Belarro le Magistral
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Personnage
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HRP
Profil
Belarro
« La plus grande ruse du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas »
Identite
Genealogie
Ferrego Antaryon, son père & Phirea, sa mère
Lysao et Jaqen, ses frères aînés
Taenesia, Eudora et Vaerenis, ses sœurs
Irrio Antaryon, son oncle
Aerera Rogare, son épouse
Ilesia et Netyris, ses concubines
L'équipage de l'Arrogant, sa seconde famille - tout particulièrement Jalaar, Syros, Nilissa, Chass et Harlan
Lysao et Jaqen, ses frères aînés
Taenesia, Eudora et Vaerenis, ses sœurs
Irrio Antaryon, son oncle
Aerera Rogare, son épouse
Ilesia et Netyris, ses concubines
L'équipage de l'Arrogant, sa seconde famille - tout particulièrement Jalaar, Syros, Nilissa, Chass et Harlan
Personnalite
Aux yeux de certains, Belarro est une curiosité de ce monde. Une sorte d'artiste, un comédien qui embrasse moult identités et plonge dans chacune d'elles avec une conviction particulière. Mais contrairement à ceux qui montent sur les planches, lui ne sait jamais s'arrêter. Sa vie est à ses yeux un grand spectacle dans lequel, bien mieux que d'être le protagoniste principal, il s'approprie tous les rôles. Belarro est une bête étrange, sans filtre et sans honte aucune. Fier comme un coq, prétentieux comme pas deux, il sait faire parler de lui et s'enorgueillit de chaque bruit qui court à son sujet – qu'importe que ce soit positif ou négatif.
On l'aime ou on le hait, oh cela lui importe peu. Il inspire la fascination, la pitié, le mépris ou la moquerie – mais il inspire, cela lui suffit. Il n'a pas de code moral, ou plutôt, il ne suit que le sien. Être délirant, déluré, c'est son légendaire culot qui le tire de toutes les situations, agrémenté d'un bagou à toute épreuve. Au fil de ses arnaques et des mensonges qu'il débite sans doute pathologiquement, il creuse probablement sa tombe – mais le bougre n'a pas froid aux yeux et son esprit aventurier le pousse à toujours creuser plus, car lui est sûr de n'être rien qu'un artiste exerçant son art.
Mais attention toutefois à ses colères, car s’il est rare que notre coq monte dans les tours, il peut prendre ombrage jusqu’à devenir glacial, et dans des sourires cruels se montrer homme impitoyable. Cet homme-là, sans tête ni raison, aime le danger, les lieux malfamés et croiser le fer et il se dit qu'il trouve une certaine excitation à la violence. S’il ne vaut mieux pas l’avoir comme ami (en réalité le mieux est de ne pas croiser sa route, qui sait dans quel pétrin il vous mettrait) il est sans doute pire encore de l’avoir comme ennemi… Comprenez : il n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de sain d'esprit.
Il est un fou furieux et un galant, un bouffon et un courtisan, un pirate et un bellâtre, un marchand, un voleur, un rustre puis un charmeur, Belarro est insaisissable et peut-être le sait-il au fond de lui, il causera sa propre perte. Mais quand ? Impossible de le dire quand ce parasite, par quelques tours de passe-passe, parvient à se rendre indispensable pour certains de ceux qui ont le malheur de croiser sa route.
Car oui, en homme pour le moins surprenant, Belarro apprécie s’entourer – et de personnes aussi étranges que lui peut l’être, bien sûr. Il porte la bizarrerie dans son cœur et tout ce qui relève de l’original tend à lui plaire. La normalité, la conformité, voilà des choses qui l’ennuient bien vite. Volage dans tous les domaines, il semble craindre la stabilité et cherchera toujours les ennuis – un sympathique moyen de tuer l’ennui du quotidien.
On l'aime ou on le hait, oh cela lui importe peu. Il inspire la fascination, la pitié, le mépris ou la moquerie – mais il inspire, cela lui suffit. Il n'a pas de code moral, ou plutôt, il ne suit que le sien. Être délirant, déluré, c'est son légendaire culot qui le tire de toutes les situations, agrémenté d'un bagou à toute épreuve. Au fil de ses arnaques et des mensonges qu'il débite sans doute pathologiquement, il creuse probablement sa tombe – mais le bougre n'a pas froid aux yeux et son esprit aventurier le pousse à toujours creuser plus, car lui est sûr de n'être rien qu'un artiste exerçant son art.
Mais attention toutefois à ses colères, car s’il est rare que notre coq monte dans les tours, il peut prendre ombrage jusqu’à devenir glacial, et dans des sourires cruels se montrer homme impitoyable. Cet homme-là, sans tête ni raison, aime le danger, les lieux malfamés et croiser le fer et il se dit qu'il trouve une certaine excitation à la violence. S’il ne vaut mieux pas l’avoir comme ami (en réalité le mieux est de ne pas croiser sa route, qui sait dans quel pétrin il vous mettrait) il est sans doute pire encore de l’avoir comme ennemi… Comprenez : il n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de sain d'esprit.
Il est un fou furieux et un galant, un bouffon et un courtisan, un pirate et un bellâtre, un marchand, un voleur, un rustre puis un charmeur, Belarro est insaisissable et peut-être le sait-il au fond de lui, il causera sa propre perte. Mais quand ? Impossible de le dire quand ce parasite, par quelques tours de passe-passe, parvient à se rendre indispensable pour certains de ceux qui ont le malheur de croiser sa route.
Car oui, en homme pour le moins surprenant, Belarro apprécie s’entourer – et de personnes aussi étranges que lui peut l’être, bien sûr. Il porte la bizarrerie dans son cœur et tout ce qui relève de l’original tend à lui plaire. La normalité, la conformité, voilà des choses qui l’ennuient bien vite. Volage dans tous les domaines, il semble craindre la stabilité et cherchera toujours les ennuis – un sympathique moyen de tuer l’ennui du quotidien.
