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The Weight of Ashes ◈ ft. Elowen

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Varys

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An 298 - Lune 4 - Semaine 2 - Jour 1
@Elowen Cendregué

Le soleil baigne Port-Réal d'une lumière dorée, rendant la ville bien plus resplendissante que les promesses d'avenir qu'elle abritait.

Le tournoi en l'honneur du jeune prince n’allait pas tarder. L’événement attirerait chevaliers de tout Westeros, nobles et seigneurs de maisons grandes comme petites. Les couleurs éclatantes des étendards flottaient déjà au vent, et le cliquetis des armures résonnait. Bientôt, les cris enthousiastes de la foule couvraient le fracas des lances brisées.

Comme tout bon serviteur du Royaume, Varys savait apprécier les célébrations de ce type. Et pourtant, son esprit était ailleurs, bien loin des festivités. Vêtu d’habits amples et légers au tissu coloré, l’eunuque se mouvait à pas feutrés parmi la foule avec la discrétion dont il sait faire preuve. Les sous-sols labyrinthiques du Donjon Rouge lui semblaient bien plus familiers que cette masse de gens en liesse. Parmi les visages, certains étaient reconnaissables, d'autres non, mais tous étaient catalogués avec soin dans l'esprit du Maître des Chuchoteurs. Et parmi eux, un qui retint toute son attention durant quelques secondes, un visage auquel Varys pouvait désormais associer un nom..

Elowen Cendregué. Quinze ans à peine, héritière d’une maison vraisemblablement frappée par la malchance et l'horreur. Seule représentante de sa lignée, une histoire qui, Varys en était certain, susciterait la pitié de bien des cœurs nobles. Lui-même n’était pas indifférent face à de telles tragédies. Surtout celles qui pouvaient servir ses intérêts.

Quelques petits oiseaux lui avaient rapporté les détails de la situation peu commune de la jeune femme, et Varys était resté informé. Il n’était pas surpris de la retrouver ici. La maison Cendregué reste une maison importante dont le nom porte encore un certain poids, bien qu'affaiblie. Quant à la jeune femme elle même, son existence pouvait être perçue comme anodine, tout comme elle pouvait devenir intéressante si la situation était naviguée avec prudence et manigances diverses.

“Lady Elowen,” Varys s’était rapproché de la jeune fille, et s’incline poliment avec la déférence approprié. “Pardonnez mon interruption. Mais je ne pouvais manquer l’occasion de venir saluer la dernière représentante d’une illustre maison.” Le ton employé est comme à son habitude plutôt doux et sympathique. N’étant pas sûr qu’une présentation soit nécessaire ou non, conscient que son apparence pouvait suffire à l'identifier, il continue.  “Varys, Maître des Chuchoteurs. Je tenais à vous rappeler que vous n’êtes pas seule,” il ajoute en baissant légèrement la voix, comme s'il confiait un secret. ”Même dans les moments les plus sombres, il existe des amis cachés dans les ombres, prêts à offrir leur soutien. Si vous en avez besoin, bien sûr.”


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Elowen Cendregué

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J’inspirais profondément avant de carrer mes épaules das ma robe. Une jolie robe blanche et orange. Une robe très jolie, brodée, avec mon collier, mes cheveux relevés en un chignon complexe avec des épingles à motifs de soleil. J’inspirais à nouveau profondément et tournai la tête vers Dandelion qui restait imperturbable derrière son casque. Il inclina doucement la tête en silence avant de se glisser dans mon ombre aussitôt. Il fallait y aller, n’est-ce pas ? J’étais là pour me montrer, montrer que la famille Cendregué était toujours bien vivante, bien présente. Même si à sa tête ce n’était une enfant de quinze ans, sans plus aucune autre famille. Je me mordis les joues et Dandelion me tendit mon éventail que je pris pour le glisser dans mes affaires. Il fallait que je tienne, il fallait que je tienne. Je fermai les yeux avant de les rouvrir.

« Allons-y Dandelion. »

Il inclina la tête et m’ouvrit la porte pour que je puisse sortir dans les couloirs, je ne savais pas encore exactement à qui parler et si des gens viendraient. Ou s’ils se contenteraient de simplement murmurer derrière leurs éventails ? Je ne pourrais pas dire… Je devais rester droite et fière et cela malgré la douleur qui battait dans mon cœur, je ne pouvais pas flancher, pour les Cendregué, pour mon père et pour mes frères. Il fallait que j’avance et que je sois forte.

Je parcourrai les couloirs à pas souples en regardant tout autour de moi, nul chevalier ne porterait mes couleurs pour ce tournoi, nullement… Mais qu’importe, je n’aurais personne pour m’honorer en ce tournoi. Ou alors par simple politesse ! Qu’importe. Je restai surprise en voyant un homme chauve, vêtu de vêtements fluides et colorés s’approcher de moi et s’incliner. Dandelion resta dans mon ombre également, attentif. Je fis une petite révérence devant lui avec un sourire poli. Il connaissait mon nom en tout cas. Je n’eus pas le temps de demander son nom, qu’il me le confia. Varys.

« Je vous en pris Messire Varys, c’est un plaisir de vous rencontrer. Je vous remercie de votre sollicitude. »

Pas seule… J’aimerais que cela soit parfaitement vrai, mais j’en doutais un peu. Je tournai la tête vers lui, fronçant légèrement les sourcils à ses mots. Des amis cachés… Soutien ? Besoin ? J’inclinai légèrement la tête vers lui avant de répondre dans le même ton :

« La solitude est toujours très lourde à portée, messire Varys. »

J’inclinai légèrement la tête avant de reprendre la parole d’une voix normale :

« Me feriez-vous l’honneur de faire quelques pas avec moi ? Je ne connais que très mal le Donjon Rouge. »

C’était la première fois depuis sans doute trois ans que je ressortais. Depuis la mort de Garreth, je n’avais pas quitté Cendregué, et je n’avais jamais mis les pieds à Port Réal.
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An 298 - Lune 4
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Varys accueille la réponse de la jeune fille d’un sourire subtil. Elle semble bien avenante, et s’il aurait pu se contenter d’un échange faussement cordial, il ne compte pas se plaindre. Alors que leur conversation vient à peine de commencer, il l’observe, l’analyse. “Le plaisir est partagé, ma jeune dame,” il répond en inclinant légèrement la tête, le ton toujours aussi docile. “La solitude est une compagne des plus cruelles. Surtout.. Pour une âme aussi noble et jeune que la vôtre.”

