Rhaella Velaryon ; la peine de lamarck
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Rhaella Velaryon
« The Old, the True, the Brave »
Identite
Genealogie
Monford Velaryon, son père & ✟ Saera née Celtigar, sa mère
Naerys, Visenya, Monterys, sa fratrie
Aurane Waters, le bâtard de son père
Assadora de Braavos, seconde épouse de son père – Un enfant à naître
Ardrian Celtigar, son oncle
Baelon, Maekar, Jahaera Celtigar, ses cousins
Naerys, Visenya, Monterys, sa fratrie
Aurane Waters, le bâtard de son père
Assadora de Braavos, seconde épouse de son père – Un enfant à naître
Ardrian Celtigar, son oncle
Baelon, Maekar, Jahaera Celtigar, ses cousins
Personnalite
La première chose que l’on remarque chez Rhaella, c’est la peine dans son regard. Une mélancolie douce qui ne la quitte presque jamais, et qui sans avoir besoin de larmes, se reflète dans la pâleur de ses yeux. Voilà quelque chose qui caractérise à merveille la demoiselle : sa tristesse perpétuelle. Personnage nostalgique, presque tragique à vrai dire, elle s’arme d’une douceur placide, un masque lissé sur son visage qui ne laisse guère passer les émotions. Car la demoiselle est secrète ; derrière son sourire figé et son calme apparent, son esprit fourmille de pensées de tous types – des pensées moqueuses, des pensées critiques, parfois admiratives, et souvent jalouses.
C’est là son grand défaut : derrière son visage serein, pas plus équilibrée qu’un château de cartes, Rhaella souffre d’un rien. Une dame plus jolie, une chanteuse plus douée. Un rien qui suffit à la plonger dans des remises en question excessives, d’interminables instants de flagellation mentale, puis enfin de longues séances de torture : par seul besoin d’exceller, il lui est arrivé de passer des jours entiers enfermée dans sa chambre, à travailler incessamment son jeu de harpe jusqu’à finir les doigts en sang ou à s’irriter les yeux de ses lectures tardives et sans pause. Pourtant, il arrive parfois à Rhaella de s’extraire de sa coquille – et abandonnant ses eaux placides, la voilà qui s’enflamme tout à coup dans de terribles crises de colère, certes rares mais témoins de sa sensibilité extrême.
Et si sa peine est sincère, ancrée en son cœur comme une vieille amie, ce n’est pas pour autant que Rhaella n’a su en faire une force. Car si les larmes d’une femme sont ses armes, elle est alors une combattante aguerrie. Ses pleurs parfois vrais, parfois feints, lui permettent souvent de faire plier le monde à sa volonté afin de satisfaire ses caprices. Choyée, sous la bonne et tendre garde de son père, parmi ses défauts compte certainement icelui : tout lui est dû et ce qu’elle veut elle l’aura.
Pour autant, en société, elle camoufle au mieux ses tares. Si Rhaella fait en sorte d’être chaleureuse et toujours d’une grande courtoisie, dressée aux usages de la cour et tâchant d’afficher une perfection nécessaire, ses yeux hélas ne suivent guère le mouvement. Eux restent lourds, perçants, gorgés de nuages mais vides de pluie. Cette tristesse qu’elle porte ne fait toutefois pas d’elle un être si faible : Rhaella est cultivée, douce, pieuse, fidèle à sa famille, et son père la dit jolie à regarder, en plus de faire preuve d’un certain talent en l’art du commerce. Depuis quelques temps, elle assiste d’ailleurs son paternel dans ses affaires.
De plus, même si elle peut paraître timide – surtout parce qu’elle se satisfait de sa propre compagnie, en réalité, et n’en cherche guère ailleurs – elle sait tenir une conversation, et une fois mise en confiance, elle s’épanchera avec plaisir sur ses rêves. Ou mieux encore, si vous la rencontrez au port ou sur le pont d’un navire, elle s’y dévoilera bien plus aisément, s’y trouvant en son élément.