Precisions
✦ Langues Braavien (maternelle) - Dialectes des cités libres (courant) - Langue commune (commun) - Langue du commerce (notions)
✦ Talents Fort de ses nombreux voyages et de ses mille et une vies, et ayant appris de ses concubines, il sait imiter presque parfaitement les accents des différentes cités libres - Bagou naturel - Très agile - Fin bretteur
✦ Lacunes Aucun honneur - Orgueil démesuré - Menteur pathologique - Faible carrure - Mauvais archer
✦ Possessions Une rapière et quelques poignards cachés sur lui - Une armure légère - Quelques vêtements nobles dans sa cabine - Son navire, une galéasse braavienne repeinte en or et baptisée l'Arrogant - Il garde en souvenir de son ancienne vie une chevalière frappée du soleil de la famille Antaryon - Des rouleaux de parchemin pour mieux y coucher ses mémoires
✦ Compagnons L'équipage de l'Arrogant, parmi lesquels ses plus fidèles compagnons Jalaar, Syros, Nilissa, Chass et Harlan, ses deux concubines Ilesia et Netyris (quand il les supporte)
✦ Talents Fort de ses nombreux voyages et de ses mille et une vies, et ayant appris de ses concubines, il sait imiter presque parfaitement les accents des différentes cités libres - Bagou naturel - Très agile - Fin bretteur
✦ Lacunes Aucun honneur - Orgueil démesuré - Menteur pathologique - Faible carrure - Mauvais archer
✦ Possessions Une rapière et quelques poignards cachés sur lui - Une armure légère - Quelques vêtements nobles dans sa cabine - Son navire, une galéasse braavienne repeinte en or et baptisée l'Arrogant - Il garde en souvenir de son ancienne vie une chevalière frappée du soleil de la famille Antaryon - Des rouleaux de parchemin pour mieux y coucher ses mémoires
✦ Compagnons L'équipage de l'Arrogant, parmi lesquels ses plus fidèles compagnons Jalaar, Syros, Nilissa, Chass et Harlan, ses deux concubines Ilesia et Netyris (quand il les supporte)
Derriere l'ecran
Acheris
Moi, Acheris, je certifie avoir lu le règlement dans son intégrité, et je l'accepte.
Personnage
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Passé
« Le mauvais comédien indispose. Le bon tranquillise. Le grand inquiète »
Chronologie
Dès l’enfance, entre autres apprentissages, Obelarr apprend les rudiments du travail d’un capitaine-marchand auprès de son oncle, Irrio. Très vite, Obelarr fait montre d’un certain talent à l’épée et pour la navigation. En revanche, il est un piètre marchand, notamment en raison de sa personnalité déjà exubérante et de son tempérament trop fougueux.
A Braavos, Obelarr est évidemment très mal reçu. Cette fois-ci c’en est trop pour son père, qui le déshérite et le chasse, le déclarant mort.
Piqué dans son orgueil, Obelarr renomme son navire l’Arrogant et embauche quelques scélérats et autres spadassins rencontrés au Bassin de la Lune, pour remplacer ses hommes. Parmi eux se trouve Syros qui deviendra son bras droit. Il tente de reprendre la voie du commerce dans le Détroit, entre Westeros et Essos. Mais manquant toujours de talent en ce domaine, il abandonne rapidement pour reprendre les pillages.
L’année qui suit, Obelarr déjoue deux tentatives d’assassinat. Il repeint la coque de son navire couleur or, abandonnant définitivement sa vie braavienne – il change d’identité, devenant Belarro – bien qu’il s’amuse à changer et échanger de visage, toujours sous l’impulsion de ses amantes.
Belarro commence à écrire ses mémoires, intitulées « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort ».
Au cours de ces voyages, il rencontre Chass, qui deviendra l'un de ses bras droits. Belarro se crée de plus en plus d’identités et se montre être un fin menteur, ses capacités pour feindre les accents lui étant d’autant plus utile.
Mi-pirate, mi-mercenaire, Belarro se fait embaucher pour diverses missions – meurtres, vol, pillage… Il ne semble avoir aucune limite, ainsi que sa moralité. Chacun de ses méfaits, il se met à les signer d’un surnom peu modeste, le Magistral.
Histoire
An 270, lune 1, semaine 1, jour 1 ;
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre I : La naissance du deux fois-mort
An 283, lune 3 ;
« Mais r’gardez donc qui voilà, ce s’rait-y pas le p’tit seigneur du Palais ? » Obelarr garda le menton haut, une moue rieuse barrant ses lèvres tandis que ses yeux taillés en deux saphirs défiaient le malheureux. Il se nommait Masadhor et, âgé de quelques années de plus, il sillonnait déjà les mers du monde connu en tant que capitaine-marchand, en plus d’être déjà expert dans la danse de l’eau. Tous deux étaient destinés à être rivaux – et il y en avait tant d’autres dans ce cas.
«Bats-toi, alors » rugit Obelarr. Et il fit tournoyer sa lame dans sa main dans un signe de défi. Masadhor répondit sans une hésitation. Deux pas chassés, un moulinet du poignet, rapide, efficace, et sa rapière frappa le dos de l’Antaryon. L’attaque avait plus vocation à le réprimander qu’à le blesser, et cela fut efficace : Obelarr étouffa un couinement outré. « Salaud ! » beugla-t-il avant de s’apprêter à rétorquer. Une main caleuse et autoritaire se posa calmement contre son torse et un homme élancé aux yeux sombres se pencha vers l’oreille d’Obelarr. « Allons, mon garçon, tu vois bien que tu n’es pas prêt. »
Obelarr n’eut pas le temps de protester plus : à peine avait-il ouvert la bouche pour rétorquer qu’un coup de taille lui giflait les tibias. « Preste comme un serpent » lui apprit l’homme. Obelarr leva sa propre arme pour rendre les coups, mais son adversaire était maintenant dans son dos. « Rapide comme un daim. » L’Antaryon se retourna avant qu’un bras n’encadre ses épaules et le projette au sol avec puissance. « Fort comme un ours » entendit-il poursuivre dans un rire sonore.