Foutaises. Politesses. Il arrive des horreurs à de pauvres âmes tout aussi jeunes que la sienne, quotidiennement. Varys lui-même n’est pas étranger à la cruauté dont le monde peut faire preuve. Mais, tout de même, un vague soupçon de compassion le traverse réellement. La jeune Elowen ne méritait certainement pas ce destin. Mais ce n’est pas pour autant qu’il serait sage de se morfondre dans son malheur. Il ne la connaît encore trop peu que pour évaluer sa force de caractère. Pour le moment, la jeune rose restait une énigme. Tout ce qu’il sait, c’est qu’une telle personne, à la tête d’une maison sur le déclin, pouvait être influencée, ou protégée. Peut-être même guidée.

L’invitation fut acceptée gracieusement, comme si cette proposition était une évidence. “Ce serait un honneur, Lady Elowen. Le Donjon Rouge peut se montrer intimidant, même pour ceux qui l’arpentent depuis des années. Permettez-vous d’être votre guide.” Il ne prête pas tant attention que ça au chevalier qui semble suivre Elowen telle une ombre. L’eunuque n’a pour le moment rien à cacher.

Leur balade début, leurs pas résonnent doucement sur les dalles de pierre. Varys prend bien soin de maintenir un rythme des plus tranquilles, adapté à la démarche élégante d’une jeune noble. Tandis qu’ils s’enfoncent dans les couleurs sinueux, il reprend la parole. “Votre présence à Port-Réal en ce moment crucial est remarquée,” il commence avec un sourire léger. “la maison Cendreguée a toujours été respectée, et l’est encore. Avez-vous des nouvelles de la maison Rowan ?” Marissa Rowan était certes décédée il y a bien des années, mais sûrement que le nouveau statut de sa fille inquiéterait certains habitants de Boisdoré.

Il sait que chaque mot prononcé est important. Et le but n’est pas d’effrayer la jeune fille ou de lui rappeler l’étendue du malheur qui semblait régner autour d’elle. “Enfin. De telles discussions ne sont certainement pas à l’ordre du jour.. Dites moi,” il reprend d’une curiosité feinte. “comment trouvez-vous votre séjour à Port-Réal jusqu’à présent ? J’imagine que la ville doit vous sembler bien différente de votre domaine, est-ce la première fois que nous avons le plaisir de vous accueillir en nos murs ?”


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Elowen Cendregué

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J’offris un sourire poli et élégant à Varys sans que cela n’engage à quoi que ce soit d’autre que de la politesse pure et dure. De toute manière, il était le maître des chuchoteurs, se le mettre à dos relevait à se planter soi-même une dague treize fois dans le dos pour faire bonne mesure et espérer ensuite survivre. Peut-être que ce n’était pas que cela, bien sûr, mis il était sans aucun doute le premier notable à réellement m’adresser la parole en ces lieux. Une cruelle compagnie ? J’inclinai doucement la tête à sa remarque.

« Solitude est ma compagne depuis trois années. Nous nous sommes habituées l’une à l’autre et elle ne m’est plus si cruelle qu’à l’époque. »

On s’y habituait à ce silence courant dans les couloirs de la demeure, à manger seule dans un cliquetis de couvert, à entretenir seules jonquilles, hortensia et autres fleurs. C’était ainsi depuis trois ans. Depuis la mort de Garreth et de son rire, depuis la mort de père, un silence un peu plus profond s’était installé. Est-ce que je pouvais vraiment lui en vouloir ? Pas vraiment. Mais j’invitai Varys à marcher à mes côtés pour me faire visiter cet endroit. J’offris un sourire à ses mots.

« Je vous remercie de votre sollicitude messire Varys, c’est fort agréable. »

Dandelion restait dans mon ombre, marchant silencieusement, son regard fouillant l’endroit en permanence. Comme-ci un assassin pouvait surgir dans un recoin ! Mais sans lui, je me sentais bien peu en sécurité. Je suivis tranquillement l’eunuque dans les couloirs en regardant tout autour de moi également avec intérêt. Je reviens vers l’homme à mes côtés lorsqu’il reprit la parole. Cruciale et remarquée ma présence… sans aucun doute. Des nouvelles de la maison Rowan ? Je fis un signe de dénégation.

« Respectée ? Oh… avec une enfant à sa tête ? Elle a perdu beaucoup depuis quelques années. Et non… Si ce n’est quelques courriers officiels, je n’ai plus de contacts réels avec la famille de feu ma mère. »

Et je ne l’avais même pas connue, je n’avais que des souvenirs donnés par mon frère et ce n’était pas encore tout à fait pareil, n’est-ce pas ? Non, je n’avais pas de contact avec cette famille maternelle, pourquoi ? Aucune idée, peut-être qu’ils pensaient que mon père était responsable de sa mort ? Sans doute, peut-être qu’ils estimaient ne rien me devoir ? Je ne savais pas réellement. J’inclinai légèrement la tête à nouveau en écoutant Varys. L’ordre du jour… Si seulement.

« La vie est agréable, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais je ne suis pas déçue pour ma première visite. C’est en effet ma première visite à Port Réal. La dernière fois que je suis sortie de Cendregué c’était pour le tournoi de Port Réal. Mais je crois qu’ici personne ne portera mes couleurs, je dois porter malheur. »

Je haussais les épaules comme-ci cela m’indifférait complètement alors que pas tant que cela en réalité. Mais je préférais en rire un peu en quelque sorte.
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An 298 - Lune 4
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Les paroles d’Elowen étaient écoutées avec attention, les sourcils de Varys froncés comme pour se concentrer un peu plus sur leur discussion. Il percevait pour le moment une jeune femme accablée par un fardeau bien trop lourd pour ses frêles épaules, mais qui n’avait pas encore dit son dernier mot. La solitude, ce fléau, vieille compagne de route, Varys ne l’avait jamais réellement crainte. Elle pouvait être si bénéfique. La preuve, elle avait ici même façonné une jeune héritière probablement méfiante mais prête à jouer son rôle dans la grande mascarade de la noblesse.

“Une compagne qui se fait peut-être moins cruelle avec le temps, alors ? Vous êtes plus robustes que vous ne le paraisses,” Varys murmure en écho, comme s’il goûtait les mots et trouvait dans leur amertume une certaine vérité. “elle vous a certainement modelée, ne serait-ce qu’en partie, quoi qu’il en soit. Elle peut nous rendre à la fois plus forts et plus fragile. Il suffit de savoir en jouer.” Un jeu qui n’était pas simple, mais pour une raison qu’il ignorait encore, Varys l’en pensait capable. Hochement de tête sympathique à la mention du manque de communications de la famille de sa défunte génitrice. A nouveau, cruel coup du destin. Peut-être que celui-ci s’acharnait désespérément sur elle. “Il est sage de reconnaître que même les liens les plus ténus peuvent se révéler salvateurs.. Ne perdez pas espoir, Lady Elowen. Leur loyauté pourrait se manifester quand vous l’attendriez le moins. Quant à votre nom, le simple fait que vous vous montriez ici en ce jour malgré les épreuves est un témoignage de votre courage. Je ne suis certainement pas le seul à le remarquer.”

