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Knotted souls ◈ Jazara

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Sariel Adarys

Sariel Adarys

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Knotted souls
Port-Réal ◈ 298, lune 4, semaine 1, jour 4 ◈ ft. @Jazara Saaros  
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Sariel le regrettera, il en a parfaitement conscience, mais pour l’heure, il savoure ces quelques heures de liberté.

Le soleil décline à l’horizon, nimbant le ciel de couleurs orangées chatoyantes, mais les rues de Port-Réal grouillent encore d’activité. Les passants se pressent et s’entassent, oubliant les venelles voisines pour échapper au gros de la foule, tandis que les commerçants les haranguent dans l’espoir de vendre leurs produits. L’odeur du pain chaud se mêle à la transpiration, puis s’évanouit face au poisson frais présenté sur les quais. La clameur ne désemplit pas, et les hommes chargent les nouvelles cargaisons à bord des bateaux.

Le pas léger, Sariel lorgne sur les navires amarrés. Sa main soupèse la bourse dissimulée dans les plis de ses vêtements usés par les années. Son allure un brin pouilleuse, parfaite pour se fondre dans la masse, ne s’accorde pas avec toutes les pièces d’or amassées ces derniers jours. Il aurait cru les habitants de Port-Réal plus vigilants face aux voleurs, mais l’approche du tournoi attire bien des foules et attire l’attention ailleurs. Sariel ne s’en plaint pas, cela dit ; il préfère cette facilité presque déconcertante à la perspective d’un tête-à-tête avec le Guet.

A quelques pas, une caraque hisse sa grande voile. Les marins ne rechignent pas à la tâche sur le pont tandis que le quartier-maître vocifère ses ordres pour parer au départ. Sariel a largement de quoi s’offrir une place à bord, et même une couchette dans une cabine - peut-être qu’il a même assez pour exiger un départ immédiat. Il partirait pour les Cités Libres, Lys peut-être, puis continuerait sa route sans jamais s’arrêter. Une vie à battre la campagne, ou alors il retournerait à l’abri derrière les murs de Meereen, loin de l’influence des Adarys.

Sa vie à Meereen était bien meilleure que son quotidien actuel.

Une moue se dessine sur son visage tandis qu’il reprend sa route, le cœur serré. Il abandonne le port pour fuir cette tentation, aussi parce qu’il sait que Gaebril le cherchera sur les quais en premier. Sariel a réussi à semer son chaperon, ce n’est pas pour lui faciliter la tâche pour le retrouver ensuite. Il déglutit d’ailleurs à cette pensée, et la chasse bien vite - il préfère ne pas imaginer quelles “conséquences” lui réservera Gaebril face à ce faux bond.

Face aux angoisses qui menacent de le submerger, Sariel cherche une diversion, n’importe laquelle, de quoi s’occuper l’esprit. La rue dans laquelle il s’aventure offre des enseignes variées, mais aucune ne retient vraiment son attention. Une indique le comptoir d’un armateur, plusieurs dévoilent la présence d’auberges et autres tavernes déjà pleines à craquer avec le tournoi qui attire des visiteurs à travers tout Westeros. Si ça ne tenait qu’à lui, Sariel n’aurait pas mis les pieds à Port-Réal, mais la maison Kenning a fait le déplacement jusqu’à la capitale, et sa femme l’a emporté avec elle dans ses bagages.

Le juron au bord des lèvres, une vitrine attire le regard de Sariel. Il s’arrête, vérifie malgré lui les alentours pour s’assurer que Gaebril ne s’apprête pas à surgir des ombres, puis il jette un coup d’œil aux produits exposés. Bon nombre de marchandises proviennent de Westeros, certains objets d’artisanat reflètent des origines variées, des Cités Libres aux Îles d’Été, en passant par le Pays de Ghis. Certaines décorations, comme cette statuette dorée qui représente une femme aux seins nues, lui rappellent ses années à Meereen.