Le derrière trempé, l’eau sous la nuit reflétait les moindres détails de sa cuisante défaite. Du pouce, le tout jeune homme effleura sa lèvre à la pulpe éclatée sous le choc. Une goutte de sang luisait sous la lune. Obelarr leva ses yeux fébriles sur le danseur d’eau avant qu’un immense sourire ne dévoile ses dents : «Moi aussi, j’veux savoir faire ça », lâcha-t-il dans un reniflement nerveux, déjà tout excité qu’il était par toute démonstration de violence.
An 286, lune 1, semaine 1, jour 1 ;
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre VII : L’amitié d’une vie
An 289, lune 2 ;
Bien des fois dans sa vie, depuis les neuf ans que le cul flasque de son père occupait ce trône, Obelarr avait trouvé la salle d’audience du Palais du Seigneur de la Mer bien trop grande et somptueuse pour pareil homme. Et pourtant bien des fois, cette même grandeur l’étouffait comme le regard de Ferrego tentait de l’écraser. Des rangées de gardes, et Qarro Volentin qui gardait le précieux cul doré du plus grand homme de la Fille bâtarde de Valyria. Si Obelarr était plus que menacé ici, il n’en était rien de son père.
Cela exacerbait la sensation qu’avait le fils : son père le craignait. Bien sûr ! Pourquoi d’autre se cacherait-il derrière autant d’armures, s’il en avait été autrement ?
«Père » lança Obelarr, glacial, bien conscient de sa faute. Un large sourire balafra son visage. « Il se dit que mes exploits sont parvenus à vos nobles oreilles. » Sur son précieux trône, Ferrego se tendit – il empoigna l’accoudoir avec fermeté et se redressa. « Lorsque l’enquête t’a désigné coupable… Lorsque j’ai appris ce que tu avais fait… Je n’ai pu y croire. » La voix de Ferrego était un poison, et même à une distance plus que raisonnable entre eux, Obelarr croyait en sentir l’odeur fétide. « Allons donc, je suis une révolution, père. » « Un fou ! » cingla Ferrego. « Tu devrais être à genoux à supplier pour mon pardon. »
Obelarr eut un sourire de renard – rieur, outrageusement narquois, mais qui ne fit bien rire que lui. « A genoux, insolent, avant que je ne réclame ta tête ! » Une seconde, pour la première fois de sa vie, Obelarr songea à sa propre mort. Obéir ? Il n’obéissait jamais. N’avait jamais été doué en ce domaine, et ne comptait pas commencer à ce moment-là. Mais l’idée de se faire raccourcir d’une tête, dans une vie si jeune et alors qu’il y avait encore tant à faire… Cela lui déplaisait. Mais il aperçut, dans les yeux de son père, l’espoir. L’espoir qu’il s’agenouille et qu’il cède. Telle était la réalité du pauvre Ferrego : son fils, Obelarr l’Indigne comme on l’appelait à Braavos, il l’aimait encore. Malgré ses folies et ses mille provocations, Ferrego ne pouvait se résoudre à tuer son fils.
Alors Obelarr y vit une faille de plus. Un nouveau moyen d’échapper à toute justice. Et il tendit élégamment une main vers son paternel, inclinant le buste dans un simulacre de révérence. Puis le geste souple, il souligna sa tête. «Mais faites donc, cher père. Elle est là, elle n’attend que vous. » Un cliquetis d’armures, le son criard d’une épée qu’on dégaine. « Non ! » Ferrego s’était levé. Aveu public de sa faiblesse. Obelarr sourit à pleines dents.
« Pirate… Forban… Sale… » Ferrego se rassit lentement, tremblant et furibond. « Je vais te condamner à pire encore que la mort. »
An 291, lune 4 ;
« Sieur Obelarr… » Encore dans son lit, l’intéressé occupé à la contemplation de ses deux concubines leva la tête vers Jalaar. Il l’accueillit d’un sourire immense mais l’estivien, lui, avait la mine grave. Il s’engouffra dans la pièce, pressé, inquiet. Il déglutit en lorgnant sur les deux belles femmes nues, recevant d’Obelarr un regard rieur. «Pourquoi te vois-je de si bon matin ? » Jalaar coula un regard anxieux vers la porte dont il venait. « Votre femme, sieur Obelarr, arrive. » « Oh ! » « Elle est très remontée, elle… Sait. » « Sait ? » « Pour vos affaires. » Il y eut un silence – pour une fois, Obelarr manquait de mots. « Oh. »
Il bouscula sans ménagement Ilesia pour s’extirper du lit, et encore nu, fit signe à Jalaar de l’aider à empaqueter ses affaires. Sa vie lysienne prenait fin ici, visiblement. Et son tendre père, qu’il n’avait plus vu depuis deux bonnes années, allait avoir la joie d’entendre parler de lui de nouveau.
«Les filles… On part en voyage. » annonça-t-il à ses deux concubines. Elles se consultèrent du regard avant de se lever et se vêtir. Comprenant aisément le message, elles se mirent elles aussi à préparer leurs affaires. Après tout, les petites arnaques et autres coups fourrés d’Obelarr, c’était de leur fait. Alors qu’Obelarr sautillait d’un pied à l’autre tout en tentant d’enfiler ses bottes à la va-vite, il regarda Jalaar avec un large sourire.
