Première partie : le lionceau de Castral-Roc

Banquet de fiançailles de Genna Lannister, Castral-Roc, 254

"seriez-vous un ignorant benêt père ?"

La voix frappa sous les voûtes de la Galerie d'or. Les reflets miroitants sur les murs vibrèrent de l'indignation et la colère sourde qui perçaient sous le ton à peine contrôlé. Lord Tytos se figea en plein geste, qui consistait à lever sa coupe en l'honneur de son invité. Le seigneur Belette fronça les sourcils, sa bouche hargneuse déformée du choc. Le silence se fit tandis que les derniers échos s'échappaient vers la Bouche du Lion. Le jeune Lion se leva et regarda la salle. Déjà grand malgré ses douze ans, il tenait haut son petit menton et ses yeux vers pétillaient de l'or Lannister. Son regard était aussi dur que l'acier valyrien que ces mots étaient tranchants.

"Vous souillez ma soeur et notre nom en nous mêlant aux maîtres des Jumeaux. Genna mérite mieux qu'un babillard à la face aussi blette qu'est son esprit atrophié. Par les Sept, renoncez à cette folie."

Emmon Frey s'étrangla sur sa bouchée, Tytos vira aussi rouge que le vin qui s'échappait de sa coupe tremblante. Une veine palpita à sa tempe tandis qu'il bredouillait de plates excuses. L'invité d'honneur, remis de ses émotions, commença à hurler et gronder, promettant l'ire de son père. Tywin se contenta de hausser les épaules, le regard fixé sur son père. Le seigneur de Castral Roc évitait sciemment de poser ses yeux sur son aîné. La mâchoire serrée, il lui fit signe qu'il était congédié, ce à quoi le fils rebelle concéda. S'éloignant à pas roide, l'adolescent se fit attraper l'avant-bras par une dame. Elle lui afficha un sourire moqueur, le regard aussi glacé que son coeur.

Tu as la hargne de ton défunt oncle, c'est bien. Viens me voir, je te promets à de grandes...

Tywin se dégagea d'une brusque ruade et toisa sa tante par alliance.

"Vous vous êtes voulue reine quand que vous n'êtes plus que Reyne. Connaissez donc votre place."

Le poing serré, le jeune lionceau s'éloigna. Il entendait déjà les seigneurs et chevaliers se gausser. Même son fils osait "tirer la queue du lion" et avec une force inégalée. Le petit Tywin se montrait aussi féroce que son grand-père Gerold. Mais au fond de lui, il le savait. Il serait bien plus puissant. Serrant les poings, il se promit de rétablir l'ordre Lannister sur ses terres. Que son père le veuille ou non.

Plage des Degrés de Pierre, An 260

Tywin Lannister, relève-toi en tant que chevalier.

Malgré le sang poisseux collant à son visage, Tywin arborait presque un semblant de sourire. Il le savait à la moue moqueuse de Kevan qu'on pouvait lire dans son regard toute la fierté Lannister. Il l'aurait pu sans se ridiculiser, il aurait rugi aux oreilles du monde toute sa puissance. Mais il se contenta de la majesté du lion en se redressant avec une lenteur toute calculée. Il fit ainsi face à son prince et ami Aerys. Plusieurs années à le servir comme échanson puis écuyer les avaient rapprochés. Il appréciait sincèrement le prince Targaryen. Jamais il ne serait son frère, son coeur n'avait de place que pour ceux de son sang, mais il voyait en lui un roi capable. Et un tremplin pour son succès. N'était-ce pas Aerys lui même qui venait de le faire chevalier aux yeux du monde entier et des guerriers les plus redoutables de Westeros ?