Après un dernier regard aux alentours, Sariel pousse la porte, intrigué par ce comptoir commercial. A l’intérieur, ses yeux se perdent sur les étagères emboutiquées, sur tous ces trésors collectés au gré de voyages sans doute palpitants.

Il repère bien vite la commerçante, peut-être la propriétaire. Avec son cache-œil, elle participe à l’atmosphère particulière des lieux.

— Excusez-moi ?  Sariel opte pour la langue du commerce, qu’il a appris à parler à Braavos. C’est bien une bouteille de persiâcre ?

Il désigne une bouteille derrière le comptoir. Les tavernes de Westeros ne proposent pas cet alcool de Meereen, pour son plus grand regret.
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Jazara Saaros

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298, lune 4, semaine 1, jour 4
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Knotted Souls
Jazara lorgne sur la bouteille de jus de pomme, encore scellée - Syreo sait qu’elle n’y aurait jamais touché, sinon, même comme cadeau de sa part - avant de jeter un regard vers l’extérieur de la boutique. Il se fait tard, elle a déjà renvoyé son apprenti chez lui, envoyé son second à la chasse au Kraken à l’autre bout de la ville pour avoir un peu de paix ; elle pourrait fermer boutique, non ? Il est peu probable qu’un client se décide à venir à cette heure.

À l’instant même où elle prend la décision de fermer et où elle se relève de sa chaise, ferme le livre de compte à jour, une silhouette masculine pousse la porte de sa boutique.

— Bonjour, bienvenue au comptoir Du bout du monde !

Quand bien même Jaz voudrait soupirer de dépit, elle salut le client potentiel en Langue commune, teinté de son accent indéfinissable. Elle esquisse un sourire poli, laisse le jeune homme découvrir les étagères. Elle range la bouteille de jus de pomme sous son comptoir, laisse penser son client qu’elle ne l’observe pas vraiment, alors qu’elle ne le quitte jamais du coin de l’oeil.

Il n’a pas la mine de ceux qui posent le pied d’habitude dans son comptoir ; s’il essaye de voler quoi que ce soit en pensant qu’elle n’arrivera pas à l’attraper, il se trompe amèrement. Tant pis pour son jus de pomme qui irait dire bonjour à une nouvelle tête ; elle n’est pas si mauvaise pour lancer des objets.

Cependant, ses doutes fondent quelque peu lorsque son client s’adresse à elle, intéressé par un article dont il connaît le nom. Il n’est certes pas si rare de trouver des gens en provenance d’Essos à Port-Réal, bien moins que dans le reste de Westeros et s’il demande confirmation, il n’a probablement pas l’intention de laisser ses mains traîner.

— C’est exact, vous avez l’œil ! Ou plutôt, un bon palais ? Le goût diffère très légèrement du persiâcre que l’on peut trouver à Meereen, bien que nous ayons à cœur de nous assurer des meilleures conditions de conservation.

Jaz esquisse un sourire amusé alors qu'elle passe dans la langue du commerce, comme son interlocuteur, et qu'elle se fait enjouée et chaleureuse ; un sale type renfrogné, c’est moins vendeur. Il est d’ailleurs probable qu’elle lui fasse la bouteille au même prix que les autres Esterosii qui viennent à son comptoir, plutôt que le prix plus important qu’elle applique pour les bourgeois et nobles qui veulent simplement du dépaysement et de quoi se vanter à leur prochain dîner.

Les premiers, elle cherche à les fidéliser avec des prix d’amis ; les seconds cherchent surtout à se vanter de combien ils ont mis dedans, et elle se fait un plaisir de les aider.

Jazara doute cependant qu’il revienne beaucoup d’ici la fin du tournoi ; il doit être venu pour l’occasion et repartira dès le calme revenu. Autant le pousser le plus à la dépense maintenant avec des prix raisonnables. Il aura l’impression de faire de bonnes affaires, et elle s’en mettra plein les poches.