«Fais donc sonner ma cloche, que je gagne un peu de temps, veux-tu ? » Jalaar hésita. Obelarr se retrouva les poings sur les hanches, encore à demi-nu, un air dramatique au visage. « Si tu m’aides à m’échapper, je ferai de toi un homme libre. Tu auras toujours une place à ma table, dans ma demeure, le pain, le sel et tout ce qui va avec. Est-ce bon ? » C’était un bon prix, Jalaar se hâta de faire sonner la cloche.
Le principe était simple, Obelarr – qui se vautrait volontiers dans le luxe aux frais des Rogare – faisait sonner cette cloche pour annoncer « l’heure du prince », comme il l’avait nommée. Un temps de fête et de célébration de sa propre personne. Il avait réuni toute une petite cour personnelle ici, en la demeure des Rogare, et ceux-ci n’osaient foutre dehors le fils du Seigneur de la Mer de Braavos. Et ce quand bien même le fils en question était un trublion de première catégorie. Sauf que l’heure était grave : ils avaient visiblement découvert le pot aux roses et lui devait fuir au plus vite. Ainsi, sonner la cloche allait rameuter tous ses petits courtisans et lui permettre de détaler.
La ruse fonctionna comme il l’avait espéré, les courtisans se rassemblant déjà tout autour dans un joyeux désordre – Obelarr songeant comme bien souvent qu’il était visiblement né sous l’égide d’un quelconque dieu qui avait décidé que ce gars-là s’en sortirait toujours. Et puisque Jalaar, Ilesia et Netyris lui donnaient un coup de main, embarquant les rares effets du « prince », celui-ci se mit sur leurs talons, un sourire moqueur aux lèvres. Ils se glissèrent parmi le capharnaüm et ce n’est qu’une fois sur le chemin du port qu’Obelarr aperçut son épouse, furieuse, rouge, qui le maudissait de loin qu’il lui fit un grand signe de la main.
«A bientôt, mon amour ! » Et il ne revint évidemment jamais.
An 292, lune 6 ;
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre XIV : Le retour du héros
An 295, lune 6 ;
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre XXI : La meurtrière ou l’amante
An 297, lune 12 ;
Ivre mort, l’accent tyroshi de Belarro s’effondrait au fil des minutes et des verres qu’il enchaînait dans une bête insouciance. La garde baissée au point de se perdre dans ses propres mensonges, l’esprit plus embrumé encore par l’étouffante chaleur mêlée d’odeur de sueur et d’alcool qui trônait dans la taverne, le masque qu’il arborait ce soir-ci se fissurait. Dramon de Tyrosh n’avait plus grande allure, et surtout les yeux des autres joueurs à la table se plissaient de plus en plus sous la suspicion. « Allez à ton tour, l’étranger. » gronda l’un des hommes après lui. Cela faisait des heures qu’aux cartes ou aux dés, Belarro les plumait. Comment ? Lui prétendait être seulement chanceux. Mais son accent fragilisé par la boisson, le masque effrité sur son visage d’ivrogne, il abaissait toutes ses barrières et plus personne n’y croyait.
« On devrait peut-être y aller. » lui suggéra Syros à l’oreille. Mais Belarro était bien décidé à continuer jusqu’au bout de la nuit. Il bouscula sans ménagement son vieil ami, mais dans son geste empressé, de sa manche surgirent les dés pipés qu’il ne cessait d’interchanger à chaque fois que c’était son tour. Les dés tombèrent sur la table dans un bruit sourd et tandis que la réalisation de ses tricheries parvenait à l’esprit embrumé des autres joueurs, Belarro hésita.
Son culot le sauverait-il encore ? A en croire les yeux noirs qui se levaient sur lui, certainement pas. Belarro poussa un grand soupir et recula un peu sur sa chaise – avant de renverser la table sur ses adversaires et de partir en courant. A la porte de la taverne, un géant à la gueule cassée lui barra le passage, forçant Belarro à aviser.
Un coup d’œil autour de lui pour examiner la situation, et l’évidence lui sauta aux yeux : la fenêtre, bien sûr. Ouverte pour apporter un courant d’air aux saoulards écrasés de chaleur, Belarro songea qu’il n’y aurait meilleure porte de sortie. Il ne réfléchit pas plus et bondit à travers la fenêtre, atterrissant dans la rue. Il se mit à courir à toute haleine, espérant au fond de lui que les autres sauraient s’échapper eux aussi. Il s’arrêta quelques rues plus bas, apercevant le port. Le dos plaqué contre un mur, haletant, Belarro observait l’arrivée de ses compagnons.
« Toi, sale faquin ! » cria une voix au bout de la rue. Belarro leva un sourcil en dévisageant le tout jeune homme, à peine pubère, qui le pointait du doigt. Il portait une armure et une épée, sans doute un de ces fameux chevaliers bieffois. Belarro quitta son semblant de cachette en titubant, un large sourire aux lèvres. Il dégaina sa rapière et la fit tournoyer de façon hasardeuse. Il était diablement saoul. «T’i tout seul dans ta courasse ? curasse… cuirasse. » Il hoqueta. Le chevalier renifla, plein d’orgueil. « Je ne combattrai pas un sac à vin pareil ! Gardes ! Gardes ! »
L’urgence parla à la place de l’esprit de Belarro – il se précipita vers le chevalier et lui envoya un pain dans la figure. Et songeant qu’un cadavre laissé au milieu de la rue constituerait une preuve irréfutable contre lui, il décida de le traîner jusqu’à l’Arrogant.
