the taverns of the bastard daughter of Valyria - avec Brynden Hawick

Son fils Halleck avait épousé la jeune fille qu’il aimait et Eldred l’avait laissé profiter de sa jeune épouse en le laissant à la tête de Codd-Castle et en partant en expédition. Les cales de son navire étaient pleines de morues séchées qu’il comptait vendre à Braavos. Là-bas, il y avait de bons payeurs et son poisson était particulièrement apprécié. La pêche avait été particulièrement bonne et malgré les pertes occasionnées par la défaite des Iles de fer en 289, Eldred espérait enfin remonter la pente cette année.
Cette expédition vers Braavos, Eldred la faisait en compagnie de son fils Addam, qui était le meilleur négociateur de la famille Morru. Le jeune homme s’était porté volontaire pour accompagner son père, mais Eldred le soupçonnait de vouloir également se chercher une épouse dans des contrées plus lointaines. Addam était en âge de prendre une femme et étant le fils d’une femme-sel, il avait renoncé à regarder vers les filles des Iles de fer, qui avaient tendance à plus regarder le nom que les qualités de l’homme. Heureusement pour son fils, Eldred se moquait bien que l’épouse soit noble, serf, venant de Westeros ou d’Essos, tout ce qui comptait pour lui, c’était que ses enfants soient satisfaits de leur ménage. Avec Halleck c’était une réussite et peut-être même qu’à son retour le ventre de la jeune mariée porterait son futur petit-enfant.

La brume et la roche noire était reconnaissable de tous les marins, mais si une personne pouvait encore douter d’être à Braavos, l’imposant colosse le lui ôterait immédiatement. Eldred avait toujours été impressionné par cette statue et il fut amusé de voir le regard éberlué de son fils face à elle. Addam ne s’était encore jamais rendu à Braavos et le père avait bien l’intention de faire découvrir les lieux à son fils.
Quand ils accostèrent, les Morrus déchargèrent leur cargaison et l’heure des négociations arriva. Eldred voulait tirer un bon prix de sa marchandise et il chargea son fils de parlementer avec les acheteurs. Leurs poissons étaient de bonne qualité, c’était indéniable. Après plusieurs heures, une bonne partie de la marchandise était vendue et Eldred paya ses hommes, les laissant libres de vaquer à leurs occupations, ce qui pour la plupart signifiait de se rendre au bordel. Eldred conduisit, son fils et ceux qui n’avaient pas envie de perdre l'entièreté de leur salaire pour une fille, dans une bonne taverne de Braavos qu’il avait l’habitude de fréquenter quand il venait.
Quand il passa la porte, il fut presque étourdi par les effluves d’alcool qui se dégageaient des lieux. Les premières boissons furent servis et ils s’installèrent dans un coin de la taverne. L’ambiance y était bonne, un barde jouait et chantait les louanges de la cité. Rapidement les chopes s’enchaînèrent et les voix se firent plus fortes. Eldred commença à pousser la chansonnette en entonnant “L’épouse du Dornien” avant d’enchaîner sur “La Pucelle d’hiver”, ses hommes reprenaient certains de ses refrains, le tout dans une ambiance bonne enfant. Grisés par l’alcool, certains avaient fini par les abandonner pour une prostituée qui étaient venues les aguicher, mais Eldred restait à son poste, si prostituée il devait y avoir, il irait la chercher dans un lieu plus propre qu’une taverne. Il était probablement à sa sixième chope quand il finit par apercevoir un grand rouquin dont le faciès était bien plus westerosi qu’essossien.

“ Hé l’grand rouquin là-bas ! Toi t’es d’chez moi ! Viens à ma table l’ami !” héla Eldred à travers la taverne. C’était toujours ainsi dans de tels endroits, on y faisait toujours des rencontres.