— Je tiens à préciser qu’elle sera plus cher que dans une taverne de Meereen, bien que je puisse vous faire un prix, entre connaisseurs. La maison ne fait pas crédit, mais pour le reste… Je ne m’en soucie pas.

Le sous-entendu ne passera sans doute pas au-dessus de la tête du jeune homme. Son comptoir n’est peut-être pas dans le quartier le plus prisé de la ville, mais il est rare de voir des gens mal fagotés avoir de quoi s’acheter des biens importés, même s’il ne s’agit que d’une bouteille de vin. Surtout ces derniers temps, avec tous ces nobliaux de campagne qui remontent et le Guet qui a fait un petit peu le ménage pour que la ville paraisse présentable. S’il a volé l’argent avec lequel il compte la payer, ce n’est pas particulièrement son problème, tant qu’elle a ses pièces.

Au pire, si la Garde vient lui chercher des noises, elle fera son grand numéro de commerçante outrée, peut-être même avec un soupçon de faux évanouissement pour mettre mal à l’aise ces messieurs et les pousser à revenir plus tard. Ainsi, elle gagnera le temps nécessaire pour préparer une défense solide et graisser les bonnes pattes dans le cas presque improbable où l’affaire prendrait de l’ampleur.

Improbable n’est pourtant pas impossible. Il serait d’ailleurs certainement plus facile à Jaz de refuser un client aussi suspicieux. Plus facile, mais cela ne lui ressemblerait pas. Elle serait bien hypocrite d’ailleurs de le foutre dehors rien qu’à sa tête ; elle-même n’est-elle pas qu’un masque sur une vérité bien trop hideuse ?

— Est-ce qu’il y a autre chose de Meereen qui pourrait vous faire plaisir ? S’il n’est pas exposé, je regarderai dans l’arrière-boutique, ou je peux le commander, si vous n’êtes pas de passage.

Jazara ne présume de rien et à vrai dire, elle ne veut pas particulièrement en savoir plus sur son client. Il a probablement vécu à Meereen un certain temps, c’est tout ce qu’elle a besoin de connaître pour vendre. Il est peu probable qu’il soit quelqu’un qu’elle ait un avantage à côtoyer, alors autant ne pas s’embêter.

Il lui mentirait sûrement, d’ailleurs, et il aurait bien raison.
Emme



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La propriétaire des lieux - du comptoir Au bout du monde - se pare de l’air avenant propre aux commerçants, de ce sourire chaleureux qui sonne pourtant si faux - Sariel arborait le même à Braavos, lorsqu’il attirait les passants vers ses jeux de hasard qui n’en avaient que le nom. Il se montrait sous un jour bienveillant, inoffensif ; de quoi faire baisser leur garde aux personnes qu’il arnaquait. Des habitudes qu’il n’a en rien perdu à Westeros, et qui sont toujours les siennes afin d’accumuler un petit pécule secret qui ne dépend pas des finances d’Ysold Kenning.

Alors la femme en face de lui peut bien lui offrir tous les sourires du monde, Sariel ne tombe guère dans le panneau. Sa compréhension de la langue du commerce s’étend aussi à tous ces petits gestes dont les commerçants ont le secret. S’il moufte dans sa boutique, elle l’expédiera dehors manu militari sans tergiverser. Et s’il a l’intention d’acheter, elle escompte bien l’escroquer d’une façon ou d’une autre.

La commerçante lui confirme toutes ses hypothèses avec son discours prononcé avec soin et un intérêt du détail. Sariel ne l’écoute qu’à moitié ; il a la confirmation souhaitée. Il n’a pas rêvé quand il est passé devant la vitrine, qu’il a ensuite étudié pendant un instant. La bouteille de persiâcre a attiré son regard, et quitte à rester à Port-Réal pendant encore une bonne semaine, autant s’offrir un peu de réconfort. Si Gaebril l’apprend, il peut dire au revoir à sa bouteille, mais il suffira que son chaperon n’apprenne rien sur ses petites emplettes.