«On se réveille, ser Du Groin » se moqua Belarro en jetant de l’eau froide au visage du chevalier. Celui-ci, sans doute à cause de son nez bien abîmé, avait ronflé bruyamment toute la nuit. Et le matin venu, le Braavien ayant lui-même décuvé, il avait décidé d’interroger ce qu’il qualifiait de son nouvel animal. Sous l’eau, le chevalier se réveilla. Il papillonna des yeux et chercha aussitôt son épée mais Belarro appuya sur ses épaules pour le forcer à rester couché. « Mais qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Où suis-je ? » s’alarma le chevalier.
Belarro s’esclaffa et dans un de ses énièmes discours bien trop longs, trop détaillés et à l’évidence trop confus, raconta la soirée de la veille au chevalier. Celui-ci parut effaré par le récit de son geôlier, d’autant plus lorsqu’il comprit que sa seule erreur avait été de se trouver sur le chemin de l’exubérant Belarro.
« Si je n’ai rien fait de mal… » débuta le chevalier à mi-voix « Alors vous pouvez me laisser rentrer chez moi ? » Belarro eut un grand rire franc. «Si tu aimes nager, oui. Nous avons levé l’ancre à l’aube. » Le chevalier se précipita vers le garde-fou. Au loin, Villevieille n’était déjà plus qu’un point sur l’horizon. « Bienvenue à bord de l’Arrogant, chevalier ! » le railla Belarro en contemplant le lointain.
Sa vie, aventurière et décousue, n’était pas prête de s’arrêter – tout du moins l’espérait-il.
Au premier jour de l’an 270, les cris de Phirea Antaryon résonnèrent sur le Long Canal. Ferrego avait certes déjà été béni de deux fils auparavant, mais cette naissance-ci était particulière. Si par sa date, certains y voyaient un signe de la bénédiction des dieux, d’autres témoignèrent en plus des puissants poumons dont était déjà doté l’enfant. Car aux hurlements de Phirea succédèrent ceux du fils, certes le troisième du couple mais celui qui d’entre eux marquerait l’histoire.
Ferrego le nomma Obelarr. Et le poupon frêle entre ses mains, il le leva au-dessus de sa tête et proclama fièrement : « Voici mon fils, le fils, celui qui portera mon nom dans la légende, celui qui élèvera la dynastie Antaryon aussi haute qu’elle le mérite. »
Mais Ferrego n’avait pas idée de combien ses mots étaient justes – il ignorait qu’Obelarr s’élèverait haut, si haut qu’il laisserait tout bas parmi les pauvres mortels, ces même Antaryon qu’il défierait un jour de sa grandeur.
Ferrego le nomma Obelarr. Et le poupon frêle entre ses mains, il le leva au-dessus de sa tête et proclama fièrement : « Voici mon fils, le fils, celui qui portera mon nom dans la légende, celui qui élèvera la dynastie Antaryon aussi haute qu’elle le mérite. »
Mais Ferrego n’avait pas idée de combien ses mots étaient justes – il ignorait qu’Obelarr s’élèverait haut, si haut qu’il laisserait tout bas parmi les pauvres mortels, ces même Antaryon qu’il défierait un jour de sa grandeur.
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre I : La naissance du deux fois-mort
An 283, lune 3 ;
« Mais r’gardez donc qui voilà, ce s’rait-y pas le p’tit seigneur du Palais ? » Obelarr garda le menton haut, une moue rieuse barrant ses lèvres tandis que ses yeux taillés en deux saphirs défiaient le malheureux. Il se nommait Masadhor et, âgé de quelques années de plus, il sillonnait déjà les mers du monde connu en tant que capitaine-marchand, en plus d’être déjà expert dans la danse de l’eau. Tous deux étaient destinés à être rivaux – et il y en avait tant d’autres dans ce cas.
«
Obelarr n’eut pas le temps de protester plus : à peine avait-il ouvert la bouche pour rétorquer qu’un coup de taille lui giflait les tibias. « Preste comme un serpent » lui apprit l’homme. Obelarr leva sa propre arme pour rendre les coups, mais son adversaire était maintenant dans son dos. « Rapide comme un daim. » L’Antaryon se retourna avant qu’un bras n’encadre ses épaules et le projette au sol avec puissance. « Fort comme un ours » entendit-il poursuivre dans un rire sonore.
Le derrière trempé, l’eau sous la nuit reflétait les moindres détails de sa cuisante défaite. Du pouce, le tout jeune homme effleura sa lèvre à la pulpe éclatée sous le choc. Une goutte de sang luisait sous la lune. Obelarr leva ses yeux fébriles sur le danseur d’eau avant qu’un immense sourire ne dévoile ses dents : «
An 286, lune 1, semaine 1, jour 1 ;
Il avait seulement atteint ses seize ans. Seize années en ce monde et Obelarr sentait brûler l’approche de sa gloire. Ce matin-ci, l’aube à peine levée, son père Ferrego le fit réveiller et habiller à leurs couleurs. Les Antaryon, usuellement modestes dans l’habillement en bons braaviens, se départaient ce jour-ci de leur habituelle sobriété. C’est dans une procession presque religieuse, encadrant Obelarr tout juste devenu homme comme s’il avait été un roi, que la famille du Seigneur de la Mer le guida jusqu’au port.
Là sur les flots fumée du petit jour, se dressait une somptueuse galéasse – la coque pourpre, les voiles de la même teinte, seul un pavillon qui surplombait le bâtiment, portant un soleil bleu, criait le nom Antaryon à qui en connaissait les couleurs. Mais tout le monde connaissait leurs couleurs, n’est-ce pas ? Y avait-il nom plus glorieux, du Détroit à la mer Grelotte ?
Sans aucun doute, car les Antaryon étaient bien oubliables – mais c’était quelque chose qu’Obelarr découvrirait bien plus tard.
