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gold makes the world go round ▬ ft. Iliyanna

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Baelon Celtigar

Baelon Celtigar

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Jour 2, Lune 4, An 298, Port-Réal

— gold makes the world go round. —

Les jardins du Donjon rouge étaient, déjà du temps de sa jeunesse, un endroit où il aimait flâner de longues heures, son regard d’éphèbe enchanté par la beauté des parterres aux couleurs intriquées, des buis savamment taillés pour honorer telle ou telle maison, des senteurs exquises qui émanaient des fleurs délicates. Un lieu comme suspendu hors du temps, serein, loin des tumultes de la cour, où il donnait volontiers rendez-vous à ses belles, pour des idylles plus ou moins innocentes, découvrant la fièvre des amours ingénus. Aujourd’hui, si la beauté de ce havre de paix n’a pas changé, elle ne l’émeut plus ; son regard passe avec indifférence sur le spectacle coquet, les souvenirs lointains, évoqués par telle ou telle plante exotique, de ses entrevues courtoises le laissent de marbre. À la place, Baelon s’imagine quels complots ont été tissés ici, loin des oreilles indiscrètes, quelle fin a été précipitée par des intrigants, quels yeux félons pourraient l’observer, à cet instant précis, à son insu.

Le Celtigar secoue la tête pour chasser ces vilains songes, arrive, d’un pas lent, à l’alcôve qu’il a renseignée à la dornienne ; un léger renfoncement circulaire, bâti en pierres, muni d’une large ouverture, donnant une vue imprenable sur la Néra. Au centre se dressent une table en fer et deux chaises, s’asseyant sur l’une d’elles. Son écuyer, qui l’a suivi jusqu’ici, place sur la surface une carafe de vin et deux verres, frappés de l’emblème de sa maison. D’un geste de la main, le valyrien congédie l’adolescent, qui cavale vaquer à ses occupations sans se faire plus prier. L’événement les ayant conduits ici est le premier de cette ampleur pour le nobliau, Baelon l’a dès lors nanti d’un généreux pécule ; s’il ne goûte plus guère aux plaisirs que Port-Réal a à offrir, il n’y a pas de raison que le jeune ait à s’en priver lui aussi.

S’il n’a pas été enchanté à l’idée de devoir se rendre à la Capitale, pour l’anniversaire d’un prince dont il n’a que faire, le Celtigar ne peut nier que c’est une occasion propice pour tisser de nouveaux liens avec d’influentes maisons, et de cultiver ceux déjà établis. C’est pour cette raison que, hier dans la soirée, il a donné comme instruction à son écuyer de porter à Iliyanna Dayne un parchemin lui donnant rendez-vous au cœur des jardins. Lors du tournoi de Castral Roc, le regard de Baelon avait été captivé par l’allure singulière de la dornienne, qui possède des similarités troublantes avec le phénotype valyrien ; de là, une conversation s’était tissée, ayant débouché sur des accords commerciaux plutôt lucratifs. Les mœurs de la principauté lui étant tout à plein étrangers, il ne s’était pas étonné que, malgré la présence d’un seigneur de Haut-Hermitage, c’était bel et bien elle qui avait entériné les dits accords.

Un regard absent posé sur la Néra, où naviguent tranquillement plusieurs vaisseaux, un bruissement de tissu le tire de sa rêverie. Baelon se lève aussitôt, fait face à son invitée. « Lady Dayne. » dit-il courtoisement, avant de s’incliner et de lui baiser la main. Un sourire poli aux lèvres, il invite, d’un large geste du bras, la dornienne à s’installer à table. « Il est bon de vous revoir. » fait-il en s’asseyant. Une danse compassée, que ces échanges de plaisanteries bienséantes, dont il préférerait se passer, mais obligatoire en présence de gens de qualité. « Le voyage s’est-il passé sans encombre ? » demande-t-il avec toujours cette même courtoisie de façade.



(c) oxymort


Iliyanna Dayne

Iliyanna Dayne

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Gold makes the world go round.
@Baelon Celtigar | Iliyanna Dayne
Jour 2 de la Lune 4 de l’an 298, à Port-Réal.