Sans répondre à la propriétaire des lieux, Sariel jette un nouveau regard aux étagères pleines à craquer, en quête d’autres marchandises de Meereen. Des bibelots de Lys ou encore de Myr s’entassent dans les différentes vitrines, à tous les coups vendus à des prix exorbitants aux nobliaux du coin alors qu’ils valent en réalité trois fois rien dans ces Cités, mais Sariel n’émet aucun commentaire. Avec ses arnaques sur les jeux de hasard, il use des mêmes ficelles pour les attrape-nigauds alors il ne la jugera pas. Les affaires sont les affaires.

Un rire désabusé lui échappe toutefois lorsqu’elle affirme que le prix sera plus élevé qu’à Meereen, mais qu’elle accordera un prix d’ami, entre connaisseurs. Il se revoit dans les rues de Braavos, à flatter de parfaits inconnus pour les pousser à relancer au lieu de se coucher, et donc à parier davantage.

Peut-être qu’il aurait dû se reconvertir en tant que commerçant, en fin de compte. L’argent n’aurait pas été un problème.

A nouveau, il scrute les étagères, fait quelques pas pour faire mine d’observer un objet en particulier alors que ce même objet ne lui soulève que de l’indifférence. Ses yeux glissent vers la porte et vers la rue, discrètement, comme s’il s’assurait de n’avoir rien manqué dans la vitrine alors qu’il vérifie l’absence de Gaebril.

— Le persiâcre. Toujours la langue du commerce, avec cette impolitesse qui lui vaudrait un coup de coude dans les côtes de la part de Gaebril dans d’autres circonstances. Les propos de la commerçante lui passent au-dessus de la tête. Vous avez le moyen d’en obtenir d’autres bouteilles ?

Le persiâcre lui apporte un semblant de réconfort, alors s’il peut sécuriser son approvisionnement, Sariel ne refuse pas cette opportunité. Cet alcool à base de kaki ne lui rendra pas sa liberté, mais peut-être qu’il adoucira son quotidien.

— Et de le livrer ailleurs qu’à Port-Réal ?

Et surtout, alors que la commerçante a tenté de l’amadouer avec ses “prix d’amis”, Sariel la ferre à son tour avec la perspective d’un contrat juteux qui durera au-delà d’une simple venue.

Gaebril, bien sûr, ne le verra jamais de cet œil-là, mais qu’importe.
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Jazara Saaros

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Son client n’est pas dupe de son petit jeu ; son rire désabusé ne la trompe pas. Jazara retient un ricanement amusé - très peu professionnel, même de sa part - alors qu’il scrute à nouveau les étagères et furète parmi la collection d’objets. Il joue avec elle comme elle essaye de l’embobiner ; un confrère, peut-être, en vêtements peu glorieux pour avoir la paix dans les rues de Port-Réal, surtout en ces temps de tournoi ?

Elle réfute l’idée alors que son client en revient finalement au persiâcre, la seule chose qui l’intéresse réellement. Elle se fiche bien de son impolitesse, mais un confrère aurait probablement gardé un vernis de politesse pour la ménager, dans l’optique qu’un jour elle pourrait être sa cliente, ou une associée potentielle en affaires. Enfin, s’il réfléchit plus loin que le bout de son nez.

— Pensez-vous que j’importe les bouteilles une par une ? Même tous les joyaux portés par une reine ne suffirait pas à la payer, dans ce cas.

Jaz ne peut s’empêcher de répondre avec une taquinerie ; après tout, son client n’est pas à cheval sur la politesse, cet écart ne devrait pas être impardonnable. Cependant, il faut bien répondre sérieusement aux questions de son client, surtout lorsque celui-ci évoque une livraison en dehors de Port-Réal. Il n’est décidément pas ce qu’il veut laisser paraître.