Depuis quelques lunes, un changement s’opère chez Rhaella. Lassitude mêlée de colère, voilà ce qui s’éveille au fond d’elle et la force à s’extirper de sa précieuse coquille. Son père désireux de la marier, ayant jugé le temps de son deuil bien assez long, elle n’a d’autre choix que de s’y plier : après tout, elle n’est qu’une femme dans un monde d’hommes et lucide quant au monde, elle en est bien consciente. Elle n’espère nullement un mariage d’amour, voyant en celui-ci un poison terrible, mais sait qu’elle peut obtenir le mieux pour elle, pour elle et pour ce nom qu’elle chérit bien malgré elle. Et surtout, si elle a décidé de finalement accéder aux attentes de Monford, c’est bien qu’elle espère se libérer de son emprise. Mais hors de question que le vieil hippocampe se charge seul de choisir son avenir. Alors empruntant des rivières jusqu’alors inexplorées, Rhaella s’aventure dans les eaux tumultueuses de la manipulation – pas si loin du commerce, cet art nouveau entre ses doigts lui plaît. Et il lui apparaît comme un moyen, surtout, d’atteindre la liberté qu’elle rêve tant.
C’est là son grand défaut : derrière son visage serein, pas plus équilibrée qu’un château de cartes, Rhaella souffre d’un rien. Une dame plus jolie, une chanteuse plus douée. Un rien qui suffit à la plonger dans des remises en question excessives, d’interminables instants de flagellation mentale, puis enfin de longues séances de torture : par seul besoin d’exceller, il lui est arrivé de passer des jours entiers enfermée dans sa chambre, à travailler incessamment son jeu de harpe jusqu’à finir les doigts en sang ou à s’irriter les yeux de ses lectures tardives et sans pause. Pourtant, il arrive parfois à Rhaella de s’extraire de sa coquille – et abandonnant ses eaux placides, la voilà qui s’enflamme tout à coup dans de terribles crises de colère, certes rares mais témoins de sa sensibilité extrême.
Et si sa peine est sincère, ancrée en son cœur comme une vieille amie, ce n’est pas pour autant que Rhaella n’a su en faire une force. Car si les larmes d’une femme sont ses armes, elle est alors une combattante aguerrie. Ses pleurs parfois vrais, parfois feints, lui permettent souvent de faire plier le monde à sa volonté afin de satisfaire ses caprices. Choyée, sous la bonne et tendre garde de son père, parmi ses défauts compte certainement icelui : tout lui est dû et ce qu’elle veut elle l’aura.
Pour autant, en société, elle camoufle au mieux ses tares. Si Rhaella fait en sorte d’être chaleureuse et toujours d’une grande courtoisie, dressée aux usages de la cour et tâchant d’afficher une perfection nécessaire, ses yeux hélas ne suivent guère le mouvement. Eux restent lourds, perçants, gorgés de nuages mais vides de pluie. Cette tristesse qu’elle porte ne fait toutefois pas d’elle un être si faible : Rhaella est cultivée, douce, pieuse, fidèle à sa famille, et son père la dit jolie à regarder, en plus de faire preuve d’un certain talent en l’art du commerce. Depuis quelques temps, elle assiste d’ailleurs son paternel dans ses affaires.
De plus, même si elle peut paraître timide – surtout parce qu’elle se satisfait de sa propre compagnie, en réalité, et n’en cherche guère ailleurs – elle sait tenir une conversation, et une fois mise en confiance, elle s’épanchera avec plaisir sur ses rêves. Ou mieux encore, si vous la rencontrez au port ou sur le pont d’un navire, elle s’y dévoilera bien plus aisément, s’y trouvant en son élément.
Depuis quelques lunes, un changement s’opère chez Rhaella. Lassitude mêlée de colère, voilà ce qui s’éveille au fond d’elle et la force à s’extirper de sa précieuse coquille. Son père désireux de la marier, ayant jugé le temps de son deuil bien assez long, elle n’a d’autre choix que de s’y plier : après tout, elle n’est qu’une femme dans un monde d’hommes et lucide quant au monde, elle en est bien consciente. Elle n’espère nullement un mariage d’amour, voyant en celui-ci un poison terrible, mais sait qu’elle peut obtenir le mieux pour elle, pour elle et pour ce nom qu’elle chérit bien malgré elle. Et surtout, si elle a décidé de finalement accéder aux attentes de Monford, c’est bien qu’elle espère se libérer de son emprise. Mais hors de question que le vieil hippocampe se charge seul de choisir son avenir. Alors empruntant des rivières jusqu’alors inexplorées, Rhaella s’aventure dans les eaux tumultueuses de la manipulation – pas si loin du commerce, cet art nouveau entre ses doigts lui plaît. Et il lui apparaît comme un moyen, surtout, d’atteindre la liberté qu’elle rêve tant.