Ce genre de flatterie, soigneusement dosée, était monnaie courante chez l’araignée. Chez certains, elle pouvait parfois réveiller une faible étincelle de fierté, même dans les cœurs les plus accablés. Fierté à mettre de côté, nourrir et exploiter le moment venu. Regard en coin porté au garde du corps silencieux d’Elowen. Ombre discrète et silencieuse, à la carrure cependant bien moins discrète que celle de Varys. Il sourit, son ton redevenant doux et teinté d’une légère tristesse. “Vos couleurs, aussi ternes peuvent-elles vous paraître pour le moment ne portent nullement malheur. Elles rappellent simplement à tous que même les flammes les plus vives peuvent vaciller sous les vents du destin et le poids de la malchance. Gardez à l’esprit que même une braise mi-éteinte peut raviver un puissant feu, sous la bonne protection.” Subtil conseil, Varys laisse ses paroles résonner un moment. Il avait toujours su déceler les failles, et espérait toucher juste, espérait que la jeune dame ait une volonté de se prouver. “Si vous souhaitez que je vous soumette mon humble avis, je ne peux que vous conseiller de profiler de la capitale, autant que vous le pouviez. Les célébrations de ce type la rendent bien plus agréable. Et peut-être même que vous pourriez y rencontrer des personnalités inattendues. Un futur époux, peut-être ? Je suppose que vous n’avez malheureusement pas eu le temps d’aborder ce sujet avec votre paternel, que les sept veillent sur son âme.”



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Elowen Cendregué

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La solitude a pour habitude de revêtir des formes de plus en plus extraordinaires, mouvante, une ombre, un silence, un jardin laissé brusquement à l’abandon ou alors justement, planter seule des fleurs, rédiger une entrée de journal avec aucun nom, déposer un bouquet de jonquilles sur les tombes de ses frères et sa mère… Un repas prit dans le silence des couverts sous le regard de mon père, ou le ronflement des flammes dévorant mes jouets sous mon regard. Une enfance qui prend fin sans que pourtant je n’eusse même saigné à l’époque. Mon regard se posa sur Varys à nouveau. Robuste… Sans doute, pas par choix. En jouer…

« Le danger de la solitude est d’y prendre trop goût ou de la laisser nous dévorer entièrement. Je ne sais pas si je suis forte. Ou fragile. Je ne suis que moi-même et je crois que c’est déjà beaucoup. »

Il fallait le porter… cela. Être soi. Est-ce que réellement lorsque nous étions nobles nous avions cette possibilité ? Je n’en avais pas l’impression. Ici, face à Varys, je préférais toujours porter mon masque, sembler plus sûre de moi que je ne l’étais réellement. Je devais me montrer digne et aussi forte que mes ancêtres, je ne pouvais vaciller juste à cause du poids de mes sentiments, surtout en public. Mais non, j’étais particulièrement seule maintenant. Sans doute était-ce pour le mieux ! Personne ne tentait de m’arracher mon fief. C’était tout ce qu’il me restait après tout. Perdre espoir… J’eus un sourire tristement amusé, comment perdre espoir quand on en avait plus ? C’était plus simple ainsi. Leur loyauté… Quelle loyauté ? Je ne savais pas. Le simple fait d’être là prouvait que nous n’étions pas morts. Un courage ? Je glissai un vague regard à Dandelion.

« Je n’attends aucune loyauté d’eux. J’ignore si cela est un signe de force, ou montrer la lumière vacillante d’un soleil que les nuages voilent. »

Machinalement, je tripotai mon collier, le soleil d’argent qui pendait toujours à mon cou, comme un rappel de ce que j’étais. Mais mes couleurs ne brilleraient pas à ce tournoi, la dernière fois, elles s’étaient teintées d’un carmin que j’aurais aimé oublier. J’inclinai doucement la tête à ses mots.

« Je ferais tout pour être celle qui portera la flamme des Cendregué et les faire flamboyer. Je me le dois. »

Pas qu’à moi, à toute ma famille, à Garreth, à mes ancêtres. C’était à eux que je devais d’être là alors je ne pouvais pas flancher, c’était hors de question. Je continuai d’avancer lentement aux côtés de Varys. Profiter de la capitale. Il le faudrait, en effet. Un époux. J’eus un rire bref, sec, triste, avant de soupirer.

« Père… était malade durant les trois dernières années… Il n’a pas eu la force de beaucoup de chose… Je vais en effet profiter de Port Réal et du tournoi autant que possible. Je ne sais pas encore si je pourrais trouver un époux, mais il m’en faudra un… très rapidement. Et aux rencontres, j’en fais une intéressante à cet instant. »

Je lui offris un sourire amusé en hochant la tête. Oui c’était de lui que je parlais. Mais oui, un époux… j’étais à peine nubile que je devrais sans aucun doute bientôt porter la vie de mon époux.
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An 298 - Lune 4
@Elowen Cendregué

Cette jeune fille, héritière d’une maison désormais presque éteinte, semblait finalement porter un fardeau plus lourd que Varys ne l’avait estimé. Pour cela, il lui vouait déjà un soupçon d’admiration, qui pourrait grandir dépendant de la suite de leur petite “collaboration”. Varys se plaît à considérer chaque échange comme une pièce déplacée dans un grand jeu.

“Vous avez raison, Lady Elowen.” Il approuve d’un inclinement de tête, le ton empreint de compréhension. “Ce que vous décrivez avec tant de sincérité et d’innocence… Je vous assure que c’est là une force en soi, la capacité à rester debout malgré les pertes et malgré les doutes.” Hochement de tête, comme pour appuyer ses propos. Il attend quelques secondes avant de reprendre. “Etre soi-même, dans un monde rongé par les faux-semblants, peu peuvent se le permettre. Un acte de courage.” Ses encouragements étaient sincères. Varys ne saurait même pas dire ce qui peut-être considéré comme “lui-même”. Sa personnalité a tant été façonnée par ses soins qu’il serait difficile, même pour lui, de discerner le vrai du faux.  

La loyauté. Un sujet des plus épineux. Varys ne peut s’empêcher d’être un peu surpris.