Jazara a cherché cette opportunité ces derniers mois pour légitimiser ses déplacements dans les régions de la Couronne, afin de rester hors de l’attention d’indésirables. Elle ne tient pas à avoir d’ennuis avec des seigneurs de fiefs parce qu’elle aura mis son nez là où il ne fallait pas. Elle ne peut pas laisser filer cette occasion entre ses doigts.

Elle ne peut pas non plus se montrer trop empressée, ou son client s’en rendra probablement compte et en usera contre elle.

— Il me reste quelques caisses et je devrais recevoir un autre lot d’ici… Attendez, je vais regarder.

Cela l’embête de ne pas s’en souvenir ; Jaz préfère ne pas avoir à se battre avec des lettres en public, mais elle n’a pas le choix, elle a elle-même envoyé son partenaire lettré voir ailleurs si elle y était. Elle se saisit du livre de commandes sous son comptoir et l’ouvre, plissant les yeux et le doigt sous les lettres pour trouver la ligne concernant le persiâcre.

Heureusement que Syreo a une écriture plus lisible que la moyenne. Jaz jurerait même qu’il écrit plus gros depuis qu’il s’est rendu compte qu’elle avait du mal à lire.

— Notre prochaine cargaison devrait arriver d’ici deux à trois semaines, si le temps est clément en mer.

Jazara referme le livre, passe ses doigts sur ses yeux pour les masser rapidement, et le ranger avant de retourner toute son attention sur le dragon aux oeufs d’or qui a décidé de passer le pas de sa boutique. Elle serait même prête à réduire encore un peu ses marges pour pouvoir se déplacer sans attirer trop de suspicion.

Il est plus difficile de la soupçonner de mauvaises intentions si la raison de son voyage est bien réelle.

— Quand à la livraison, cela dépend où exactement. Il me faudra probablement du temps pour organiser le transport, si ce n’est pas un endroit où j’ai déjà fait envoyer des marchandises.

Une pointe de mensonge pour noyer l’intérêt tout particulier qu’elle porte à sa proposition. C’est presque trop beau pour être vrai, mais il faut bien parfois savoir prendre un peu de risques, non ?
Emme



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Le ton un brin moqueur de la commerçante passe au-dessus de Sariel sans l’effleurer. Elle aurait pu recevoir cette bouteille par erreur, ou en guise de découverte ; rien ne l’oblige à en avoir d’autres en réserve, ou à en recevoir de manière régulière - ou même d’avoir tout simplement un fournisseur dédié. En dehors de Meereen, le persiâcre peine à trouver grâce. Trop acide, parfois qualifié de boisson pour “barbare”, Sariel a toujours eu du mal à dénicher des tavernes qui en servaient à Braavos - et en Westeros, cette mission relève de l’impossible.

Alors forcément, face à la propriétaire du comptoir, il tient à s’assurer d’évidences toutes simples pour éviter des déconvenues par la suite.

L’angoisse que Gaebril surgisse dans la boutique lui sert d’ailleurs assez les tripes pour contenir tout sourire. Sariel reste sérieux, prêt à bondir hors de danger - une impassibilité qui s’avère à son avantage dans ces négociations. Il sait ce qu’il veut, trahit seulement une nervosité qui n’a rien à voir avec leurs échanges, et campe fermement ses positions. Les habitudes commerçantes de ses années à jouer les arnaqueurs prennent le relai, s’assurent qu’il obtienne gain de cause. S’il peut faire livrer du persiâcre à Kayce… ça n’arrangera rien à sa situation présente, mais au moins, il disposera d’un petit réconfort.

Cela dit, il lui faudra dénicher un lieu de stockage non loin du port, mais à Kayce directement - Gaebril ne doit surtout pas mettre la main dessus ! Pour l’heure, il n’a pas de cachette en tête, mais il s’attellera à en trouver dès son retour. Avec l’argent qu’il accumule depuis son arrivée en Westeros, il a peut-être de quoi louer un petit local - voire en acheter un ? Il n’a aucun idée de ce genre de prix - pour entreposer les caisses de persiâcre.

— Combien de bouteilles dans une caisse ?