Certes Tywin n'avait jamais démérité son nouveau statut. Regardant autour de lui, il ne vit que la désolation. Les rocs des Degrés de Pierre méritaient bien un nouveau surnom plus sanguinaire. Des milliers de corps jonchaient les plages tandis qu'au loin brûlait un des derniers bastions de la Vieille Mère. De la reine pirate, aucune trace, mais le roi Jaehaerys ne prenait aucun risque. Tywin avait participé à chacune des batailles. Souvent en réserve, à la tête de ses cavaliers, il avait plus d'une fois changé le cours d'une escarmouche voire même d'une retraite grâce à sa lecture fluide du champ de bataille. La chevalerie et le renom étaient ses récompenses, il les désirait et les méritait plus que tout autre. Fourbu, Tywin accepta de bonne grâce l'accolade des chevaliers l'entourant avant de s'éloigner clopin-clopant avec Kevan pour rejoindre le camp de leur maison.  

Là les attendaient plusieurs milliers d'hommes. Chevaliers, vulgaires piétons, francs coureurs, quelques mercenaires, toute la puissance de l'Ouest se déployait à ses pieds. Tous attendaient qu'il parle. Plusieurs seigneurs l'acclamèrent en le voyant approcher. Pris d'une épiphanie, Tywin s'avança. Le visage de marbre, la main sur la poignée de son épée, l'autre enserrant encore ses éperons fraîchement gagnés, il observa chacun des vétérans. Ensemble ils avaient montré au monde la véritable puissance de l'Ouest. Le renouveau des Lannister, non point édentés, mais armés jusqu'à leurs dents d'or.

"Hommes de l'Ouest ! De Kayce, de Belle Île, de Croixboeuf, de Port Lannis ! Vous nous avez montré la puissance de notre peuple. Que tous sachent désormais que le nom des Lannister brillera au firmament. Je jure devant les Sept de rétablir ma maison !"

Tout compte fait, le hurlement de mille voix dévoué à sa cause valait bien le rugissement du lion...

Castral Roc, 261

Tywin n'en montrait rien, mais il fulminait. Derrière son sourire figé, il regardait son père se rouler dans la fange une énième fois. Il voyait les lettres délicates se former sous la plume de Tytos comme autant de coup de couteaux dans les derniers lambeaux de sa fierté. Le sang noir coulait, aussi morne que les larmes de colère qu'un être autre que Tywin Lannister aurait versé. Déjà lors de son retour des Degrés de Pierre, le fils aîné de la maison au lion s'était étranglé de honte. Bourdes et revers s'accumulaient sous les hautes salles du Roc, et jamais leurs coffres n'avaient été aussi vides. Même les Hightower se seraient gaussé de cette infortune. A cette pensée, Tywin avait compris qu'il était temps de reprendre les choses en main.

Il convoqua chacun des seigneurs pour les rencontrer. Il gronda, menaça, promit et montra son talent de manipulateur à l'excès. Ce que l'un désirait, il l'offrait à l'autre puis lui reprenait sous un prétexte pour mieux le rendre. Tandis que l'héritier de l'Ouest dansait sur un pas diplomatique, son frère donnait lui de la marche martiale. Cinq cent chevaliers et autres soldats vétérans de la guerre des rois à Neuf Sous, brisaient les dernières volontés des seigneurs récalcitrants. A l'exception de l'odieuse grenouille Reyne et ses inféodés de Tarbeck.

Tywin avait réclamé aux Tarbeck le remboursement des sommes empruntées à la maison Lannister. Lord Walderan s'était imprudemment aventuré jusqu'à Castral Roc pour protester pour meiux tomber entre ses griffes. Lady Ellyn Tarbeck répliquait odieusement en capturant trois Lannister : deux de Port-Lannis, et un neveu de lord Tytos, Stafford. Avec eux étaient capturés deux fils de lord Prestre et une demi-douzaine de jeunes filles qui voulaient se promener dans les bois près de Feux-de-Joie. Elle écrivit à Castral Roc en exigeant la restitution de son époux. Ne voulant pas risquer la vie de son neveu, lord Tytos contestait Tywin pour une fois dans sa vie. Et se souillait.