On pourrait penser qu’une jeune fille telle que l’héritière Cendregué soit naïve, mais de ce qu’il pouvait voir, il n’en n’était rien. Perception incorrecte teintée par l’injustice faite aux femmes dans cette culture; on s’étonne souvent quand elles brillent de leur intelligence. Fait que Varys trouve stupide. “Je dois admettre que vous me surprenez,” il n’essaie pas de paraître condescendant. Une certaine sincérité accompagne ses propos. “vous êtes si jeune, et pourtant si lucide. Si votre coeur vous le dit, continuez sur cette lancée. N’attendez rien de personne, et peut-être serez-vous moins déçue des actions des autres que vous en attendiez quoi que ce soit.”

Les précisions sur l’état de santé de son père avant sa mort ne surprirent pas l’araignée. “Je vois,” il commence, réfléchit quelques instants. “déjà, vous m’en voyez flatté. Si notre rencontre peut vous apporter quoi que ce soit de bénéfique, j’en serai ravi.” Grand sourire, Varys n’apprécie les compliments que quand ils semblent sincères. Humble, il n’ira jamais les pêcher. “Quant à votre potentiel époux, il s’agit d’une décision évidemment cruciale. Les alliances de ce genre peuvent être tout aussi bénéfiques que dangereuses. Je m’en voudrais, de vous savoir liée à un individu souhaitant éclipser le nom des Cendregué au profit du sien… Ne vous précipitez pas. Port-Réal est un nid de vicieuses vipères où chaque choix a son importance.”

Varys savait que ces propos voilés d'assistance ne tomberait pas dans l'oreille d'une sourde. Il plantait cette graine avec précaution, espérant qu'elle germerait lorsque le besoin se ferait sentir.

“Pour l’heure,” il continue avec un léger sourire, jetant un regard autour d’eux, “profitons de cette belle journée et des festivités à venir. Le tournoi attirera bien des regards, et peut-être que parmi eux, se trouvera celui de votre futur époux.”



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Elowen Cendregué

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Avais-je vraiment le choix ? De rester debout, d'assumer et d'assurer mes rôles sans me plaindre ? Pas réellement. On m'avait demandé de le faire et j'avais l'impression que si je ne le faisais pas je n'avais qu'à me jeter dans le vide et que cela serait plus simple. Je ne pouvais flancher. Même si je devais m'oublier dans ce rôle, oublier jusqu'à qui étais-je vraiment. J'étais la dame de Cendregué, qui portait fort bien son nom, et je ne pouvais faiblir, c'était hors de question. Ne pas ployer, ne pas laisser les souvenirs des rires et de la joie s'éteindre entre ces murs. Non, j'étais la gardienne d'une mémoire à part entière, alors il fallait que je reste et que je tienne. Juste encore un peu. J'inclinai la tête vers Varys pour le remercier de son compliment, sincère ? Je le détaillai avec attention et j'eus l'impression qu'il était sincère avec moi. Mais je me refusais à baisser ma garde devant lui. Être sois même un acte de courage.

" Nous pourrons toujours tenté d'être nous même. Mais combien plaqueront sur notre propre visage de force le masque qu'ils veulent que nous portions pour s'assurer de leur histoire ?"

Je ne saurais dire réellement. Être soit même sans pourtant l'être réellement. Ne pas montrer ses doutes et ses peurs, mais les laisser les ronger de l'intérieur... C'était merveilleux. Ironiquement, merveilleux... C'était comme la loyauté des Rowan, je n'attendais rien d'eux. Plus rien d'eux depuis la mort de ma mère. Je n'avais plus rien ni personne dans ce monde et cela je l'avais bien compris. La loyauté n'était qu'un mot vide de sens pour moi. Pas que je n'en possède pas, j'étais loyale à la couronne et aux Tyrells, mais je n'attendais plus l'aide de qui que ce soit. Et aussi étonnant que cela soit, le maître des chuchoteurs allait dans mon sens.

" Quand on attend plus rien de personne, nous sommes toujours moins déçu et moins blessé. Si je dois compter sur les autres, je dois attendre. Et l'immobilisme est un autre mot pour dire la mort. "

Répondis-je tout doucement avant de lui confier que sa présence et sa rencontre était plus qu'agréable à mes yeux. Il ne me prennait pas ni de haut niveau pour une gamine et cela faisait grandement du bien. Il parlait à nouveau de mon potentiel mariage et j'eus un rire triste.

" Nul homme n'est plus fier de son nom de famille que lorsqu'il ne pourra le transmettre à une descendance lorsque c'est le nom de son épouse qui prime. La politique est un nid de vipère. Port Real est simplement son épicentre... "

Il voudrait sans doute m'aider à trouver un époux... Mais dans quel but ? Que je lui sois redevable ? Sans doute. Voulait il une forme de loyauté ? Peut être... Autant glisser un pied.

" Peut être connaîtriez vous certains capable de soutenir cette épreuve que la perte d'un nom..."

Je soutiens son regard sans flancher. Les regards, oui je les sentais griffer et dévorer ma chair. La journée serait longue. Belle je l'ignorais.

" Nous verrons si un de ces audacieux cavaliers osent tenter de prendre mes couleurs. "

Quant à attirer des chevaliers, c'était des rapaces qui viendraient.
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Varys écoute Elowen d’une attention particulière.

Elle n’était pas la première jeune fille à peine sortie de l’enfance qu’il rencontrait à se montrer bien plus mature que ses semblables. Poussée à la vie adulte par un destin trop cruel et taquin. Certains ne s’en relèvent jamais, d’autres s'endurcissent. Elowen semble à première vue plutôt se ranger dans la deuxième catégorie.

L’eunuque n’était pas non plus resté enfant bien longtemps. Et pas un instant il ne s’était laissé abattre. Alors la persévérance de la jeune fleur est parlante, à ses yeux. Elle tient bon, peut-être par force, par nécessité, ou par fierté. Seulement elle pourrait déterminer la source de son obstination. Léger sourire ne révèle ni approbation, ni critique. “Oh, certainement plus d’un. Des masques imposés, dont il est difficile de se détourner.. Mais vous semblez, tout comme moi, consciente de leur existence. Ce qui n’est pas le cas de tous, ici.” Une chose est claire, elle se démarque du reste.

“Je vois que vous avez en tout cas déjà bien appris à vous mouvoir dans cette danse, avec grâce et prudence.” Il laisse un moment flotter. “Il serait cependant raisonnable de garder à l’esprit qu’il y a une différence entre ne rien attendre et refuser toute potentielle aide. Parfois, ce sont les alliances les plus inattendues qui forgent les plus grands destins. Même si Varys savait ne pas se bercer d’illusions. Les grands destins sont difficiles à confectionner. Il avait eu l’occasion de s’en rendre compte, en ayant eu des rapports de la part d’Illyrio ou de Jon. Chacun n’a pas le potentiel de devenir grand, d’avoir une importance dans ce monde. Mais surtout, chacun n’a pas forcément de bons alliés. Varys ose se considérer comme bon allié.

