Nice to meet you, sir. ft. Yohn Vendeloyn

J’étais enfin arrivée à Port-Réal après être restée sur un bateau depuis déjà de nombreux jours.. j’avais difficilement réussi à tenir le compte mais me voilà enfin sur la terre ferme, à respirer la bonne odeur de la matière fécale abondante de la capitale. Je n’étais jamais venue à la capitale, et j’aurais probablement jamais voulu y être, mais me voici, prête à être la femme que tous ces bons seigneurs veulent que je sois; créer des alliances et tromper ne va pas être de tout repos, mais c’est obligatoire si on veut s’installer dans leurs collimateurs, et non pas derrière les mauvais barreaux, ou pire.

La ville sacrée par les rois avait quelque chose de malsain, les gens se bousculaient, les pauvres s’acharnaient au travail et on voyait un contraste fort marqué par la richesse et la pauvreté; pauvre ville, si c’est la capitale, elle est vraiment pas à mon goût. Lys était un endroit que je chérissais et le Nord, un rêve, une retraite que je compte atteindre un jour pour ne connaître que la paix et la tranquillité d’un monde où je ne vois que le sang et la mort.

A peine ai-je mis le pied à terre, que bon nombre me dévisagèrent par mon origine, mais j’étais habituée, cela m’importait peu au fond. Dans ma robe de haut rang, la même que je porte lors de missions spécifiques, je me rends à une auberge dont m’avait parlé un membre de l’équipage de l’Arrogant, c’était à une de nos soirées, alors je ne sais plus vraiment c’est qui qui m’en avait parlé, mais j’étais sûr que ça ferait un bon début pour se faire voir et en même temps se détendre avant le tournoi.

Le rythme de mes pas se faisait avec légèreté, ne transportant rien avec moi que seulement ma dague à ma cuisse droite, cachée par ma robe et ma doublure; on est jamais trop prudent. Mes affaires - sous mes ordres et quelques pièces - allaient être transportées à l’auberge où j’allais crécher quelques temps.

Arrivée devant la porte de cet établissement, j’entrai sûr de moi, prenant talentueusement bien les airs d’une noble ou du moins d’une bourgeoise; j’avais une fausse couverture et une histoire toute faite au cas où on en demanderait un peu trop, alors je n’étais pas trop contrariée par cette partie.

Les bons hommes me regardaient de haut en bas, sans doute encore étonnés de voir une femme de Yi-Ti ici, bien que je n’ai jamais mis les pieds dans mon pays d’origine. Ma robe dansant par mes pas marqués par mon sérieux, je m’installai à une table, seule, commandant à boire pour me désaltérer et prendre note de l’endroit en observant les alentours d’un œil calme et expérimenté. Un sourire discret aux lèvres, je n’excluais pas la place à côté de moi d’être prise, peut-être qu’un poisson voudrait me faire l’honneur de se présenter à mon appât empoisonné ?

J’avais commandé qu’une boisson simple, de l’eau en l’occurrence car mon estomac avait encore du mal avec les vagues du bateau qu’il a dû affronter pendant plusieurs semaines. Quand je posai mes lèvres sur ma boisson, je vis un homme qui se démarquait des autres; il marchait différemment, souriait différemment et venait à me regarder différemment, jusqu’à qu’il vienne à ma table, engageant la discussion dans un respect admirable; je voyais qu’il percevait en moi une couche de mystère importante.

Il me salua, je fis de même, ne voulant pas paraître rude dans un endroit où chaque pas différent des autres vous catalogue comme une personne étrange et donc exclue de leurs sphères absurdes; mais ici, je dois en faire partie. Déposant mon verre sur la table, je lui fis signe de s’asseoir tandis que j’avalai ses paroles bourrées de bonnes manières sans grande envie d’en écouter pour le restant de mes jours non plus, mais il était agréable et respectueux; pour une fois je me tapais pas un vieux croulant avec déjà la moitié de son sang échangé avec de l’alcool.