"Ce n'est pas en offrant l'autre joue que vous gagnerez l'amour de vos ennemis, père. Je ne participerai pas à cette mascarade, le lion ne se roule pas dans la fange des porcs."

Raide, Tywin s'éloigna.

Castamere, 261

Le rhapsode joua ses premières notes tandis que les hurlements s'élevait du château. Surprise, désespoir, tandis que le lourd grondement des gravats résonnaient. Etrange mélodie, contrepointe de la vie sur la mort, Tywin sourit. Il sentit Tygett et Kevan échanger un regard derrière lui. Voilà deux fois qu'ils le voyaient sourire. Bien plus qu'il ne l'avait ces dix dernières années. Tywin inspira profondément. Les Lannister étaient vengés. Reyne et Tarbeck n'étaient qu'un lointain souvenir tandis que dans un dernier glouglou, ils mourraient.


Douces paroles, ne put s'empêcher de penser Tywin tandis qu'il s'avançait. Ellyn Reyne avaient décidé de refuser de répondre de ses crimes, certaine que Tytos refuserait de voir son aîné sévir. Mais ce que le lion édenté ne savait, il ne pouvait pas le condamner. Or il est parfois plus aisé de demander pardon que la permission. Tywin ne s'était pas gêné pour le faire. Il avait fondu sur les troupes Tarbeck puis leur château pour le raser. Quelle joie il avait ressentit en voyant s'effondrer la tour, bâti par l'or et la sueur des Lannister et l'abus de ses ennemis. Cet outrage réparé, Tywin s'était jeté sur Castamere pour l'assiéger...


Nulle fumée ne s'échappait du château conquis de Castamere. Rien que le bruit des flots, une pluie éternelle, un piège mortel. Tywin ne s'était pas embarrassé d'un piège. Tytos était bien capable de renier ses actions et de lui ordonner de faire demi-tour. Ce à quoi il se refusait. Aussi il s'était contenté de boucher toutes les issues du château avec des pierres et de la terre, puis avait fait détourner un ruisseau voisin qu’il avait dérouté directement dans les galeries souterraines. Tous s'y noyaient présentement depuis quelques jours déjà. Tywin laissa son sourire s'effacer pour un long moment. Le lion ne fait pas de grisette à la souris.

Deuxième partie : la part du lion

Port-Réal, 263

Ses chastes boucles s'envolaient autour d'elle tandis que son cavalier l'entraînait dans une longue ronde. Le minois léonin de son épouse se plissait sous le plaisir et lui-même souriait. Tywin ne pouvait que s'émerveiller de la grâce et de la beauté de Joanna. Sa cousine rayonnait par sa beauté et son caractère. Elle savait comment l'adoucir et le guidait plus haut vers le firmament. Il savait en posant son regard sur elle que leurs enfants seraient les plus grands chevaliers du royaume, des reines, des génies dont personne n'oserait se moquer. Tywin avait fait la paix avec son père en cette soirée, il autorisait Tytos d'aller à ses frasques tant qu'il gardait la main sur leurs finances et leur justice même depuis Port-Réal.

Car c'était la Main du Roi qui venait de se marier en cette soirée. Voilà près d'un an que Tywin officiait aux côtés de son ami Aerys. Leur statut, et réputation acquise à la guerre leur permettait de régner sur les Sept Couronnes sans aucune contestation. D'aucuns murmuraient qu'on ne pouvait rêver de meilleurs auspices, Aerys et sa Main collaborant pour régler les affaires du royaume. Tywin frotta du pouce l'insigne royal épinglé à son col et ne put empêcher son sourire de s'élargir. Se levant avec grâce, il frappa par trois fois - ni plus ni moins - la table de son gobelet et attendit que le silence se fit. Cela ne tardait jamais sous le regard du Lion. Le visage de nouveau grave, il se contenta d'un laconique :

Ma dame, il est l'heure de nous coucher.