“Les nobles et vos noms… Pardonnez mon impertinence, mais c’est une chose qui m’a toujours beaucoup amusé. Je peux imaginer la frustration que risque d’engendrer de telles situations.” La question qui suit le fit sourire. Elle voyait donc où il voulait en venir. “Si je n’ai pas encore de proposition à vous faire actuellement, oui, je pourrais rapidement vous amener des pistes. Mon poste me permet d’avoir une… Certaine vue d’ensemble, dirons nous. Si bon parti il y a, n’ayez crainte, vous serez mise au courant.” Inclinaison de tête déférente, Varus restait, après tout, un bon serviteur des Sept Royaumes.



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Être consciente des masques, des façades, c’était fou tout ce qu’une enfant pouvait comprendre, voir et apprendre en peu de temps, en regardant son frère, en regardant son père. Tous les deux, ensembles… J’avais tant appris d’eux. On apprenait beaucoup de chose dans la douleur et la souffrance, dans le silence et l’obscurité des couloirs. À écouter les murmures des serviteurs et ceux de ses pairs. Alors, oui, on apprend vite que les meilleurs acteurs de cette terre sont bien sûr les nobles, à jouer un jeu des dupes et tourner entre eux plus vite que certains guignols. Mais ces masques, ils nous collaient à la peau et il fallait les combattre autant qu’il fallait les accepter.

« Les masques sont autant des défenses que des armes, savoir lequel on porte et on présente aux autres. On apprend parfois très vite l’existence de ces masques. »


Me mouvoir dans cette danse ? Je tournai la tête légèrement vers Dandelion qui marchait toujours porté d’oreille sans rien dire. Mon ombre protectrice, ma force, sans lui je ne pourrais même pas dormir. Mais savoir se mouvoir dans cette danse… J’eus un rire.

« Disons que j’improvise. Beaucoup. Mais pour l’instant, cela a l’air de me porter chance. »

Ma vie était une succession d’improvisation. Depuis ma naissance, mon destin semblait perdu dans le brouillard et évoluer en fonction du vent, de la rivière sur laquelle j’étais. Je ne savais pas à quel point les dieux riaient de moi, mais ils semblaient prendre grand plaisir. Je tournai la tête vers Varys en l’écoutant avec attention. Ne pas refuser l’aide était différent de ne rien attendre. Je restais silencieuse avant d’incliner la tête.

« En effet, savoir saisir la main tendue et ne pas s’enfoncer dans le déni ou la paranoïa. Je ne suis pas sûre de croire au destin… »

Le destin, est-ce que je pouvais vraiment y croire ? J’en doutais, et pourtant mon cœur battait toujours dans ma poitrine. Un destin, est-ce que j’y croyais ? Est-ce que je pouvais y croire ? Je n’en étais pas sûre. Je ne voulais pas non plus sombrer dans la paranoïa, je ne pouvais pas, c’était hors de question, je ne pouvais pas sombrer dans cette noirceur. Je cachais mon sourire amusé derrière ma main face à la réplique de Varys.

« J’entends, j’entends ! La valeur d’un nom ne vaut rien, mais il peut donner envie de faire de grandes choses. Rapport à ce qu’il transmet. »

Varys semblait être un homme à garder dans sa manche et du bon côté. Il valait mieux l’avoir en ami qu’en ennemie. Sans aucun doute. J’inclinai légèrement la tête, avant de rire à ses mots.

« Disons qu’avec votre poste, un secret n’en reste pas un éternellement, n’est-ce pas ? Je vous remercie, je crains d’être… perdue face à l’immensité de la tâche qu’est le mariage que je ne sais pas par quel bout le prendre… Si je puis le dire ainsi. »

Fis-je d’une voix douce.
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An 298 - Lune 4
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L’homme hoche à nouveau la tête, écoute chacun des doux mots prononcés, comme si susceptible d’y rater quelque chose d’essentiel. Peu probable. Varys est excellent, quand il s’agit d’écouter. Sa conscience était indéniable, forgée par la douleur et l’observation. “Et ces mêmes masques peuvent être des armes redoutables, si bien utilisés.” Lorsqu’elle se tourne vers son épée-lige, Varys en fait de même. Un bien curieux personnage sur lequel l’araignée ne savait pas encore grand chose. Il ferait de sorte à changer ça prochainement.

“Profitez donc bien de votre chance. L’improvisation est un art, ce n’est pas pour rien que tant s’y emploient pour divertir les foules, sur scène.” Bien que de son côté, enfant, les pièces auxquelles Varys participait étaient presque toujours scriptées, sauf quelques exceptions. Lui-même se permettait quelques libertés qu’étrangement, on ne lui avait pas reproché une seule fois. Aurait pu tomber sur maître moins convenant.

“Etrange, n’est-ce pas ? Je vous avoue que même à mon âge, je ne suis pas certain d’y croire non plus..” Il était plus pragmatique que ça. Une certaine notion du destin pouvait effectivement exister. Mais une notion terriblement friable et malléable, que bien trop de facteurs pouvaient influencer. “Je préfère penser que nous sommes les propres artisans de notre propre sort. Certains y voient une force inéluctable, un prétexte pour justifier les aléas de la vie.. Enfin.” Quoiqu’il en soit, Varys ne regrettait pas son approche. Il avait face à lui une intrigante demoiselle avec qui converser avait un véritable intérêt. Qui sait jusqu’où leurs échanges pourraient les mener. “Je dirais quand même que certains valent plus que d’autres, si on continue sur votre chemin de pensée.. Alors il ne serait pas étonnant que certains vautours vous tournent autour, avec leurs ambitions de charognards. Les hommes et leurs vices.” Il soupire, comme las. Il pourrait l’être. Il avait vu tant de choses, entendu tant d'histoires.

Eclats de voix au loin lui font relever la tête, scrutant les environs. Il écoute cependant toujours la jeune fille. “Ils peuvent, si je les juge trop importants pour être partagés. Mais il est vrai que les secrets ont cette petite manie, cette capacité à se répandre si rapidement.. Eh bien, vous pourriez commencer par vous demander ce que vous cherchez dans cette potentielle union. Les dernières années ont beaux vous avoir été difficiles, elles vous permettent au moins ce privilège, celui d’avoir votre mot à dire dans cette histoire de mariage.. Peu de jeunes filles peuvent en dire autant.”



