Rencontre imprévue... Ft Myrcella Baratheon

Je crois bien que j’étouffe dans ce palais aux dimensions inhumaines. Je quitte mes appartements pour prendre mon cheval. Je souhaite m'en aller un instant loin du palais et de cette ville puante pour y voir plus clair.

Tout semble se liguer contre moi pour contrarier cette envie bien innocente...

Dans mon agacement naturel, je crois bien avoir perdu mes repères physiques. Il y a de quoi s'égarer dans ce lieu imaginé par un fou. Ce Palais a été conçu pour que tous les humains se sentent misérables devant tant de démesures et de grandeurs. Pas un endroit, pas le moindre espace qui ne rappellent les Targaryens et leur gloire éteinte.

Si j'avais été roi, j'aurais détruit ce palais pierre par pierre et jeté le Trône de Fer à la mer. Je garde cette pensée blasphématoire pour moi. Je suis déjà et pour toujours, un tueur de roi aux yeux de tous. Je vais tacher d'épargner ce qui reste encore de ma réputation. Il serait dommageable pour ma personne que se rajoute à coté de Régicide, le titre de Traitre.

Je cherche depuis un instant le chemin vers les écuries. Je fulmine. Tout a été pensé pour que l'on perde le sens du haut et du bas, de la droite comme de la gauche. Je vais éviter de demander mon chemin aux servants que je croise. J'ai dans l'idée que le ridicule tue plus surement qu'une dague.

Dans ce cas de figure, j'aime mieux la dague...

Au détour d'un couloir éclairé par des torches, je reçois en plein visage  une brise légère. Je devine la proximité de fenêtres. Il me suffit de quelques pas pour déboucher sur un couloir dont tout un coté est une succession de fenêtres en ogives donnant vers l’extérieur et les écuries en contrebas.

Je soupire devant le hasard qui me sert et sauve ma dignité.

La lumière naturelle blesse un instant mes yeux. Je finis cependant par remarquer la silhouette fragile de Myrcella Baratheon. Je distingue son dos et la chevelure blonde si facilement identifiable.
Elle est appuyée contre la rampe d'une des fenêtres donnant sur la cour. Je penche la tête par l'une d'elle pour découvrir ce qu'elle observe en se cachant à demi.

Plusieurs chevaux sont alignés, dessellés et attendant visiblement d’être entretenus et bouchonnés.  La jeune fille est si absorbée par sa contemplation qu'elle ne sent pas ma présence.

Je me penche vers son oreille.

"Aucune raison de se cacher. Ce sont des chevaux, pas des lions. Ils ne vont pas te manger" .