- Bonjour. Faites, asseyez vous, je n’attends personne.

Arquant un sourcil à la mention de son nom, j’étais sûre d’avoir entendu le nom: “Vendeloyn” quelque part; ai-je péché par inadvertance un plus gros poisson ? Peut-être ne devrais-je pas faire comme d’habitude, mais plutôt jouer le jeu et tirer des informations tranquillement.

- je suis enchantée de vous connaître, vous pouvez m’appeler Nilissa Quar’yr, mais Nilissa suffira amplement. Effectivement, Port-Réal m’est inconnu, je suis de Braavos et je n’avais pas réellement quitté mon chez-moi jusqu’à maintenant, alliant allés et retours de Braavos à Lys. Merci pour la collation d’ailleurs, j’apprécie grandement.

Prenant mes airs nécessaires pour ce que je veux savoir aujourd’hui, je souriais faussement à la compagnie de l’homme, mais ne voulant trop éveiller les soupçons directement, une part de mystère était naturellement installée et je la laissai prendre le dessus pour que ce “Yohn” puisse creuser à sa guise dans une authenticité certainement fausse, bien qu’il m’est - au plus profond de moi - agréable de lui parler, je ressentais chez cet homme, quelque chose qui changeait de mes autres discussions avec des inconnus chez qui je voulais la bourse ou des informations.

Mon accent Lysien allait certainement me trahir, mais peut-être confondrait t-il avec le langage de Braavos ? En tout cas, j’avais déjà tout prévu pour ces petits détails; je savais quand il fallait parler de soi, et quand il fallait laisser l’interlocuteur creuser.

- Vous avez deviné, je viens pour le tournoi. Si je peux me faire des amis et satisfaire la volonté de mon père à trouver un mari de Westeros, riche et aimant, mais surtout riche à son goût, dans ce cas je le fais en l’honneur de ma famille.

M’étant à l’aise mon interlocuteur par le mouvement de mes lèvres, mon capital sympathique, mon regard et mes paroles parlant de mon histoire bien construite, je vouais un culte aux détails, car c’est souvent ce qui trahit un caméléon dans sa ruse; un détail qui ne colle pas avec le reste.

Je pouvais remarquer que l’homme devant moi avait déjà beaucoup de choses pour lui, à sa barbe, je dirais qu’il voyage d’où la mention de Lys qu’est une destination qui l’a marqué. Pourtant, il se montrait intéressée par ma personne et pas seulement par situation, mais par ma beauté, mais c’était fait pour et je fus fière de voir que cela marchait quasiment toujours, sauf quand je tombai sur un eunuque ou un homme qui semble être plus intéressé par son écuyer ou son serviteur que madame.

Mon sourire pourtant faussé, devait de plus en plus naturel tandis que le noble devant moi semblait bien moins ennuyant et qu’il en profitait pour mettre à l’aise en relaxant la situation face à des sujets barbants que sont les mariages. J’appréciais sa façon de parler, de partager et d’inviter les gens à passer du temps avec lui. Mêlant travail et plaisir, je me disais que le suivre un peu, pour récolter des informations et passer un moment agréable seraient de bonnes choses pour commencer la journée.

Alors qu’il me souhait le bonheur, il enchaîna rapidement avec des imitations que je prenais bien, laissant échapper au moins une fois un petit ricanement sincère. Poli et galant, il m’invita à partager une table en sa compagnie, ce que je ne pouvais manifestement pas refuser. Souriante et adoptant une posture raffinée et féminine, je profitais de mes courbes à mon avantage sans paraître vulgaire, simplement une noble à la beauté évidente, enfin c’est ce que je voulais que les gens voient et ça réussissait souvent, enfin je n’ai jamais eu d’échec.

- Ce serait un plaisir que de partager un repas avec vous.