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Est-ce que je saurais bien utiliser ces masques ? Je n’en avais pas la moindre idée, je ne pouvais qu’espérer le réussir, mais est-ce que c’était bien le cas ? Je priais pour, est-ce que même je continuais à prier ? Sans doute, est-ce que je continuais à croire ? J’espérais aussi. C’était sans doute la même chose que pour tout le reste, n’est-ce pas ? Je tenais parce qu’il fallait que je tienne, je priais parce que je devais prier et je croyais parce que je devais croire. Mais est-ce que c’était vraiment ça la vie ? Tenir, vivre, parce qu’on le devait ? Je n’en étais pas sûre, mais je le faisais, parce que je ne savais faire que cela. Alors un masque , un outil. J’inclinai la tête.

« Nous savons qu’ils sont bien utilisés, le jour où nous voyons ou non les résultats. »

Et c’était sans doute cela le plus triste. La conversation ne tournait pas exactement comme j’aurais pu le penser, l’imaginer. Mais c’était très intéressant malgré tout, je ne pensais pas réussir à avoir une conversation avec Varys ainsi, aussi intéressante et profonde. Dandelion restait parfaitement dans mon ombre sans que je ne lui demande rien, c’était bien mieux ainsi, je me sentais toujours mieux avec lui, en sécurité. C’était sans aucun doute le plus important. L’improvisation est un art, bien, j’inclinai la tête.

« Et quel meilleur public que la noblesse, n’est-ce pas ? Nous jouons tous le rôle qu’on attend sur des planches bien particulières. »

Quant au destin… Existait-il vraiment ? Parfois j’en doutais profondément, pour moi ce n’était que des histoires, est-ce que vraiment je pouvais croire que mon destin était écrit ? J’en doutais. J’avais du mal à m’imaginer que quelqu’un décidait de tout ce qu’il se passait dans ma vie, de mon passé et de mon futur, bien sûr certains diraient que toutes mes actions étaient dictées, mais je n’en étais pas sûre du tout. J’inclinai la tête tout doucement.

« Je ne pourrais dire si cela est étrange ou non. »

Des artisans de son propre destin, je hochais tout doucement la tête, une force inéluctable… Un prétexte, nous choisissions, forgions, j’aimais y croire également, je hochais la tête tout doucement avec un fin sourire.

« J’aime beaucoup votre vision, messire Varys. »

Dandelion ne disait rien, il avançait dans le silence le plus complet qui le caractérisait depuis des années. J’aimais cette discrétion et ce côté paisible, une force tranquille. Certains valaient plus que d’autres, les vautours étaient toujours là, puissant, présents, à attendre pour ronger tranquillement ce qu’il restait de moi et de ma famille. Mais je ne me laisserais pas faire, jamais.

« Les hommes, ou les Hommes, messire Varys ? Ce n’est point la même chose. »

Est-ce que les femmes étaient meilleures ? Non, pour moi il parlait des Hommes. Nous étions les mêmes, mêmes vices, même souffrance, même douleur, même qualités. Les Hommes étaient pleins de défaut, mais les femmes ne devaient jamais les laisser s’exprimer. Jamais. Elles n’avaient pas le droit… Est-ce que je devrais prendre ce droit ? Sans aucun doute. J’écoutai Varys, qui jeta un œil à mon épée-lige qui resta de marbre. Il avait l’habitude d’être sondé, mais ne laissait jamais rien paraître. J’inclinai la tête avant de sourire.

« Vous tombez mal avec moi, je suis vraiment l’une des rares personnes à n’avoir aucun secret… »

Ce qui était tristement, pour lui, vrai ! Mais qu’importe. Choisir.

« Oh… j’ai quelques critères très précis, j’aimerais éviter qu’il ne soit trop vieux, et qu’il accepte un mariage matrilinéaire. Et qu’il apporte une bonne alliance. »

Beaucoup de critères, n’est-ce pas ?
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An 298 - Lune 4
@Elowen Cendregué

Derrière les douces paroles semblaient se cacher des pensées bien plus profondes. Varys se demandait bien leur nature. Quel genre de machinations pouvaient s’organiser dans les rouages d’un cerveau si jeune mais déjà si conscient. Perspicace, peut-être même un peu cynique, Varys ne pourrait la blâmer pour ça, au contraire, ça le fait sourire. La jeune dame comprenait déjà bien des vérités à propos de ce monde.

“Si je peux me permettre un conseil, le talent réside dans l’art de les porter, mais aussi de les changer quand la situation l’impose, sans être repéré.” Jouer l’innocence et l’incompétence, c’est bien une chose que tous ne peuvent malheureusement pas se permettre- Lui-même savait ne pas trop jouer de sa supposée innocence à laquelle peu croyaient encore. Loin de lui, l’époque de l’insouciance feintée. “Ah.. Je ne peux le nier. Un public exigeant, tout comme une audience captive, hm ? Jouer nos rôles, sous le regard impitoyable de nos pairs.. En espérant que notre performance puisse nous accorder une place dans cette vaste tragédie qu’est la vie. D’où, peut-être, l’utilité de l’improvisation.”

Ses prochaines paroles le font sourire, cette fois un peu plus chaleureusement. “Vous m’en voyez comblé, Lady Elowen. Je vous retourne le compliment, il est bien agréable de converser avec quelqu’un d’aussi conscient. Les hommes, les Hommes.. Un peu des deux, probablement. Si les femmes et les hommes ont des vices différents, ils en ont aussi des identiques.” Et plus qu’on ne pourrait le croire.

Les critères de la jeune femmes étaient compréhensibles, et réalisables. “Précis, je n’aurais pas dit mieux. Idyllique, on pourrait dire. Je ne peux que vous souhaiter tout ça. Peut-être même un défi, mais vous trouver un compagnon.. Malléable, ne serait pas impossible.” Il se tait un instant, puis rajoute avec malice. “Mais ne vous inquiétez pas. Si un tel homme existe, nous vous le trouverons.”




