Si sa mère n’aimait pas son père, comme bien souvent pas les mariages arrangés, elle aimait ses enfants et même si la naissance de Hashly fut largement compliquée, jamais Aldma ne lui en voulut jamais. La petite fille n’était pas responsable. Néanmoins, elle n’aimait pas du tout que le second fils de son époux, et de sa catin comme Aldma l’appelait dans le secret de son cœur, tourne autour de sa fille. Elle avait tout tenté pour intéresser ses deux grand, Halleck et Halya, à cette petite fille aux yeux gris, qui lui avaient valu son nom, seulement… et bien non, Dagon ne voulait pas la lâcher, alors Aldma les laissait jouer ensemble. Et si Dagon était un enfant colérique et violent, avec la petite fille, il était la délicatesse même, faisant très attention à ses gestes.

Hashly éclata de rire et battit des mains en regardant sa sœur plonger dans l’eau dans de grandes éclaboussures. Du haut de ses dix ans, Hashly vivait tranquillement sa vie, bien plus calme et douce que sa sœur aînée, au grand soulagement de sa mère. Gentille et à questionner en permanence le guérisseur qui était ravi de répondre à ses questions, il lui apprenait son métier, sous le regard bienveillant d’Aldma. Elle s’amusait beaucoup à dessiner. Broder elle avait plus de mal. Mais c’était une gentille petite fille, qui courait dans les bras de son père, qui riait aux éclats, qui adorait ses grands-frères et sa grande-sœur. Son père était après tout toujours autant son héros, elle grimpait souvent sur ses genoux en réclamant des histoires et des récits de ce qu’il se passait en Essos. Elle ne demandait pas des récits de bataille ! Ça non, elle voulait qu’il lui décrive comment les gens vivaient, comment c’était.

Qui la trouvait trop douce. Seulement, déjà à l’époque, dès qu’elle entendait des cris, elle s’enfuyait dans un endroit très calme. Elle se cachait déjà très souvent à l’époque derrière ses frères et sa sœur. Et même si elle était proche de Halleck ou Halya, elle restait très souvent avec Dagon, elle était toujours la seule à pouvoir le calmer lors de ses crises de colère. C’était même le seul qu’elle ne fuyait pas, au contraire, elle le précipitait vers lui pour le prendre dans ses bras et qu’il arrête de crier.

Mais Hashly venait souvent toute seule sur la plage, loin des autres, pour nager au creux des vagues et écouter les murmures du noyé qu’elle pouvait entendre. C’était des heures entières qu’elle pouvait rester assise sur les galet à écouter, jusqu’à ce que Dagon vienne la chercher pour rentrer. Il était le seul

Aldma serra sa fille contre elle alors que la jeune fille se débattait en criant, elle ne voulait pas que son père parte. Elle ne voulait pas qu’il suive son roi pour la guerre. Elle voulait l’empêcher de partir, elle était en larme dans les bras de sa mère alors que le navire de son père s’éloignait. Elle l’avait supplié de rester, de ne pas aller se battre… Mais non, il était partit et sa mère mit longtemps à la consoler, elle ne réussit pas : ce fut Dagon qui la prit dans ses bras pour l’entraîner avec lui. Elle attendit des heures durant, tous les jours, que son père revienne et elle fut la première à l’annoncer à sa famille. Et fut la première à se jeter dans ses bras quand il posa son pied au sol. Elle voulait juste qu’il revienne.

Quinze ans et elle a tout tenté. Tout tenté pour sauver sa mère, s'immergeant dans ses recherches, dans des essaies pour elle, pour la sauver. Même si on lui avait dit qu’elle ne pouvait pas. Sa mère lui avait dit qu’elle devait arrêter. Mais non, la jeune femme n’y était pas arrivée. Vraiment pas. Elle avait tout tenté, tout fait. Mais c’était elle qui avait calmé son père lorsque sa mère était morte. Le hurlement avait brisé son cœur. C’était sa faute si son père était brisé, sa faute si elle avait détruit toute sa famille. Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas morte à la place de sa mère ? Son père aurait moins souffert… Pourquoi elle gâchait toujours tout ? Elle s’enferma dans son silence, ne parlant plus vraiment à part à son père, à Dagon… Elle ne parlait que si on lui demandait de parler et encore, parfois Dagon parlait pour elle lorsqu’elle le lui demandait.

Ce fut à nouveau Dagon qui, après un raid en Essos, lui ramena un serf. Rien que pour elle. Il serait sans doute mieux traité que certains hommes libres. Mais c’était un serf d’Essos, un guérisseur de là bas. Il réussit à ramener quelques sourires sur le visage pâle de sa sœur. Il s’appelait Noshar et effectivement, si au début la discussion et la transmission d’information fut difficile, de par la barrière de la langue, mais aussi la fureur d’être capturé, réduit en esclavage, et… sans doute d’être castré ! Mais au fur et à mesure, les deux finirent pas se comprendre et Hashly eut un nouveau maître, capable de l’aider dans sa tâche de soigner des gens, elle commençait tout doucement à avoir sa réputation, des gens venant d’autres villages pour être soigné. Elle vient même à soigner un noble. Enfin, il vient tenter de trouver des solutions, seulement Hashly ne pouvait rien faire, c’était incurable et à part lui offrir de quoi apaiser les douleurs jusqu’à la fin… elle ne put rien faire.

Elle assista aux mariages et aux naissances avec joie… Joie ternie par la mort de Noshar, une chute dans les escaliers, il se rompit le cou… Et Dagon fut le seul à vraiment comprendre la peine de sa petite sœur, Hallya lui assurant que pleurer pour un serf était idiot et indigne d’une noble ! Et Halleck lui donnant juste une tape sur l’épaule.

Alors, assise sur la grève, elle attend la suite de sa vie, elle sait qu’elle n’a pas beaucoup de valeur, elle n’attend pas de mariage d’amour, mais d’alliance. Elle attend. Et en attendant, elle tente de rendre le monde un peu moins sombre.