Des exclamations s'élevèrent de la foule. Les femmes se jetèrent sur Tywin tandis que les hommes réservaient un traitement similaire à Joanna. Alors qu'on soulevait le nouvel époux, sa tunique en bien triste état déjà, il entendit la voix avinée du roi s'élevait sous les arches :

Magnifique corps ! Je regrette bien que la coutume de la première nuit n'existe plus... Mais si vous voulez vous glisser dans mes draps cette nuit Joanna, vous connaissez le chemin de ma chambre !

Les paroles royales s'évanouirent dans un rire gras et les clameurs festives de la foule. Mais même les yeux de Tywin ne souriaient plus. Un jour, le roi, son ami, paierait de cet affront.

Salle du Trône, Port-Réal, 271

Tywin se tenait roide sur le Trône de Fer tandis que le roi se tenait face à lui. Hormis le Lord Commandant de la Garde, roide et silencieux à leurs pieds, nul ne se tenait dans l'immense salle. Le visage fermé, la Main observait Aerys qui faisait les grands pas, grimaçant de rage.

Ne t'avise pas de me voler mon trône Tywin ! Je t'ai crée et je puis te défaire en l'espace d'une seconde.
Je crois que Sa Majesté fait erreur. C'est elle qui m'a convoqué pour tenir le trône et l'audience avec Lord Steffon. Sa Grâce ne tenait plus en place après une longue journée assise sur le trône.

Aerys s'arrêta et son regard se baissa sur sa manche couverte de sang là où le Trône avait frappé. Il hésita, l'air confus avant de relever des yeux malheureux, mais soupçonneux vers son ami. Du moins le prétendait-il encore. Plus les années avançaient et plus le roi s'éloignait de Tywin.

J'étais à tes côtés quand tu as rejeté la putain de ton père à sa mort. Je l'ai regardée marcher dans les rues pour clamer à quiconque posait ses yeux sur elle ce qu'elle était. Je me suis toujours demandé ce qu'elle était devenue.
Elle est allée où vont les putes.

Tywin regarda droit devant lui tandis qu'Aerys ricanait. Rejetant en arrière ses longs cheveux filasses d'argent, le roi s'éloigna avec dignité, son preux chevalier sur ses talons. Quant à Sa Main, elle se devait d'accueillir Lord Steffon Baratheon en sa qualité de suzerain de l'Orage ainsi que ses jeunes fils Robert et Stannis.

Salle des Héros de Castral-Roc, 273

Le meurtrier hurlait. Ses poumons se gonflaient sous la colère et le désir de vivre tandis que l'Étranger s'en désintéressait. Malgré ses crimes, il vivait. L'œil gauche de Tywin sautillait tandis qu'il observait le criminel s'agiter. Il avança sa main, prêt à finir le travail lui-même, mais la présence de Genna l'en empêchait. Son regard s'attarda vaguement, à travers le flou de la douleur, vers sa soeur.

"Emmènes le. Tues, noies le ou donnes aux lions. Je m'en moque."

Genna ouvrit sa grasse bouche pour l'en empêcher, mais la dureté de son regard la dissuada. Même la langue acérée de sa soeur n'aurait pu lui faire changer d'avis. Pas après le vide qui lui restait dans la poitrine, là où autrefois reposé un coeur d'or brillant. Aussi elle s'exécuta et emporta l'horrible progéniture loin de sa vue. Tywin leva les yeux vers le ciel. Il entendait la voix du Père et de la Mère. Et surtout le souffle de Joanna contre sa joue.

"Attends. Je ne commettrai pas le même crime que cet être immonde. Je dois m'enchaîner à cet être abominable. Emportes Tyrion. Qu'il ne soit dit qu'un Lannister se détourne de son sang."

Cet enfant ne serait jamais le sien. Cette créature pourrait si le ciel le souhait bien servir demain.