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Elowen Cendregué

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Le talent de porter des masques, sans doute devrais-je faire attention à celui que je portais, Varys me semblait capable de percer les masques très facilement. Je l’observai avec grande attention pendant quelques secondes. Devrais-je sans doute paraître plus naïve et innocente avec des autres. Il valait mieux le feinter, cette douceur, cette stupidité. C’était sans doute bien mieux, on attendrait ainsi moins de moi et on me surveillerait ainsi moins. Pour l’instant on voulait juste dévorer les restes des Cendregué. Je refusais de les laisser faire. Sans être repéré…

« Un talent en effet que je ne suis pas tout à fait sûre de posséder. »

Mais je crois qu’avec un Varys on ne pouvait pas en porter réellement. Je l’observai toujours silencieusement alors qu’il parlait, nous étions après tout dans une grande comédie, une grande pièce de théâtre ! Qui dirigeait le monde… N’était-ce pas étrange ? Des comédiens, jouant le jeu, pour faire tourner le monde. Voilà qui était bien étrange. Un public exigeant et une audience captive ! C’était le cas de le dire, n’est-ce pas ? L’audience était le peuple ! J’inclinai légèrement la tête.

« C’est aussi pouvoir sortir du jeu et ne pas se laisser emporter par celui des autres, d’improviser, créer sa propre scène, ses propres répliques, tout en savant parfaitement jouer le rôle qu’on veut vous donner. Après tout, chaque acteur à son regard sur la pièce et chacun est le personnage principal de sa représentation. N’est-ce pas ? »

Et visiblement ma conversation et ma présence lui plaisait autant que l’inverse. J’eus un sourire rassuré, quelque part, je ne savais pas vraiment à quel point j’étais douée dans les interactions sociales. Je n’avais pas beaucoup d’expérience… Mais visiblement, je ne me débrouillais pas si mal ! Surtout avec Varys qui avait la réputation de manier les mots comme certains bretteurs l’épée : particulièrement très bien. Mais il avait le même avis que moi, j’eus un sourire.

« Je vois que nous nous comprenons très bien, messire Varys. Nous avons les mêmes pensées. »

Devais-je m’inquiéter de cela ? Si je pensais de la même que Varys… quoi que cela devrait inquiéter mes autres interlocuteurs. Mais puisqu’il m’interrogeait sur ce que je voulais comme époux, je lui donnais ma longue liste de critères, ce qui semblait le faire sourire un peu. Idyllique. Oui… Cela arrive. Malléable… Je l’observai pendant quelques secondes.

« Un homme de paille ? »

J’eus un sourire aimable à son encontre.

« Avec votre talent, je n’en doute pas que nous pourrons réussir ce tour de force. »

J’inclinai légèrement la tête. J’étais presque sûre que Dandelion n’aimait pas beaucoup Varys. Mais il n’aimait pas beaucoup de gens.
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Oh, la jeune fille était humble. Ce qui fit sourire Varys, d’un amusement sincère. S’il pouvait parfois, souvent, s’avérer frustrant de converser avec quelqu’un qui n’avait pas la même maturité intellectuelle que lui, l’eunuque ne se lassait pas de cette rencontre. “Je vous assure, Lady Elowen, qu’il est bien rare de rencontrer une jeune fille qui comprend aussi bien la nature de ce grand jeu auquel nous nous livrons tous. Vous parlez avec une sagesse surprenante pour votre âge, que certains ne cultivent jamais malgré les ans. Je ne doute donc pas tant que ça de votre talent à maîtriser les masques.”

On pouvait voir ses paroles comme un compliment, après tout, Varys en était friand, bien que rarement honnêtes. Ses propos étaient pour le moment emprunts d’une certaine vérité. Varys appréciait réellement le point de vue de la jeune fleur, intéressant et propice à la réflexion. Terrain que l’araignée affectionnait tout particulièrement. “J’aurais difficilement pu mieux dire. Chacun est effectivement l’acteur principal de sa propre pièce. Les plus avisés, bien sûr, savent qu’il ne suffit pas que de jouer son rôle pour triompher. Enfin, ce sont peut-être des discussions un peu trop théoriques pour une aussi belle journée, et une première rencontre.”

Varys laisse ses mots flotter dans l’air lourd qui règne au sein du Donjon Rouge. Inclinaison de tête, il trouve une grande part de vérité dans les propos d’Elowen. Un sourire fugace passe sur son visage tel un souffle de vent. “En effet, ma jeune Dame. En effet.” Peut-être pas exactement les mêmes pensées, les deux avaient une expérience de vie bien différente, et il serait tout aussi difficile pour Elowen d’atteindre l’état d’espirt de Varys, tout comme il serait ardu pour Varys de se mettre dans la douce peau d’Elowen. Pourtant, une certaine entente, évidente, indéniable.

Les paroles de la jeune fille le surprirent, et il ne put s’empêcher un léger rire. “Exactement, Lady Elowen. Un homme de paille.” Et aussi surprenant cela pouvait-il paraître, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus difficile à dégoter à Westeros. Maintenant, la question était de trouver comment et pourquoi une telle union pourrait bénéficier à l’araignée, à la Couronne.

“Je vous remercie pour vos douces paroles. Dans ce cas, je ne pourrai que me faire un plaisir d’être votre humble conseiller sur la question.” Après tout, Varys conseillait roi et reines depuis longtemps. Conseiller une jeune noble du Bief ne devrait pas être sa mission la plus épineuse.



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Il y a des choses qui font grandir plus vite que d’autre. J’avais passé une partie de ma vie à grandir dans un orage, prenant les quelques éclaircies comme de rares dons des Sept, mon soleil était mon frère et on me l’avait pris, alors maintenant j’avais appris à danser au milieu de tempêtes. Il fallait grandir au milieu des larmes et des deuils, c’était aussi simple que cela, alors peut-être que c’était pour cela que je ne pensais pas comme les autres, que lorsque je dansais, ma robe ne flottait pas comme celle des jeunes femmes qui n’avaient connu que les ondées d’été. Non, j’avais eu un avant-goût de l’Hiver sur mes lèvres, alors mon âme avait vieilli plus vite, griffée et marquée de souvenirs tristes. J’inclinai légèrement la tête en écoutant Varys.

« J’ai été mise à l’écart du Monde par mon père pendant trois années, j’ai sans nul doute eu le temps d’admirer et de comprendre le monde politique sans n’avoir le droit d’y poser pieds. Plus on prend le temps d’observer les choses, plus on les comprend. Sans doute est-ce pour cela… Une simple observation du monde et des gens, quand on comprend la douleur, on peut sans doute comprendre les jeux des masques et des regards. »

La discussion dansait entre nous, nous échangions des pas sans nous marcher dessus, comme-ci tous les deux, nous savions quelle mélodie jouait entre nous, comme-ci nous étions les deux seuls à l’entendre et pouvoir composer. Danser en secret, dansent nos mots entre nous, comme autant de pas sur une piste de danse, comme-ci la différence de rang et d’âge n’existait pas. J’eus un sourire simple à ses mots.