En réalité, je m’habits simplement ou de ma robe habituelle, je tue pour gagner ma vie repeignant souvent mon visage de sang et de cendres, veillant à connaître ma cible mieux que sa famille ne pourrait le connaître. Aujourd’hui, ce n’était pas une de ces cibles et je voulais me sentir importante tout en profitant de ma position pour en apprendre plus, une journée banale pour une noble célibataire dans une auberge de Port-Réal; pourtant cette garde naturelle que j’ai bâti de me quitte jamais bien que je suis calme et détendu.

Très entreprenant, je remarquais que l’homme ne perdait pas de temps à vouloir s’accaparer toute mon attention et possiblement plus encore. Flairer les gens vicieux, je savais faire et ici personne n’allait me protéger sauf moi même, alors il fallait dire que je ne devais pas trop faire du zèle avec un étranger au risque de me retrouver avec un malade qui voudrait peut-être me tuer une fois en haut dans sa chambre; la paranoïa n’était pas un risque de trop dans le mercenariat.

Pourtant, son regard et son sourire sincères me montraient un homme inoffensif, peu apte à prendre le dessus sur moi qui suis prête à dégainer et jouer de mes atouts en cas de danger imminent. J’ai les cartes les plus puissantes de mon côté, lui, il cherche simplement une belle femme avec qui passer du temps, je pense pouvoir lui accorder assez de temps tant qu’il puisse m’informer de deux trois petites choses intéressantes. Partager un repas avec un homme qui sait tenir une conversation et qui n’est pas repoussant, c’était une chose que je pouvais plus que gérer; si je peux mêler le plaisir au travail sans que je ne récolte d’ennuis, je pense pouvoir faire avec.

Séduis par la proposition de Yohn, je lui souris, le remerciant de son invitation. Mais, farouche et travaillant un minimum ma couverture, je viens prendre rapidement la parole quant à sa proposition.

- J’apprécie votre invitation et je l’accepte également, mais ne voyez pas en moi une étrangère facile et dénuée de sens et de raison. Je vous ai à l’œil. Disais je sur un ton sérieux mais nuancé par un air amusé.

Toujours avec mes charmes en alertes, moi le Caméléon de Lys était passive et simple dans mes actions. Je donnais sourire et regard, ayant remarqué que Yohn n’était pas indifférent à une femme de mon acabit. Pourtant, si j’étais ici, dans un accoutrement différent, présentant mon activité et ma classe sociale différée de la bourgeoisie à laquelle que je prétends appartenir, me verrait il toujours comme une femme resplendissante et intéressante ? J’en doute fort. Néanmoins, lui ne me laisse pas totalement indifférente également, bien que le travail prévaut, en d’autres circonstances, sûrement aurais je donné une chance à cet homme de connaître la véritable femme qui réside en moi, celle qui n’a pas peur de tenir la mort dans le creux de sa main et de la distribuer à qui bon me paye assez, de lui faire connaître mon côté plus libre et décontracté, me fichant des codes et des obligations, car au diable les réglementations.

Sa question ensuite était d’un intérêt curieux, il voulait savoir ce que je recherchais vraiment et ce que je pouvais faire. Me penchant légèrement vers lui après avoir fait une rasade un peu moins soutenue que ma précédente, je viens faire preuve de franchise dans ma réponse mystérieuse.

- Je croque à pleine dents la pomme qu’est ce monde. Si vous continuez avec la chance que vous avez, vous verrez peut-être ce que je veux dire par là.

Après qu’il ait passé commande auprès du gérant de l’auberge, sûr de lui et toujours aussi entreprenant, l’aventurier était prêt à partager un repas, sa compagnie et sa chambre, se montrant généreux et sympathique envers ma personne. Si je n’avais pas été dégoûtée par son overdose d’altruisme et de gentillesse en d’autres lieux, ici et maintenant je suis touchée et je voyais différent l’attention qu’il me portait. Debout et ayant fait quelques pas, je me stoppai d’un coup, réfléchissant un peu plus à mes actions. Bien que je montrais impitoyable, manipulatrice par moment et une vraie meurtrière sauvage dans mes contrats, au fond, j’étais simplement une personne en quête de normalité par moment, aimant flirter avec les choses légères de la vie, goûter au plaisir simple de la compagnie et faire preuve d’empathie et de sincérité, une intimité plaisante et décontractée. L’observant se diriger vers sa chambre, je viens me glisser derrière lui, changeant mon approche pour un style plus authentique et décontracté, montrant du cœur et cela pouvait se faire ressentir, enfin certainement.