Precisions
♞ Physique - Cheveux d’or pâle – Yeux vairons, le droit mauve, le gauche bleu glace – Teint doré par le soleil ♞ Langues - Langue commune (langue maternelle) – Myrien (bilingue) – Langue du commerce (courant) – Cités libres (commun) – Haut valyrien (vagues notions)
♞ Talents - Bonne harpiste, éduquée aux jeux de cour, à l’aise en mer ♞ Faiblesses - Mélancolique, jalouse, fragile
♞ Possessions - L’Amer de Myr, une cogue de commerce destinée à l’origine à Tregesso et offerte à Rhaella par le père de celui-ci ; un pendentif d'onyx mêlant un hippocampe et un griffon offert par feu son fiancé ♞ Compagnons - Ser Luco Rambton, son épée-lige
♞ Talents - Bonne harpiste, éduquée aux jeux de cour, à l’aise en mer ♞ Faiblesses - Mélancolique, jalouse, fragile
♞ Possessions - L’Amer de Myr, une cogue de commerce destinée à l’origine à Tregesso et offerte à Rhaella par le père de celui-ci ; un pendentif d'onyx mêlant un hippocampe et un griffon offert par feu son fiancé ♞ Compagnons - Ser Luco Rambton, son épée-lige
Derriere l'ecran
Acheris
Moi, Achéris, je certifie avoir lu le règlement dans son intégrité, et je l'accepte.
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« The Bold, the New, the Next »
Chronologie
Petite, Rhaella est très proche de sa sœur Naerys, d’un an son aînée. Toutes deux inventent un langage qu’elles seules comprennent, d’ailleurs ce n’est pas si utile : elles savent se comprendre d’un seul regard. Inséparables, elles se complètent et s’épaulent toujours.
Pendant des années, Rhaella et son fiancé Tregesso se retrouvent régulièrement sur l’île de Lamarck : il y est invité à la table de lord Monford et est déjà fort bien intégré à leur famille. Lorsqu’ils sont seuls ensemble, Tregesso promet à Rhaella qu’il ne l’enfermera pas toute sa vie dans un château, mais qu’il l’emmènera plutôt sur les mers faire le tour du monde connu. Elle voit en lui son grand amour et se pense la plus chanceuse des jeunes ladies.
Assadora tombe enceinte.
Histoire
La nuit tomberait dans quelques minutes à peine. « Ma demoiselle, il faut rentrer. » Rhaella jeta à peine un regard à ser Luco par-dessus son épaule. Elle geignit : « Encore un instant, je vous en prie. » Il n’osa répondre. Ser Luco savait bien pourquoi elle était si attachée à ses balades nocturnes sur le port. Et si Monford avait ordonné qu’au tomber du jour, elle devait être rentrée, il était toujours ardu de ramener la jeune Rhaella à la raison. Chaque soir c’était le même spectacle et chaque soir, cela pouvait lui prendre des heures : elle se figeait sur le talus qui longeait la côte et remontait du port jusqu’à Marée Haute, et elle observait l’océan – comme si les voiles porteuses du griffon noir allaient ressurgir du lointain. Comme si tout à coup Tregesso allait lui revenir – un sourire badin aux lèvres et les yeux gorgés de rire, prêt à lui raconter pourquoi il avait pris sept années à retrouver la route de Lamarck. Et oh, elle lui pardonnerait tout sans ciller.
« Ma demoiselle. » Luco insistait d’une petite voix. Toujours, car le temps passé l’avait rendu doux à l’égard de sa dame. Il avait compris, finalement : les colères, les larmes, les fugues, et tout ce fichu temps passé ici. Il avait lu dans les yeux tristes de Rhaella et dans ses prières, au moins deux fois par jour. Il l’avait entendue prononcer des suppliques à lui en briser le cœur, implorant les Sept qu’ils lui rendent l’amour qu’elle avait perdu.
Sept années plus tard, Rhaella n’avait pas perdu espoir. Et comme chaque soir, se rappelant à l’affreuse réalité, elle étouffa un sanglot avant de se détourner, écœurée et affligée, de la mer qui ne lui rendait pas son plus grand souhait. Un reniflement, et la lady indiqua à Luco qu’elle était prête à rentrer. Il n’osa pas la réprimander pour leur retard, ne lui fit pas le moindre reproche en réalité, et se contenta d’offrir sa cape à son corps grelottant. Il faisait frais, comme si l’été touchait à sa fin. Et si déjà sous le soleil, Rhaella tendait à déprimer, nombreux ici craignaient qu’elle ne décrépisse totalement une fois l’hiver venu.
