There's only you and me in this world sister ☼ Daenarys

Le vent sur Pentos faisait vaciller les étoiles et faisait également frémir ma douce peau, face au léger froid de la brise apportait sur la demeure. J’étais calmement installée, pensive face à mon futur et celui avec Viserys. Pleine d’espoir et de contrariété, je fus paralysée à la vue du ciel qui venait m’apaiser par ses dessins.

Quand j’entendis des pas dans le couloir et ma porte s’ouvrir, je fus saisis par l’ombre de mon frère, sa voix se portant justement avec douceur jusqu’à moi, je me levai avec cette émotion d’inquiétude m’envahissant complètement, je sentais d’avance que quelque chose n’allait pas et que les nouvelles n’allaient pas être bonnes.

Cette fille fragile au fond de moi, m’agaçait, je voyais au fond de Viserys qu’il voyait en moi ce dragon qui devait s’éveiller, sortir de son cocon et faire briller la maison Targaryen à travers le monde comme il a toujours été coutume.

Tendre, je viens écouter ses paroles et je m’approchai de lui pour saisir ses mains à la fin, noyant mon regard dans le sien, en tant que sœur et sa seule famille, mais en tant qu’allié, dans la vie autant que dans la mort.

- Mon frère, Viserys, sache que je serais toujours avec toi. Tes mains flotteront sans regret sur ma peau et ton regard pourra autant de fois que tu le désires, se perdre dans le mien. Ainsi, je serais fière de porter notre maison et notre héritage au delà de toutes les douleurs possibles, car mon cœur sera à jamais à toi, et le tien sera mien, même au delà de ce monde. Plus personne ne décidera de notre avenir, toi seul saura guider - sur tes ailes ardentes - la puissance des Targaryen. Moi, je suis prête à endosser mensonges et douleurs pour te permettre de monter l’échelle du pouvoir. Partons de ce domaine, allions nous à des gens justes et loyaux. Si il le faut, je me marierai à un homme, dont l’alliance ne sera que tromperie, qu’il soit sauvage ou non, pour qu’il donne richesses et forces à notre croisade.

Me rapprochant encore un peu plus, quittant cette fille innocente et frêle d’apparence, mes yeux bouillonnant de mots forts et d’émotions, je continuai mes aveux longuement réfléchis.

- Car j’ai réfléchi Viserys, rien ne pourra brûler le lien qui nous unis toi et moi. Le trône sera tien et inéluctablement Westeros retrouvera son équilibre originel à la venue de leur vrai Roi.

J’étais investie, sûre et pleine d’espoir et de confiance envers mon frère. Les évènements me poussent à changer, les livres que je lis et les paroles de mon frère me révèlent l’identité et la personnalité que je dois acquérir pour aider et soutenir la voie que le destin nous impose. Je dois être sa femme, sa conseillère, sa sœur et son allié sur qui il pourra toujours compter.

Tandis que je gardai ses mains dans les miennes, j’attendais sa réponse avec tant de patience et douceur. Je ne perdais pas ce qui faisait de moi la Typhon-Née, je changeais certes, je durcissais dans un alliage mêlant douceur et résistance; je me mélangeais aux écailles du jeune dragon, faisant briller ses contours plus que jamais.

Me laissant bercer par la tendresse de mon frère et brûlé par ses mots construits par sa détermination infinie, je finis par accepter mon sort aujourd’hui. des jours difficiles viendront, je vais devoir me soustraire à des gens que je n’aimerai guère, souffrir pour le bien de notre futur et supporter l’humiliation et le mensonge; pourtant, je suis prête à supporter ce poids, quitte à ce que cela brise mon dos si frêle.

Ecoutant les paroles censées de mon frère je me défaits légèrement de son corps chaleureux et je viens prendre sa main pour la poser de nouveau contre ma joue, son pouce proche de ma lèvre par inadvertance. Sa main était grande comparée à mon visage encore enfantin, pourtant, je vivais le trouble de grandes personnes, je ne connaissais pas les histoires de petite fille, je devais grandir et me fortifier encore plus vite.

- Dans ce cas partons de suite, emportons ce qui est à nous et laissons ces richesses corrompues à cet homme, car tôt ou tard, elles nous reviendront.

Maintenant que nous nous sommes compris, je quittai cette acte de tendresse envers mon frère pour lui tourner le dos face un meuble en bois riche et recouvert de mes effets personnels que je chérissais, des choses que je possédais et que j’aimais observer et en prendre le plus grand soin; la plupart de ces objets étaient des livres. Par le poids de ces effets, je savais que je ne pourrais tout prendre, alors je pris dans mes mains, celui qui comptait le plus à mes yeux, celui que retraçait l’histoire des Targaryen sur une grande période.

Alors que le vent qui passait par ma fenêtre ouverte faisait danser mes cheveux argentés et donnait un rythme angélique à ma robe blanchâtre à la ceinture dorée, je fus tout de même saisit de frissons et d’inquiétude quand au voyage et aux obstacles que j’allais affronter; j’avais peur pour mon frère et moi.

Baissant la tête et serrant le livre contre ma poitrine, je ne voulais pas montrer ma faiblesse à me détacher encore d’un lieu que j’avais appris à connaître. Je savais que les temps qui allaient arriver allaient être durs, vraiment durs, et même si je me disais prête, l’enfant effrayée encore en moi avait la gorge nouée et les mains qui se refroidissaient petit à petit tandis que mon cœur battait à la chamade.