«L’Astucieux ! » le nomma-t-il sans réfléchir. Car lui-même était plein d’astuce et car il se plaisait à emprunter le renard comme emblème, depuis quelques lunes. Ferrego coula un regard sur son fils, ombrageux. C’étaient là les prémices de l’inimitié entre le père et son fils : déjà le Seigneur de la Mer se faisait amer, car il savait la réalité d’Obelarr. Il savait que celui-ci, sans peine aucune, le supplanterait sans un mal.
Cela n’empêcha pas Obelarr de regarder ce navire, son navire : il serait son plus fidèle ami.
Là sur les flots fumée du petit jour, se dressait une somptueuse galéasse – la coque pourpre, les voiles de la même teinte, seul un pavillon qui surplombait le bâtiment, portant un soleil bleu, criait le nom Antaryon à qui en connaissait les couleurs. Mais tout le monde connaissait leurs couleurs, n’est-ce pas ? Y avait-il nom plus glorieux, du Détroit à la mer Grelotte ?
Sans aucun doute, car les Antaryon étaient bien oubliables – mais c’était quelque chose qu’Obelarr découvrirait bien plus tard.
«
Cela n’empêcha pas Obelarr de regarder ce navire, son navire : il serait son plus fidèle ami.
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre VII : L’amitié d’une vie
An 289, lune 2 ;
Bien des fois dans sa vie, depuis les neuf ans que le cul flasque de son père occupait ce trône, Obelarr avait trouvé la salle d’audience du Palais du Seigneur de la Mer bien trop grande et somptueuse pour pareil homme. Et pourtant bien des fois, cette même grandeur l’étouffait comme le regard de Ferrego tentait de l’écraser. Des rangées de gardes, et Qarro Volentin qui gardait le précieux cul doré du plus grand homme de la Fille bâtarde de Valyria. Si Obelarr était plus que menacé ici, il n’en était rien de son père.
Cela exacerbait la sensation qu’avait le fils : son père le craignait. Bien sûr ! Pourquoi d’autre se cacherait-il derrière autant d’armures, s’il en avait été autrement ?
«
Obelarr eut un sourire de renard – rieur, outrageusement narquois, mais qui ne fit bien rire que lui. « A genoux, insolent, avant que je ne réclame ta tête ! » Une seconde, pour la première fois de sa vie, Obelarr songea à sa propre mort. Obéir ? Il n’obéissait jamais. N’avait jamais été doué en ce domaine, et ne comptait pas commencer à ce moment-là. Mais l’idée de se faire raccourcir d’une tête, dans une vie si jeune et alors qu’il y avait encore tant à faire… Cela lui déplaisait. Mais il aperçut, dans les yeux de son père, l’espoir. L’espoir qu’il s’agenouille et qu’il cède. Telle était la réalité du pauvre Ferrego : son fils, Obelarr l’Indigne comme on l’appelait à Braavos, il l’aimait encore. Malgré ses folies et ses mille provocations, Ferrego ne pouvait se résoudre à tuer son fils.
Alors Obelarr y vit une faille de plus. Un nouveau moyen d’échapper à toute justice. Et il tendit élégamment une main vers son paternel, inclinant le buste dans un simulacre de révérence. Puis le geste souple, il souligna sa tête. «
« Pirate… Forban… Sale… » Ferrego se rassit lentement, tremblant et furibond. « Je vais te condamner à pire encore que la mort. »
An 291, lune 4 ;
« Sieur Obelarr… » Encore dans son lit, l’intéressé occupé à la contemplation de ses deux concubines leva la tête vers Jalaar. Il l’accueillit d’un sourire immense mais l’estivien, lui, avait la mine grave. Il s’engouffra dans la pièce, pressé, inquiet. Il déglutit en lorgnant sur les deux belles femmes nues, recevant d’Obelarr un regard rieur. «
Il bouscula sans ménagement Ilesia pour s’extirper du lit, et encore nu, fit signe à Jalaar de l’aider à empaqueter ses affaires. Sa vie lysienne prenait fin ici, visiblement. Et son tendre père, qu’il n’avait plus vu depuis deux bonnes années, allait avoir la joie d’entendre parler de lui de nouveau.
«
«
Le principe était simple, Obelarr – qui se vautrait volontiers dans le luxe aux frais des Rogare – faisait sonner cette cloche pour annoncer « l’heure du prince », comme il l’avait nommée. Un temps de fête et de célébration de sa propre personne. Il avait réuni toute une petite cour personnelle ici, en la demeure des Rogare, et ceux-ci n’osaient foutre dehors le fils du Seigneur de la Mer de Braavos. Et ce quand bien même le fils en question était un trublion de première catégorie. Sauf que l’heure était grave : ils avaient visiblement découvert le pot aux roses et lui devait fuir au plus vite. Ainsi, sonner la cloche allait rameuter tous ses petits courtisans et lui permettre de détaler.
La ruse fonctionna comme il l’avait espéré, les courtisans se rassemblant déjà tout autour dans un joyeux désordre – Obelarr songeant comme bien souvent qu’il était visiblement né sous l’égide d’un quelconque dieu qui avait décidé que ce gars-là s’en sortirait toujours. Et puisque Jalaar, Ilesia et Netyris lui donnaient un coup de main, embarquant les rares effets du « prince », celui-ci se mit sur leurs talons, un sourire moqueur aux lèvres. Ils se glissèrent parmi le capharnaüm et ce n’est qu’une fois sur le chemin du port qu’Obelarr aperçut son épouse, furieuse, rouge, qui le maudissait de loin qu’il lui fit un grand signe de la main.
«
An 292, lune 6 ;
« Tu n’es rien, rien qu’un petit con, un arrogant. Tu es ma ruine, Obelarr, ma ruine. » Les mots étaient encore frais dans son esprit, et parce qu’Obelarr se plaisait en démonstrations dramatiques – un effet théâtral qui selon tous seyait à merveille à sa personne en plus de servir la beauté de son être – il revint tout juste un an à Braavos pour confronter son père.