Survivrait-elle encore longtemps ? Elle-même se le demandait. Parfois, dans ses prières aux Sept, elle suppliait qu’ils l’achèvent comme ils avaient achevé sa mère. Mais la Foi désapprouvait pareilles pensées puis elle se rappelait que selon ses préceptes, l’âme était éternelle – ainsi, toujours elle souffrirait. Quoi qu’il arrive, rien n’était en mesure d’éteindre sa peine. Bercée par toutes ces malheureuses pensées, Rhaella n’aurait pu s’attendre à ce qui l’attendait une fois son chemin jusqu’à Lamarck terminé. Ici, devant ses appartements Monford l’attendait. Son visage fermé n’augurait rien de bon – il congédia Luco, renforçant l’angoisse de Rhaella.
Dans le secret de sa chambre, Monford pencha sur elle ses yeux sombres. « Cela suffit maintenant, Rhaella. Je t’ai laissé bien trop de temps, il est temps que tu tournes la page et que tu te maries. Tu es déjà vieille. » Elle se renfrogna. Ses yeux grands ouverts fixaient ses pieds, écarquillés par l’horreur qui se dévoilait. Elle était parvenue à y échapper depuis leur dernière conversation, un an plus tôt. Non… « Je suis fidèle à mon aimé, l’époux que vous m’avez choisi, père. » Ses mots ne furent qu’un pauvre miaulement. « Il est mort ! » Monford rugit. Elle voulut protester. « Non ! C’est impossible, il… » Monford emprisonna sa mâchoire dans sa main calleuse et força Rhaella à le regarder dans les yeux. « Il est mort. Mort. » Sa voix était glaciale et ne laissait aucune place au doute. Les yeux de la demoiselle s’embrumèrent. Aussi fort qu’elle put, elle les ferma, refusant cette réalité. Refusant un monde où Tregesso n’était plus.
Il y eut un long silence dans la pièce. Les doigts refermés sur son menton se firent peu à peu plus doux, entre l’emprise et la caresse – Monford était toujours trop dur pour être tendre, mais il était là trop paternel pour être brute. Le monstre qu’était le vieil hippocampe tentait encore de refermer son piège sur sa fille. Et elle, hors de son corps, pauvre âme perdue, s’accrocha au bras de son père avant de relever sur lui un air affligé. « Alors renvoyez-moi à Villevieille. J’y deviendrai septa. Ou sœur du Silence, comme vous le souhaiterez, mais ne me condamnez pas à en épouser un autre. Je vous en supplie. »
Toute trace de tendresse s’effaça chez Monford. Il recula vivement, comme brûlé par l’écœurement que lui inspirait sa fille. « Tu voudrais vivre une vie de professe ? Toi ? Toi qui porte l’héritage de Valyria, toi qui porte un nom des plus prestigieux ? Tu jetterais la honte sur moi, simplement pour une bête peine de cœur ? » Celui de Rhaella se brisa dans sa poitrine, tandis que son père reprenait. « Garde tes supplications pour tes dieux – tu épouseras un bon parti et tu nous feras honneur, Rhaella. Ne me déçois pas comme l’a fait ta mère avant toi. » La gorge de Rhaella se noua. La cruauté de Monford lui sautait tout à coup au visage. Elle n’obtiendrait jamais rien de bon de lui, elle ne trouverait jamais nul bonheur à Lamarck. La peine dans ses yeux – ses larmes qui cascadaient sur son visage, se glacèrent en une colère muette et déterminée. La demoiselle releva les yeux sur Monford.