Ah et si tu croises la dornienne. Renvoie là. Jamais mes enfants n'épouseront son prince et sa princesse. Mes enfants sont dignes de la royauté et rien d'autre. Va.

Tandis que la porte se refermait, Tywin se tourna vers la gisant de dame son épouse. Feue dame son épouse. Et laissa éclater le premier sanglot de sa vie. Le dernier.

Siège de Sombreval, 276

Six mois ! Il a fallu six mois pour que la Main daigne enfin me sauver ! Avais tu peur de voir Rhaegar hériter trop peu ? Imbécile heureux ! Traître ! Voilà pourquoi jamais je ne donnerai la main de mon fils à ta fille. Cersei n'est que la digne vipère de sa couleuvre de père !

Roide, le seigneur de Castral-Roc essuyait les insultes sans broncher. Le roi, aussi affaibli qu'hagard, ressassait une haine bien plus profonde que les cachots de Sombreval. Lorsqu'il avait été enlevé par ces traîtres à la Couronne, sa Main n'avait pas traîné pour essayer de le libérer. Malgré l'humiliation subie à Port Lannis, où Aerys avait publiquement désavoué Cersei et toutes épousailles entre Lannister et Targaryen. Bien dur prix que celui de la loyauté, Tywin le connaissait que trop bien.

Votre Grâce a subi de terribles épreuves. Je lui pardonne avec humilité cet accès de colère. Venez.

Tywin saisit son roi sans ménagement afin de le traîner vers sa tente. D'odieux souvenirs de Tytos se rappelaient à lui tandis qu'Aerys le menaçait faiblement. Il accomplissait son devoir. Encore.

Tournoi d'Harrenhall, 281

Jaime se redressa, rayonnant dans son armure blanche, avec son fourreau blanc, sa cape blanche. Jusqu'à sa denture rayonnait de blancheur. Il brillait de mille éclats là où le gouffre qu'occupait la place du coeur de Tywin absorbait la moindre lueur d'espoir. La Garde Royale. Des années d'effort auprès d'Hoster Tully pour que son fils puisse épouser sa fille. Pire encore... Tyrion. Un froid glacial gagna le maître du royaume dans les faits. L'ultime trahison de celui qui avait été son ami était bien dure. Il le laissait avec cette créature difforme, là où certains y voyaient un châtiment des dieux, Tywin s'étant élevé trop vite et manquant d'humilité.

Assez. Sa Majesté daignera me libérer de son service. Le devoir m'appelle. Le Roc s'est trop longtemps langui de son seigneur.

Tywin se leva et jeta son insigne sur les genoux du roi. D'un claquement de doigts, il fit signe à Cersei de l'accompagner. Une fille sotte dont même un roi dément ne voulait comme bru et un nain porteur de tous ses péchés. Voilà à quoi il en était réduit. Le royaume en entendrait parler encore. Nul n'oserait plus jamais se moquer des Lannister de cette sorte.

Troisième partie : le Lion en sa tanière

Sac de Port-Réal, 283

Ainsi s'achevait le règne des Targaryen. Sous une pluie de flammes. Les lourdes colonnes de fumée s'élevait des premiers incendies alors que l'ost Lannister s'engouffrait au travers des portes. La confiance d'Aerys était stupide. Comment le roi fol avait pu croire que son ancienne Main accepterait de l'aider ? Les vingt années passées par Tywn à redresser le royaume pour sa propre puissance s'étaient achevées par une humiliation sans nom. Qui rirait bien le dernier désormais ?

Messire ! L'ost Baratheon est sur nos talons ! Ils devraient arriver dans quelques heures à peine !

Tywin hocha la tête. Ainsi, Rhaegar était tombé aussi. Peut être les Dieux lui donnaient leur faveur à nouveau en punissant ceux qui l'avaient humilié avec tant de diligence. Le sire de Castral-Roc se tourna vers Amaury Lorch et ce géant de chevalier que l'on surnommait déjà la Montagne.