Ne lâchant tout de même pas ma garde, car je restais guerrière dans l’âme, je prenais le moment comme il venait et je comptais profiter peut-être un peu plus de la compagnie de l’homme que je comptais le faire de base. L’alcool faisait effet dans mon sang, je me sentais moins stressée et tendue, la simplicité s’immiscer dans mes gestes et mes mots, dans ma démarche et mon regard, faisant brûler un feu ardent, fait de passion et de plaisir.

Sur la pointe de mes pieds, posant ma tête sur l’épaule droite de Yohn Vendeloyn, je viens immiscer doucement ma main dans l’une de ses poches, ne trouvant rien de ce qu’il cherchait à mettre dans cette serrure. Je fis l’autre avec délicatesse, et enfin, trouvant l’objet en question, je chantonnai “Tada” d’une voix douce et amusée, venant insérer la clef rouillée et rustique dans l’interstice prévue à cet effet, ouvrant en même temps la porte de la chambre.

Entrant dans la chambre d’un pas plus léger, je remarquais la douceur et la galanterie dont il faisait preuve. Appréciant son calme et les mots choisis, je viens m’installer confortablement dans le fauteuil, enlevant mes chaussures tout en venant défaire quelques habits pour plus de proximité et de confort sachant que le temps allait être long et probablement appréciable. Saisissant ensuite la choppe gorgée de bière, je viens à nouveau lever mon verre respectueusement, sachant que ma garde serait nettement moins alerte si je continuais de boire de l’alcool, mais je savais ce que je faisais et sur quel pied danser avec l’homme en face de moi.

Je viens le remercier pour son attention rajoutant également:

- Je vous remercie pour tout ceci, on s’est rencontrés il y a peu mais vous vous montrez si gentil et intéressé, je suis si intéressante que ça ? J’en doute.

Grimaçant adorablement suite à quelques gorgées amères, je viens doucement faire aller ma tête en arrière pour détendre mes cervicales, pour ensuite revenir sourire à mon hôte si prévenant. Il me dévorait des yeux, pourtant je n’étais pas si gênée ou dérangée, il avait une manière de le faire que je partageais. Il n’était pas grossier ou dérangé, simplement présent, intéressé et prévenant.

Se montrant intrigué par mon parcours, il me demandait comment mon voyage s’était déroulé, ici, je ne voyais pas plus de raisons de mentir, alors je venais doucement rire en me rappelant de mes jours sur le bateau; je passe beaucoup de temps en bateau à vrais dires.

**- Exactement, en bateau. Je n’ai pas traversé de tempête ou de mer fortement agitée, j’ai bu, profité du temps et des vagues, du temps qui m’était offert pour écrire et de réfléchir à ma vie et ce que je voulais en faire. J’apprécie les voyages et les aspects de la vie qu’on peut apercevoir en voguant, ça donne à réfléchir et j’aime être plongée dans mes pensées. Et vous ? Vous venez d’où dites moi ?**

J’appréciais le moment partagé avec ce Yohn, peut-être qu’une soirée en sa compagnie n’était rien de dramatique et que si je m’aventurais un peu plus loin, lanterne en mains, je n’allais pas me perdre dans des forêts obscurs mais dans une vallée éclairée d’une lumière lunaire agréable.

Entre galanterie et partage, Yohn Vendeloyn, l’inconnu qui ne l’est plus vraiment, me propose son plateau avec de la nourriture qui n’était pas si mauvaise. L’alcool creusait souvent un petit appétit chez-moi, alors je viens prendre avec plaisir du blanc de poulet que je viens manger directement avec un minimum de manières même si nous n’en étions plus là. Quand il vient me révéler d’où il vient, je comprends tout de suite mieux qui il était, la famille Vendeloyn n’était pas une famille banale mais bien une maison riche en histoire qui sait tenir sa réputation et son existence.