Cet homme n’était pas son père. Il n’était pas son sang. Il était sa honte, à elle. Sa damnation. Mais elle ne répondit plus : elle savait ne pas avoir le choix. « Il y aura un tournoi bientôt, à la cour. Pour l’anniversaire du prince Joffrey. Une excellente occasion pour te montrer. Alors, dis-moi : puis-je compter sur toi, Rhaella, ou dois-je t’apprendre comme j’ai appris à Visenya ? » La demoiselle cilla. Chassa le mal et les larmes, força à ses lippes un amer rictus. « Bien entendu, cher père. Je ne vis que pour honorer ma famille. »
Et Monford sourit, posant un baiser sur son crâne. Comme si de rien n’était. Puis il partit, la laissant seule à ses malheurs. Avant de prier, Rhaella alluma des cierges – pour sa douce mère qui les avait quittés, pour son père à l’âme noire et perdue… pour Tregesso. Il était mort. La réalité était amère dans son cœur et avait goût de cendres sous sa langue, mais c’était la vérité. Rhaella ne pouvait plus compter que sur l’avenir désormais. Et elle craignait que la barque qui l’amènerait vers celui-ci ne soit bien solitaire.
« Ma demoiselle. » Luco insistait d’une petite voix. Toujours, car le temps passé l’avait rendu doux à l’égard de sa dame. Il avait compris, finalement : les colères, les larmes, les fugues, et tout ce fichu temps passé ici. Il avait lu dans les yeux tristes de Rhaella et dans ses prières, au moins deux fois par jour. Il l’avait entendue prononcer des suppliques à lui en briser le cœur, implorant les Sept qu’ils lui rendent l’amour qu’elle avait perdu.
Sept années plus tard, Rhaella n’avait pas perdu espoir. Et comme chaque soir, se rappelant à l’affreuse réalité, elle étouffa un sanglot avant de se détourner, écœurée et affligée, de la mer qui ne lui rendait pas son plus grand souhait. Un reniflement, et la lady indiqua à Luco qu’elle était prête à rentrer. Il n’osa pas la réprimander pour leur retard, ne lui fit pas le moindre reproche en réalité, et se contenta d’offrir sa cape à son corps grelottant. Il faisait frais, comme si l’été touchait à sa fin. Et si déjà sous le soleil, Rhaella tendait à déprimer, nombreux ici craignaient qu’elle ne décrépisse totalement une fois l’hiver venu.
Survivrait-elle encore longtemps ? Elle-même se le demandait. Parfois, dans ses prières aux Sept, elle suppliait qu’ils l’achèvent comme ils avaient achevé sa mère. Mais la Foi désapprouvait pareilles pensées puis elle se rappelait que selon ses préceptes, l’âme était éternelle – ainsi, toujours elle souffrirait. Quoi qu’il arrive, rien n’était en mesure d’éteindre sa peine. Bercée par toutes ces malheureuses pensées, Rhaella n’aurait pu s’attendre à ce qui l’attendait une fois son chemin jusqu’à Lamarck terminé. Ici, devant ses appartements Monford l’attendait. Son visage fermé n’augurait rien de bon – il congédia Luco, renforçant l’angoisse de Rhaella.
Dans le secret de sa chambre, Monford pencha sur elle ses yeux sombres. « Cela suffit maintenant, Rhaella. Je t’ai laissé bien trop de temps, il est temps que tu tournes la page et que tu te maries. Tu es déjà vieille. » Elle se renfrogna. Ses yeux grands ouverts fixaient ses pieds, écarquillés par l’horreur qui se dévoilait. Elle était parvenue à y échapper depuis leur dernière conversation, un an plus tôt. Non… « Je suis fidèle à mon aimé, l’époux que vous m’avez choisi, père. » Ses mots ne furent qu’un pauvre miaulement. « Il est mort ! » Monford rugit. Elle voulut protester. « Non ! C’est impossible, il… » Monford emprisonna sa mâchoire dans sa main calleuse et força Rhaella à le regarder dans les yeux. « Il est mort. Mort. » Sa voix était glaciale et ne laissait aucune place au doute. Les yeux de la demoiselle s’embrumèrent. Aussi fort qu’elle put, elle les ferma, refusant cette réalité. Refusant un monde où Tregesso n’était plus.