Aux pieds du Seigneur de la Mer, Obelarr jeta bijoux et coupes en or, un arc en bois d’orcœur, une lance taillée dans de l’os de dragon, des idoles d’un pays inconnu et même une dague en acier valyrien. Obelarr se tint le menton haut face à celui qui avait osé le défier et l’envoyer loin de lui. «Regarde donc, père, si je suis ta ruine. Il n’y a pas d’homme plus riche que moi en cette terre, personne qui n’ait ni ma puissance, ni ma gloire. Si une personne ici fait honte à l’autre, c’est toi – car je suis un cadeau des dieux et que tu me jalouses depuis toujours. »
La vision de tous ces trésors fut insupportable aux yeux de Ferrego. Dans les yeux de celui-ci luisait la honte, celle d’avoir désavoué ce fils pourtant prodige. Mais le Seigneur de la Mer, se berçant d’illusions et persuadé que son fils le supplanterait, le rejeta encore. Et envoya après lui ses meilleurs assassins, espérant ne jamais revoir celui qui était destiné à lui faire de l’ombre.
C’est ainsi que le renard se fit loup et qu’Obelarr mourut enfin – laissant naître Belarro.
Aux pieds du Seigneur de la Mer, Obelarr jeta bijoux et coupes en or, un arc en bois d’orcœur, une lance taillée dans de l’os de dragon, des idoles d’un pays inconnu et même une dague en acier valyrien. Obelarr se tint le menton haut face à celui qui avait osé le défier et l’envoyer loin de lui. «
La vision de tous ces trésors fut insupportable aux yeux de Ferrego. Dans les yeux de celui-ci luisait la honte, celle d’avoir désavoué ce fils pourtant prodige. Mais le Seigneur de la Mer, se berçant d’illusions et persuadé que son fils le supplanterait, le rejeta encore. Et envoya après lui ses meilleurs assassins, espérant ne jamais revoir celui qui était destiné à lui faire de l’ombre.
C’est ainsi que le renard se fit loup et qu’Obelarr mourut enfin – laissant naître Belarro.
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre XIV : Le retour du héros
An 295, lune 6 ;
L’Arrogant stationnait aux abords de Lys. La Belle avait rappelé Belarro à ses éclats somptueux et à ses doux parfums, et puisqu’en son cœur Belarro restait un homme, il céda aux appels chaleureux de Lys. Mais Belarro n’était point Obelarr, et ceux-ci étaient si distincts l’un de l’autre que notre bienheureux héros se crut à l’abri de tout danger, même en cette terre qui l’accusait de félonie et d’escroquerie – rien que des mensonges de quelques détracteurs qui comme toujours craignaient sa puissance.
Ayant baissé sa garde, Belarro foulait le port de Lys avec l’insouciance de l’homme innocent, et ne s’aperçut pas que des yeux espions le regardaient. Ils eurent tôt fait de rapporter sa présence ici aux Rogare, cette belle-famille qui comme son père avant elle l’avait jalousé dès leur première rencontre. C’est la nuit, alors que Belarro dormait à l’abri de sa cabine, qu’on attenta encore à ses jours avec toute la fourberie qui caractérisait ses ennemis.
Dans son quartier s’engouffra une femme qui venait de loin, ceinturée de cuir, de poches et de potions et d’onguents meurtriers. Mais Belarro, fort d’un instinct infaillible, ne dormait que sur une oreille. Et les pas même discrets qui firent grincer le plancher de sa cabine alarmèrent notre héros. Il attendit, silencieux comme une ombre, qu’elle approche suffisamment de sa couche, avant de fondre sur elle et de bloquer sa gorge de son bras, la menaçant d’un poignard de sa main libre.
«Qui es-tu, vilaine, pour t’en prendre ainsi à moi ? » Entre les bras musculeux de Belarro, elle soupira d’un désir ardent – car peu de femmes en cette terre savaient lui résister. « Nilissa. » se présenta-t-elle. Lui eut un large sourire en la relâchant pour la dévisager. Elle avait les traits typiquement Yitiens, de cet Empire Doré qu’il avait visité lors de ses voyages. Belarro leva son poignard dans sa direction et le geste souple, fit tournoyer la lame dans l’autre sens. La poignée de l’arme tendue vers Nilissa, Belarro lui sourit. « Allons, tue-moi puisqu’on te l’a ordonné. Ou suis-moi en femme libre. »
Elle lui tomba dans les bras l’instant d’après, et Belarro prit la nuit à lui montrer quels arguments il avait en sa faveur.
Ayant baissé sa garde, Belarro foulait le port de Lys avec l’insouciance de l’homme innocent, et ne s’aperçut pas que des yeux espions le regardaient. Ils eurent tôt fait de rapporter sa présence ici aux Rogare, cette belle-famille qui comme son père avant elle l’avait jalousé dès leur première rencontre. C’est la nuit, alors que Belarro dormait à l’abri de sa cabine, qu’on attenta encore à ses jours avec toute la fourberie qui caractérisait ses ennemis.
Dans son quartier s’engouffra une femme qui venait de loin, ceinturée de cuir, de poches et de potions et d’onguents meurtriers. Mais Belarro, fort d’un instinct infaillible, ne dormait que sur une oreille. Et les pas même discrets qui firent grincer le plancher de sa cabine alarmèrent notre héros. Il attendit, silencieux comme une ombre, qu’elle approche suffisamment de sa couche, avant de fondre sur elle et de bloquer sa gorge de son bras, la menaçant d’un poignard de sa main libre.