Il s’agit de ne pas trop en commander, pour ne pas avoir trop de bouteilles à stocker à l’abri des regards. Peut-être partir sur des livraisons régulières ? Trop de régularité risque d’alerter Gaebril, et l’argent lui fera défaut à un moment ou à un autre. Ses rentrées d’argent s’avèrent assez irrégulières, à cause de son chaperon qui le lâche rarement, et Sariel compte conserver un pécule de réserve pour les coups durs - au cas où. Il ne compte pas tout dilapider pour du persiâcre.

Mais si la commerçante vient régulièrement, il aura l’assurance d’avoir un bateau connu au port de Kayce pour pouvoir fuir un jour. S’il la paie assez ce jour-là, et en mémoire de leur lien commercial, elle ne le trahira peut-être pas.

— A quelle régularité pouvez-vous faire des livraisons dans l’Ouest ?

Sariel ne fournit pas de ville précise pour l’instant, car trop en dévoiler ne servira à rien si l’Ouest ne fait guère parti de ses prérogatives. Il a besoin de savoir qu’elle compte bel et bien s’engager sur ce chemin, et pas l’abandonner au beau milieu. Autrement, il aura pris des risques inutiles.

— Et quelle fourchette de prix, à première vue ? Il se permet un léger rire alors qu’il se tourne vers elle, délaissant les étagères trop chargées. Je ne roule pas sur l’or, mais on peut sans doute s’arranger.  
(c) chandelles


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Son client paraît lui faire une offre sérieuse. Il reste malgré les limites qu'elle pose et qui auraient probablement ennuyé quelqu'un de moins intéressé. Jazara retient un sourire satisfait alors qu'il lui pose encore plus de questions, preuve supplémentaire de son désir de mener cette transaction à bien.

À vrai dire, cela lui paraît même trop beau pour être vrai. Les gens d'Essos ne sont pas si rares en Westeros, certes, mais la plupart se concentrent sur Port-Réal et ses alentours. L'Ouest, cela commence déjà à faire loin et surtout, il s'agit du territoire des lions, qui ne verraient probablement pas d'un bon oeil sa présence, s'ils découvrent son employeur.

Jazara n'est pas confiante au point d'imaginer qu'il est impossible de le découvrir. Varys l'a bien fait, après tout.

Elle tapote le bois de son comptoir, alors qu'elle calcule rapidement le coût brut des caisses de persiâcre, celui du transport et ce qu'elle peut permettre de réduire sur sa marge, avant de finalement répondre à son client.

— Six par caisse, pour 5 étoiles de cuivre par caisse.

Jazara devrait normalement lui faire payer au minimum un cerf d'argent et encore, sans compte les frais de livraison. Enfin, s'il ne se profilait pas comme un acheteur régulier et une porte d'entrée dans l'Ouest. Elle rogne sur ses marges, certes, mais il suffira d'augmenter un peu les prix sur certains autres objets si cela représente un réel risque pour ses finances. Elle en doute, cependant, et ce qu'elle peut y gagne représente bien plus que quelques cerfs d'argent.

Ce qu'elle peut y perdre aussi.

— Une fois toutes les trois ou quatre lunes tout au plus, je dirais. Deux fois par an au grand minimum, tant que je n'ai que quelques clients.

Qu'elle ne lui donne pas non plus l'impression de sauter sur l'occasion. Jazara préfère rester prudente - il pourrait s'agir d'un espion venu l'appâter avec une grosse carotte, maintenant qu'elle y réfléchit - et cacher son empressement. Mieux vaut perdre une opportunité que sa tête ; la première option a l'avantage de ne pas être définitive.

— Je pourrais fournir une estimation plus précise selon le lieu. Certaines villes de l'Ouest sont plus longues à joindre que d'autres.

À son tour de partir à la chasse aux informations pour décider si elle prend des risques ou non. Qu'elle n'aille pas se jeter dans la gueule du lion à l'aveugle, non plus.
Emme



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