- Votre terre natale doit avoir son charme, j’aimerais beaucoup visiter cet endroit et en votre compagnie ce serait encore meilleur.

Buvant un peu plus, pliant mes jambes vers moi pour être pleinement assise dans le fauteuil, je viens me rapprocher un peu plus de l’homme à la peau salée, lui laissant la peine voir la chance de se rapprocher lui aussi de moi, lui montrant que j’étais accessible et intéressée d’une manière discrète mais qui ne voulait pas dire dix mille choses.

Venant répondre à sa question, je viens poser ma choppe déjà bien entamée sur le peu de place qui restait sur le plateau.

- Non c’est ma première fois ici, j’ai pourtant fait beaucoup de chemin, que ce soit dans la neige du Nord, le désert et les endroits humides et voguer sur les mers dorées, la capitale royale ce n’est qu’aujourd’hui que je la vois enfin et mon constat final et que.. grâce aux gens ici, ce n’est pas si déplaisant, j’ai une belle vue ses opportunités.

L’observant de ses yeux jusqu’à son torse, je voyais qu’il était à mon goût en plus d’être ma poule aux œufs d’or, même si je déduis peut-être trop vite qu’il peut me mener à quelque chose d’intéressant, je passe néanmoins une agréable soirée qui risque certainement de monter en température, que ce soit avec l’alcool ou autrement.

Je rire tendrement quand il vient légèrement à tanguer, profitant pour glisser une petite phrase que j’aime dire quand quelqu’un est bien éméché.

- N’allez pas tomber, je ne sais pas si j’arriverai à vous porter costaud comme vous êtes.

Quand il vient complimenter les talents culinaires de l’auberge, je viens hocher la tête, étant d’accord avec lui sur ce point. Il m’avait promis que les metz de cette ville était à la hauteur, et bien je ne suis pas si déçue. Ralentissant la cadence, je venais profiter du moment, un instant plongée dans son regard. C’était un moment à part, l’alcool était peut-être trop forte dans cette auberge ou juste j’étais trop concentrée sur lui, mais j’avais le cœur qui palpitait agréablement et le ventre qui se réchauffait tout au fond d’une manière tout aussi agréable.

La soirée se déroulait bien, il y avait une chaleur agréable dans la chambre en plus de celle de l’alcool qui faisait chauffer instincts et désirs dans nos cœurs. J’avais la situation dans le creux de ma main et je pouvais laisser passer quelques questions qui pointaient vers ma personne, ce qui m’ennuyait pas tellement vu que c’était spécialement lui qui me les posait. Tel une araignée qui joue avec sa proie, je prenais plaisir à coincer cet homme dans ma toile pour en faire mon jouet de cette lune à moi. Mais il y avait quelque chose en plus, il n’était pas que la personne à qui je mentais, mais bien juste un homme qui s’était épris de moi et moi de même; peut-être juste pour une nuit ou plus.

Remarquant ses réponses aux nombreux sens, je viens prendre la parole avec un certain sourire détendu et charmeur :

- Est-ce un moyen de me dire que vous feriez le mari idéal ? Si voyager est votre passion, il est vrai que nous nous entendrions bien, j’aime le goût des choses exotiques et c’est une chose qui vous plaira également, voilà un exemple d’un goût unique.

Plus enclin à faire monter la température après l’avoir laissé parler et laissé son regard transpercer mon âme et mes courbes silencieuses, je viens m’approcher de son corps pour lui prendre la main et la placer sur ma cuisse gauche, le laissant sentir le tissu de ma robe délicate et ma peau juste en dessous. Toujours doucement, dans des gestes délicats où mon cœur palpitait, je me penchai vers Yohn pour venir coller doucement mes lèvres aux siennes qui laissèrent un goût salé et sucré aux lèvres du brun à la peau amère et agréable, comme un résidu de sel semblable à la mer de son pays.