«
Elle lui tomba dans les bras l’instant d’après, et Belarro prit la nuit à lui montrer quels arguments il avait en sa faveur.
Extrait de « Belarro le Magistral : l’incroyable épopée du deux fois-mort »
Chapitre XXI : La meurtrière ou l’amante
An 297, lune 12 ;
Ivre mort, l’accent tyroshi de Belarro s’effondrait au fil des minutes et des verres qu’il enchaînait dans une bête insouciance. La garde baissée au point de se perdre dans ses propres mensonges, l’esprit plus embrumé encore par l’étouffante chaleur mêlée d’odeur de sueur et d’alcool qui trônait dans la taverne, le masque qu’il arborait ce soir-ci se fissurait. Dramon de Tyrosh n’avait plus grande allure, et surtout les yeux des autres joueurs à la table se plissaient de plus en plus sous la suspicion. « Allez à ton tour, l’étranger. » gronda l’un des hommes après lui. Cela faisait des heures qu’aux cartes ou aux dés, Belarro les plumait. Comment ? Lui prétendait être seulement chanceux. Mais son accent fragilisé par la boisson, le masque effrité sur son visage d’ivrogne, il abaissait toutes ses barrières et plus personne n’y croyait.
« On devrait peut-être y aller. » lui suggéra Syros à l’oreille. Mais Belarro était bien décidé à continuer jusqu’au bout de la nuit. Il bouscula sans ménagement son vieil ami, mais dans son geste empressé, de sa manche surgirent les dés pipés qu’il ne cessait d’interchanger à chaque fois que c’était son tour. Les dés tombèrent sur la table dans un bruit sourd et tandis que la réalisation de ses tricheries parvenait à l’esprit embrumé des autres joueurs, Belarro hésita.
Son culot le sauverait-il encore ? A en croire les yeux noirs qui se levaient sur lui, certainement pas. Belarro poussa un grand soupir et recula un peu sur sa chaise – avant de renverser la table sur ses adversaires et de partir en courant. A la porte de la taverne, un géant à la gueule cassée lui barra le passage, forçant Belarro à aviser.
Un coup d’œil autour de lui pour examiner la situation, et l’évidence lui sauta aux yeux : la fenêtre, bien sûr. Ouverte pour apporter un courant d’air aux saoulards écrasés de chaleur, Belarro songea qu’il n’y aurait meilleure porte de sortie. Il ne réfléchit pas plus et bondit à travers la fenêtre, atterrissant dans la rue. Il se mit à courir à toute haleine, espérant au fond de lui que les autres sauraient s’échapper eux aussi. Il s’arrêta quelques rues plus bas, apercevant le port. Le dos plaqué contre un mur, haletant, Belarro observait l’arrivée de ses compagnons.
« Toi, sale faquin ! » cria une voix au bout de la rue. Belarro leva un sourcil en dévisageant le tout jeune homme, à peine pubère, qui le pointait du doigt. Il portait une armure et une épée, sans doute un de ces fameux chevaliers bieffois. Belarro quitta son semblant de cachette en titubant, un large sourire aux lèvres. Il dégaina sa rapière et la fit tournoyer de façon hasardeuse. Il était diablement saoul. «
L’urgence parla à la place de l’esprit de Belarro – il se précipita vers le chevalier et lui envoya un pain dans la figure. Et songeant qu’un cadavre laissé au milieu de la rue constituerait une preuve irréfutable contre lui, il décida de le traîner jusqu’à l’Arrogant.
✦ ✦ ✦
«
Belarro s’esclaffa et dans un de ses énièmes discours bien trop longs, trop détaillés et à l’évidence trop confus, raconta la soirée de la veille au chevalier. Celui-ci parut effaré par le récit de son geôlier, d’autant plus lorsqu’il comprit que sa seule erreur avait été de se trouver sur le chemin de l’exubérant Belarro.
« Si je n’ai rien fait de mal… » débuta le chevalier à mi-voix « Alors vous pouvez me laisser rentrer chez moi ? » Belarro eut un grand rire franc. «
Sa vie, aventurière et décousue, n’était pas prête de s’arrêter – tout du moins l’espérait-il.
Recensement
- Code:
Daniel Sharman <pris>♜</pris> @"Belarro"
- Code:
Rhaella Velaryon ♜ Belarro
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Re bienvenue chez toi Bebe !
J'espère que Brynden et Belarro auront eu l'occasion de se croiser, ça pourrait être très chouette
J'espère que Brynden et Belarro auront eu l'occasion de se croiser, ça pourrait être très chouette
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HE IS BACK !!!!!!! Rebienvenu à toi !
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death awaits
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Bienvenue sur NTK
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Félicitations !Te voilà validé !
Tu vas bientôt être ajouté au groupe de ta région, ce qui te donnera accès à l'intégralité du forum. Tu vas donc pouvoir commencer à RP mais aussi découvrir une partie secrète de NTK, le Passage Secret. Tu y auras d'ailleurs un sujet dédié à ta famille/organisation, créé par le MJ : il s'agit de l'espace dédié aux complots et autres manœuvres politiques, mais lis bien les règles avant toute chose. Aussi, une fois que tu verras ce sujet créé, il faudra poster (sous balises hide) pour lire le message !
Si ce n'est pas déjà fait, tu peux également rejoindre le Discord du forum pour venir papoter avec la communauté, et trouver toujours plus de RPs !
Avant de jouer, il te faudra créer le registre de ton personnage, qui recensera sa chronologie, ses liens, ses RPs... Bref, tout ce qu'il y a à savoir sur lui. Tu peux également créer des personnages précréés si tu le souhaites.
Si tu as des questions, tu peux bien entendu les poster dans la section invités ou sur le Discord, on viendra y répondre au plus vite !
En te souhaitant de belles aventures sur NTK !