Il y eut un long silence dans la pièce. Les doigts refermés sur son menton se firent peu à peu plus doux, entre l’emprise et la caresse – Monford était toujours trop dur pour être tendre, mais il était là trop paternel pour être brute. Le monstre qu’était le vieil hippocampe tentait encore de refermer son piège sur sa fille. Et elle, hors de son corps, pauvre âme perdue, s’accrocha au bras de son père avant de relever sur lui un air affligé. « Alors renvoyez-moi à Villevieille. J’y deviendrai septa. Ou sœur du Silence, comme vous le souhaiterez, mais ne me condamnez pas à en épouser un autre. Je vous en supplie. »
Toute trace de tendresse s’effaça chez Monford. Il recula vivement, comme brûlé par l’écœurement que lui inspirait sa fille. « Tu voudrais vivre une vie de professe ? Toi ? Toi qui porte l’héritage de Valyria, toi qui porte un nom des plus prestigieux ? Tu jetterais la honte sur moi, simplement pour une bête peine de cœur ? » Celui de Rhaella se brisa dans sa poitrine, tandis que son père reprenait. « Garde tes supplications pour tes dieux – tu épouseras un bon parti et tu nous feras honneur, Rhaella. Ne me déçois pas comme l’a fait ta mère avant toi. » La gorge de Rhaella se noua. La cruauté de Monford lui sautait tout à coup au visage. Elle n’obtiendrait jamais rien de bon de lui, elle ne trouverait jamais nul bonheur à Lamarck. La peine dans ses yeux – ses larmes qui cascadaient sur son visage, se glacèrent en une colère muette et déterminée. La demoiselle releva les yeux sur Monford.
Cet homme n’était pas son père. Il n’était pas son sang. Il était sa honte, à elle. Sa damnation. Mais elle ne répondit plus : elle savait ne pas avoir le choix. « Il y aura un tournoi bientôt, à la cour. Pour l’anniversaire du prince Joffrey. Une excellente occasion pour te montrer. Alors, dis-moi : puis-je compter sur toi, Rhaella, ou dois-je t’apprendre comme j’ai appris à Visenya ? » La demoiselle cilla. Chassa le mal et les larmes, força à ses lippes un amer rictus. « Bien entendu, cher père. Je ne vis que pour honorer ma famille. »
Et Monford sourit, posant un baiser sur son crâne. Comme si de rien n’était. Puis il partit, la laissant seule à ses malheurs. Avant de prier, Rhaella alluma des cierges – pour sa douce mère qui les avait quittés, pour son père à l’âme noire et perdue… pour Tregesso. Il était mort. La réalité était amère dans son cœur et avait goût de cendres sous sa langue, mais c’était la vérité. Rhaella ne pouvait plus compter que sur l’avenir désormais. Et elle craignait que la barque qui l’amènerait vers celui-ci ne soit bien solitaire.
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Diane Kruger <pris>♜</pris> @"Rhaella Velaryon"
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La petite sœur
Hâte de faire tout plein de bêtises ensemble, c'est déjà bien parti
Hâte de faire tout plein de bêtises ensemble, c'est déjà bien parti
salt & sea
may the winds be as strong as your back, your seas as calm as your spirit and your nets be as full as your heart. from the sea we came, to the sea we shall return. + aeairiel.
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Bon, en vrai t'es chez toi, donc je sais pas si c'est vraiment à moi de dire bienvenue
Je suis si fan des Velaryon, tellement dommage qu'ils ne soient pas dans GoT (mais merci HotD par contre)
Je suis si fan des Velaryon, tellement dommage qu'ils ne soient pas dans GoT (mais merci HotD par contre)
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Pourquoi on te dit bienvenu t'es chez toi wesh !
Bienvenue sur NTK
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Félicitations !Te voilà validé !
Tu vas bientôt être ajouté au groupe de ta région, ce qui te donnera accès à l'intégralité du forum. Tu vas donc pouvoir commencer à RP mais aussi découvrir une partie secrète de NTK, le Passage Secret. Tu y auras d'ailleurs un sujet dédié à ta famille/organisation, créé par le MJ : il s'agit de l'espace dédié aux complots et autres manœuvres politiques, mais lis bien les règles avant toute chose. Aussi, une fois que tu verras ce sujet créé, il faudra poster (sous balises hide) pour lire le message !
Si ce n'est pas déjà fait, tu peux également rejoindre le Discord du forum pour venir papoter avec la communauté, et trouver toujours plus de RPs !
Avant de jouer, il te faudra créer le registre de ton personnage, qui recensera sa chronologie, ses liens, ses RPs... Bref, tout ce qu'il y a à savoir sur lui. Tu peux également créer des personnages précréés si tu le souhaites.
Si tu as des questions, tu peux bien entendu les poster dans la section invités ou sur le Discord, on viendra y répondre au plus vite !
En te souhaitant de belles aventures sur NTK !
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