Ser, prenez un contingent et retrouvez moi le petit prince et sa soeur. Tuez les. Je veux offrir le sang à notre nouveau roi.
Que fait on de la reine messire ?

Tywin répondit pas. On verrait si le prochain roi refuserait d'épouser la fille de celui qui lui avait offert le royaume.

Salle des gardes, 286

Les hurlements de la jeune femme résonnaient dans les caves du Roc. Nul tourment ne pouvait être pire que celui-ci. Tywin le prenait pour acquis et n'en éprouvait aucun plaisir. Son regard pailleté d'or se tourna vers Tyrion et son minois déformé autant par les Dieux que l'horreur. C'était de son fait. Cet imbécile n'avait que pu s'enticher d'une fille du peuple, une gueuse qui ne valait même pas un liard oublié derrière une chopinette. La leçon était chèrement payée mais le bougre idiot saurait à quoi s'en tenir. Tandis que les derniers gémissements de douleur s'effaçaient au rythme des coups de butoir, Tywin fit signe à son adolescent d'approcher. il lui glissa une pièce entre ses doigts difformes et boudinés.

Un dragon d'or pour toi Tyrion. Ceux du Roc doivent se montrer généreux. Rappelles à la fille qu'un Lannister paie toujours ses dettes.

Le nez plissé devant la démarche grotesque de son fils qui s'éloignait accomplir son odieux devoir conjugal, Tywin se tourna vers Jaime.

Tu as bien fait de dénoncer cette atrocité. Malgré tes voeux idiots, tu te montres capable. Ecoutes moi : jamais ton frère doit connaître la vérité. Tysha était une prostituée que j'ai embauché pour lui apprendre la vie. Elle s'en est partie, heureuse et riche. Est ce bien clair ?
Oui Père... Mais que deviendra t'elle ?
Elle ira là où vont les putes.

Castral-Roc, An 298

Ma chère fille et reine,

Ta visite avec ma délicieuse petite-fille ont su réchauffer mon coeur. Myrcella est une enfant délicieuse. Elle a su me faire oublier ces dernières années au Roc. Comme tu as pu le voir, les destructions laissées par ces sauvages fer-nés ne sont plus qu'un lointain souvenir. La rouille des embruns ne saurait entamer le cœur d'or de l'Ouest.

J'ai finalement décidé me rendre en personne à l'anniversaire de notre prince. Préviens Robert que son beau père sera présent et prépare Joffrey à cette visite. Je ne tolérerai aucun opprobre sur notre nom.

Tendrement vôtre,

Ne me décevez pas.


Après l'avoir pliée et cachetée, Tywin tendit la lettre à son mestre. Il souriait pour la première fois depuis longtemps. Il était temps de montrer au monde que le Lion rugissait toujours avec autant d'éclat.

Te voilà validé !

Félicitations !

Tu vas bientôt être ajouté au groupe de ta région, ce qui te donnera accès à l'intégralité du forum. Tu vas donc pouvoir commencer à RP mais aussi découvrir une partie secrète de NTK, le Passage Secret. Tu y auras d'ailleurs un sujet dédié à ta famille/organisation, créé par le MJ : il s'agit de l'espace dédié aux complots et autres manœuvres politiques, mais lis bien les règles avant toute chose. Aussi, une fois que tu verras ce sujet créé, il faudra poster (sous balises hide) pour lire le message !

Si ce n'est pas déjà fait, tu peux également rejoindre le Discord du forum pour venir papoter avec la communauté, et trouver toujours plus de RPs !

Avant de jouer, il te faudra créer le registre de ton personnage, qui recensera sa chronologie, ses liens, ses RPs... Bref, tout ce qu'il y a à savoir sur lui. Tu peux également créer des personnages précréés si tu le souhaites.

Si tu as des questions, tu peux bien entendu les poster dans la section invités ou sur le Discord, on viendra y répondre au plus vite !

En te souhaitant de belles aventures sur NTK !