On ne peut dire que la capitale de Westeros faillit à la réputation qui la précède. A peine avais-je posé mes affaires au camp du tournoi à venir, à peine le pavillon eut-il été monté qu’un jeune homme, apparemment un écuyer, s’adressa à l’un des soldats de mon cortège. Une missive m’était adressée. A moi, pas à Gerold mais bien à moi : Iliyanna Dayne. Je n’avais pu contenir mon sourire à cet instant. Mon frère aurait beau dire ce qu’il voulait, ma présence ici n’était pas de trop. Je reconnus le sceau et le crabe des Celtigar. Il n’y avait qu’un seul homme de cette maison que j’avais rencontré par le passé, au tournoi de Castral Roc. Je me rappelle encore avoir été à la fois impressionnée et séduite par cet homme pourtant bien plus âgé que moi. J’étais jeune, naïve et rencontrais des hommes autres que ceux de Haut-Hermitage ou de Dorne. J’apprenais à séduire et à être consciente de ma personne et du pouvoir que j’avais entre mes mains. Apparemment, il avait entendu parler de ma venue et il me conviait à le retrouver, dès le lendemain, dans les jardins du donjon rouge pour des affaires commerciales.

Je me rappelle encore que, sans réellement savoir ce que je faisais, j’avais initié des accords entre la maison Dayne et la maison Celtigar en évoquant nos rares richesses à cet homme et, il me semble me rappeler que mon père avait conclu le reste par la suite. Peut-être que finalement, j’étais destinée à jouer ce rôle. Mon frère aurait aimé me voir ennuyée à Haut-Hermitage à détester ce que je fais, même si c’est en partie vraie, il faut dire que je me délecte de certains aspects.

Lorsque vint l’heure de me rendre au Donjon Rouge, on insista une nouvelle fois pour que je sois escortée. Elyse aurait voulu m’accompagner personnellement mais je préférais quelqu’un de plus neutre. J’étais à la fois terrifiée et impatiente de me rendre dans les jardins si réputés du donjon, je n’en avais eu que les récits d’Elyse ou des livres que j’ai pu lire, des rumeurs partagées, rien de plus. Mais je n’allais pas visiter les jardin pour le plaisir d’admirer la flore locale, mon objectif était bien plus sérieux et important. J’appréhendais malgré tout, Mestre Isembard ne m’avait que très peu informée sur les procédés à suivre, mais il n’était pas question de bluffer, Baelon Celtigar allait devoir se contenter de la piètre négociatrice que je suis.

Toujours escortée et après avoir passé plusieurs barrières de gardes, on me laissa accéder aux fameux jardins. Je suivis les instructions laissée dans la missive et trouvai un renfoncement en pierre donnant vue sur la Nera où il m’attendrait. Il était impossible de passer à côté de l’imposante carrure de Baelon Celtigar. Il était exactement comme dans mes souvenirs, grand, fort, une chevelure typique des valyriens, et pourtant, c’est avec une certaine grâce qu’il m’accueillit.

« Seigneur Baelon. »

Etait-il déjà seigneur ? Je n’en étais plus certaine, mais l’étiquette des royaumes du Nord m’échappe parfois. D’une courtoisie sans faille, il baisa ma main et m’invita à m’installer. D’un regard bref, je fis signe à mon escorte de me laisser, ce qu’il fit sans broncher. S’il n’y avait rien de bien secret à cette entrevue, je ne voulais pas imposer sa présence et surtout pouvoir m’exprimer librement. Si les hommes de Haut-Hermitage semble m’apprécier, je n’ai aucune confiance en mon frère. S’il souhaite espionner mes moindres faits, gestes et dires, garder cet homme à mes côtés pourrait être une erreur.

« Il est bon de vous revoir également, je ne m’attendais pas à ce que vous cherchiez à me rencontrer, pas aussi rapidement. »

Une surprise agréable qui me donne ce sentiment d’importance et d’être à ma place. Il me demande alors si mon voyage s’est passé sans encombre.

« Je dois avouer ne pas avoir l’habitude de voyager par la mer, voire même voyager tout simplement. Nous, à Haut-Hermitage, sommes habitués des montagnes. Mais tout s’est bien passé, nous sommes tous arrivés indemnes après deux lunes complètes sur les routes. »

Il aurait été possible également de passer par les marches de Dorne, mais il avait été convenu de nous arrêter à Lancehélion afin de retrouver d’autres maisons de la principauté au port.

« J’imagine que votre voyage a été beaucoup plus succint. Est-ce votre première fois à la capitale malgré tout ? »

La réponse semblait être évidente, mais il ne s’agissait là que d’un échange de politesse.

« A quand remonte notre première et dernière rencontre ? C’était il y a neuf ans, n’est-ce pas ? La situation à Haut-Hermitage est bien différente d’alors. Je me rappelle vous avoir évoqué les ressources de ma maison, mais j’imagine que mon père vous a rencontré par la suite pour conclure des accords, autrement, vous n’auriez pas cherché à me voir, je me trompe ? »

Je rentrais dans le vif du sujet, mais j’imagine que cet homme ne doit pas avoir toute la journée devant lui et loin de moi l’envie de faire perdre le temps à qui que ce soit.