Reculant ma tête bouillonnante de son nez et de sa bouche, je le regarde dans les yeux, avec une flamme ardente encore plus dansante que jamais. Discrètement, dans un plaisir ressenti dans ce baiser volontairement tendu par la lenteur des gestes et de la pression de la situation, je souris comme satisfaite de ce rapprochement. Maintenant il fallait voir si lui était satisfait de la chose, mais moi je savais que je n’avais pas ce geste pour rien, car une partie de moi sensible et sincère savait que ce mouvement était poussé par des choses bien plus fortes encore.

- Là d’où je viens, nous aimons mettre de la lenteur dans nos gestes quand ils parlent d’amour et de désir, faites moi voir de votre côté ce que vous savez faire, laissez parler votre désir, cette flamme que je vois dans vos yeux.

Je viens prendre sa main posée sur ma cuisse, dans la mienne, la serrant ainsi contre ma peau, patientant pour voir ce qu’il comptait faire. Dans cette auberge, je ne pensais pas passer une soirée aussi agréable et douce, pourtant, je suis ici avec un homme charmant dans une ambiance brûlante et calme.

Après ce rapprochement, les deux nobles s’étaient considérablement rapprochés par leur attirance mutuelle pour leurs corps et personnalités. D’un côté, un jeune aventurier d’une famille respectable et connue, habitant les îles salées d’un monde reculé et parfois envié. D’un autre, une femme qui cachait son jeu par mille couleurs et plusieurs vis, son but premier était de collecter informations ou plus venant de l’homme - naïf par sa gentillesse - ce qu’elle comptait tailler comme faiblesse durant la soirée entière, mais pourtant, quelque chose l’a interpellée dans l’approche de Yohn Vendeloyn, un charme et une conduite à charmongner les oiseaux malheureux et Nilissa n’avait pas été sans effet face à une sincérité si bien dessinée et une gentillesse sans forme car déversée à l’infini pour sa personne, se sentant désirée et aimée pour l’une des rares fois de sa vie.

Alors, allant plus loin avec cette homme, elle passa une nuit charnière et érotique avec le brun, faisant exprimer ses envies primaires et réchauffant durant de nombreuses heures sa couche, laissant parler un côté plus sensuel et sauvage de sa part. L’odeur d’une femme au cœur de pirate, aux gestes aussi doux qu’une princesse du continent aux mains de soie, et la chaleur d’un feu ardent dansant avec sensualité et désir.

L’alcool ayant fait son effet, Nilissa avait un peu dormi aux côtés de Yohn avant de se réveiller, ayant décuvé un minimum et réalisé ce qu’elle avait fait, les souvenirs et les sensations agréables faisant surfaces; c’était une réelle décision de sa part que de partager sa couche, alors elle ne fut pas prise par des migraines faites de regret amers, bien au contraire.

Tandis qu’elle observait l’homme sur sa gauche, elle venait se couvrir que légèrement la poitrine, se laissant réchauffer par le corps chaud et luisant de l’aventurier. Les yeux bruns et brillants, elle lui sourit en venant lui caresser affectueusement les cheveux.

- Cette partie de ta nuit a été agréable ? Ces goûts.. exotiques t’ont plu ?

Ces légères tâches de rousseurs ressortirent un peu plus, laissant un côté encore plus authentique à la mercenaire sous couverture. Dressée d’un draps agréable et blottie contre le corps de son amant d’une lune, elle avait appréciée de son côté cette partie de la nuit affectueuse et rythmée.

Les bougies dansèrent au rythme des ombres douces de la chambre, que ce soit par les corps des deux comparses ou par les rues animées de la capitale, même la nuit les gens semblaient être animés d’une envie folle de boire, danser et profiter, comme si c’était la dernière journée en ce monde pour exprimer chaque émotion qui nous fait vivre.