavalière. Monter un cheval acariâtre, ce n’est pas rien… »

Le compliment était maigre mais je supposais que cela lui ferait plaisir de l’entendre. Toujours était-il que son protecteur se précipita pour l’aider à monter sans que je le fasse, usant de ses bras puissants pour l’asseoir sur l’échine de l’animal, juste derrière le garrot, avant de s’installer de l’autre côté de l’animal, lui-même, pour lui éviter toute chute en arrière.

Moi je venais face à elle, et je venais doucement non pas lui mettre une corde ou attacher une longe à son licou, je venais juste poser ma main contre son encolure, à mi-chemin entre le garrot et la tête, et doucement, quand elle me dit qu’elle était prête, je claquais de la langue. La jument fit un premier pas. Elle avait le mouvement souple et fluide, doucement et le tour de la cour commença. Ce n’était pas grand-chose, bien sûr, mais bon.

« Alors, que pensez-vous de son pas ? Fluide souple, n’est-ce pas ? Elle est encore plus agréable à monter quand elle s’emballe un peu. »

J’avais envie de donner une tape sur la croupe pour qu’elle accélère un brin, mais ce n’était pas raisonnable.
Elowen Cendregué

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J’aimais monter à cheval, je savais que je ne pouvais pas toujours monter comme je voulais, mais pour l’instant je profitai, même si c’était sous l’œil de Dandelion qui me hissa sur le dos de l’animal et je m’installai confortablement, comme un homme, la robe me gênant un peu, mais qu’importe ! Ce n’était pas grave, on allait pas me juger pour cela, pas vrai ? Excellente cavalière ? Je ris légèrement en enroulant mes doigts dans la crinière.

« Garreth m’a toujours dit d’apprendre à monter sur des chevaux difficiles, comme ça je pourrais toujours monter n’importe quel cheval. J’ai appris à la dure et ai pris des jolies chutes. Cela ne m’a jamais empêché de remonter sur leur dos. »

La jument se mit en marche tranquillement et j’appréciais sa fluidité, sa douceur, son amplitude. Je baissai les talons bien bas, me redressai bien droite, détendant mes épaules, ce n’était pas avec la force que je pourrais dominer un animal de cette puissance. Je souris au dornien à ses mots.

« Elle est très douce, très agréable à monter. »

Je tournai la tête vers Dandelion qui lu dans mon regard et je le vis serrer les dents. Il commençait à me connaître assez bien pour savoir ce que j’allais faire.

« Alors trottons un petit peu ! »

Je claquai de la langue et la jument, docile, se mit à trotter, à cru ce n’était pas confortable, mais je m’installai confortablement sur son dos alors qu’elle montrait ce qu’elle savait faire. Ainsi tenue, je ne pourrais pas galoper, mais bientôt peut-être. Sur les routes de Cendregué, cela serait très agréable. Je modifiais mon équilibre pour la faire repasser au pas. Ce qu’elle fit. Je tapotai son encolure.

« J’ai hâte de pouvoir la tester en conditions réelles ! J’ai hâte de pouvoir voir ce qu’elle peut faire ! »

Je frottai son encolure. J’espérais qu’elle n’aurait pas trop froid dans nos contrées. Mais elle prendrait du poil bientôt. C’était sûr. La jument s’était arrêtée, docile et Dandelion me tendit les bras pour que je descende. Ce que je fis. J’aimerais bien monter dessus rapidement, mais ce soir je ne pourrais pas, pas avec des invités et je devrais parler à père.

« C’est un cadeau royal que vous m’avez fait ! Je vous remercie grandement. »

Je lui offris un grand sourire heureux alors que Dandelion me fit reculer un peu, l’intendant descendait les marches pour s’approcher du spectacle et vois ce qu’il se passait.
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