Partie de chasse, ft Ramsay Snow

Meera était préoccupée. Pourtant cette forteresse offrait une sécurité indiscutable avec ses remparts épais et ses tours massives. De plus cet environnement ne lui était pas totalement étranger. Elle possédait déjà une expérience de ce genre de bâtiment par le biais de Moat Cailin.

La gène provenait des occupants dans la cour. On pouvait lire dans leurs regards « bouffes grenouilles », « démons des marais »…

Par chance ces préjugés ne semblaient pas avoir prise sur le seigneur Bolton. Il avait écouté attentivement l’exposé de son hôte, et offert une aide adéquate.

En quête de soutien la paludière se tourna vers son compatriote et complice pour cette tâche. Bien qu’il la devance de quelques années Johan Bonvert ne la valait pas dans le domaine de la traque. Il se défendait tout de même, et surtout était un homme honorable. Par conséquent il respecterait ses engagements jusqu’au bout peu importe les conséquences.

Exactement le contraire de l’homme, qu’ils pistaient sur plusieurs lieux déjà.

Les aboiements et les odeurs guidèrent Meera jusqu’à son objectif. Il s’agissait de sa première visite d’un chenil. L’élevage n’était pas dans les habitudes des paludiers. Chez eux un animal était un adversaire ou à la rigueur un voisin, pas un partenaire.

Le spectacle fut désagréable. Dans ce vaste couloir obscur étaient alignés des chiens en cage. Certains aboyaient, d’autres tournaient en rond, ou étaient couchés l’œil torve. Aucun ne paraissait satisfait de son sort.

Ce n’était l’idée que la paludière se faisait la hiérarchie. Un maître devait traiter convenablement ses serviteurs afin de mériter leurs loyautés.

Au fond dans le noir se distinguait une silhouette masculine de taille moyenne. L’homme ne réagit pas lorsqu’elle l’interpella. Sans doute n’avait-il pas entendu à cause des jappements des chiens ?

De mauvaise grâce Meera dut s’enfoncer à l’intérieur. La puanteur, et les cris aigus, assaillirent ses sens si aiguisés.

Si bien qu’à mi-chemin elle retenta sa chance.

« Je cherche le fils de Sir Bolton. » Cria-t-elle difficilement.

On élevait peu la voix dans le Neck. La discrétion y était de mise.

Elle tenta de se remémorer le prénom de l’héritier de Fort-Terreur. Meera n’était pas trop au faite de toutes ces histoires de lignages. Le Neck restait un endroit isolé.

Par conséquent elle ne savait rien du changement brutal au sein de la maison Bolton.