« C’est aux premières discussions qu’on apprend le mieux à connaître notre partenaire de jeu, messire Varys. Les belles journées sont propices aux belles discussions. »

Et visiblement je le faisais rire de par mon envie d’épouser un homme de paille. Mais quels seraient les hommes qui le voudraient ? Très peu. La majorité voulait un rôle, être important ! Mais non, ils passeraient après moi dans cette alliance. Je soutiens le regard de Varys en silence en inclinant la tête.

« C’est moi qui vous remercie Messire Varys, de prendre votre précieux temps. »

Dandelion s’écarta brusquement pour s’approcher d’un buisson, se pencher, et revenir avec un chat gris dans les bras et il me le tendit avec douceur. Je le pris aussitôt avec douceur pour le serrer contre moi, laissant un sourire éclater sur mon visage. J’adorais les chats… J’enfouis mes mains dans son pelage et ris doucement.

« Hé bien ! Toi tu ne manques pas de souris à manger ! Tu es gras ! »

Il se mit à ronronner et se blottir contre moi. Je tournai la tête vers Varys.

« Oh, je vous présente mes excuses. J’adore les chats et Dandelion le sait. »

Il savait tout de moi de toute façon.

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Derrière son habituel masque de bienveillance, Varys prêtait attention à chaque note de l’air complexe du flot de paroles de la jeune pousse. Cette mélancolique maturité précoce pouvait lui bénéficier tout comme elle pouvait lui rendre la vie encore plus difficile qu’elle ne semblait déjà l’être.

“Je vous dirais bien que vous avez tout le temps du monde pour vous y intéresser, mais ce serait vous mentir.”
Et il était bien sûr de notoriété publique que Varys ne manquait certainement pas de sincérité, non. “Vous vous en sortez plutôt bien, malgré la situation. Continuez de faire de vos faiblesse une force, c’est tout ce que je peux vous souhaiter.”

Les pas se multiplient, les paroles un peu moins. Varys est déjà satisfait, araignée parvenue à tisser un semblant de toile autour de la fleur. Il ne laisse cependant rien paraître de ses calculs, affiche un sourire calme. “Ne pensez-vous pas qu’un tel homme puisse s’avérer être bien plus qu’un simple pion ? Peut-être, avec les bons conseils, pourrait-il devenir une pièce maîtresse dans le jeu que vous déciderez de jouer.” Parce que Varys ne pouvait pas tout faire, il fallait parfois laisser les choses se dérouler en l’état, en espérant que tout se dévoile de la manière espérée.

Interruption féline n’échappe pas à l’oeil de Varys. Aurait pû paraître anodine, mais c’était surtout une information supplémentaire sur la jeune fille. Qui pourrait, ou non, lui être utile plus tard. Le fait était noté dans un coin de son esprit, gravé. Voir Elowen s’adoucir ainsi, s’ouvrant davantage en présence de l’animal inconséquent, formait un nouveau fil à tisser dans la toile. “Il semblerait que votre ami connaisse bien vos affection, Lady Elowen.” dit-il doucement. “Les chats sont des créatures fascinante, ne le sont-ils pas ? Ils choisissent bien soigneusement leurs compagnons, tout comme nous devrions choisir les nôtres.”

Varys laisse planer un certain silence, laisse quelque temps à la jeune fille pour profiter de la présence du félin. “Nous avons tant à apprendre de ces créatures. Discrets et indépendants, parfois d’une loyauté indéfectible.. Ils me rappellent quelques amis avisés.” Pas tant que ça, en réalité. Varys privilégiait les interactions humaines. Mais même ce moment d’innocence et de naïveté ne le surprenait pas vraiment, autant en jouer, afin de l’amener petit à petit à s’engager sur une voie qui servirait ses propres intrigues.




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Le temps. C’était quelque chose que nous n’avions pas du tout en réserve. Absolument pas. Non, le temps je n’en avais plus eu depuis la mort de mon père, celle de son esprit, on m’avait réclamé d’être adulte à douze ans. Alors j’étais devenue adulte. Tout simplement. Et maintenant… Maintenant j’étais plongée jusqu’au cou dans une pièce dont on ne m’avait pas expliqué les règles mais dans laquelle j’évoluais en improvisant. J’inclinai la tête.

« Le temps est une ressource que nous n’avons pas quand il s’envole de lui-même. Je crains que le temps d’apprendre les règles, j’aurais la tête sur une pique. »

Les règles du jeux changeaient en permanence, selon le temps, les personnes et qui j’avais en face. Je n’étais pas idiote. Je ne jouais pas dans la même cours que beaucoup de gens. J’observai Varys en silence à ses mots. Mes faiblesses une force ? Non, mes faiblesses me tueraient dans cet endroit, sans aucun doute. Paraître une colombe, oui, montrer toutes mes angoisses, tout mon stress ? Non, c’était hors de question. Je souris.

« Je retiens vos conseils messire Varys. »

Un époux, plus qu’un simple pion ? Dans mon cas, j’avais besoin d’un pion plus que fidèle, qu’il ait foi en moi et que je puisse avoir foi en lui. Ne pas être angoissée de lui confier ce que je ressentais. Un jeu. Dans le jeu des trônes on gagne ou on meurt. Je fronçai légèrement les sourcils.

« Il peut. Il pourrait. Mais il faudrait qu’un tel homme existe. »

Et cela j’en doutais. Dandelion s’éloigna pour me rapporter un chat que j’installai aussitôt contre moi et je devinais une étincelle de joie dans les prunelles de mon épée-lige. Me rendre heureuse faisait aussi parti de sa mission visiblement. Je caressais le chat avec un bonheur non feint. Le chat s’installait confortablement contre moi et je posai ma tête contre la sienne, toute petite. Je souris un peu à Varys alors que Dandelion reprit sa place d’ombre.

« Oui. Il sait que j’aime beaucoup les chats. »

Une créature fascinante ? Disons qu’ils étaient libres.

« Ce sont des créatures de choix. Vous pourrez être celui qui le nourri, s’il décide préférer un serviteur au hasard, vous ne pourrez le faire changer d’avis. On ne peut que difficilement dresser un chat, ils sont libres et en même temps, si attachant. »

Chat et cheval. Mes animaux préférés. Mais je n’en dis mot, l’animal en question ronronnait fort dans mon oreille alors que je continuais de le serrer contre moi. Je posai mon regard sur Varys. Des amis avisés ? La fidélité d’un chat allait à lui-même, c’était bien connu, mais puisqu’il était enclin à parler.

« Des amis fidèles et avisés ? Vous m’intriguez messire Varys. »

Le chat s’agita et je le déposai délicatement au sol pour qu’il puisse retourner gambader après les papillons. Je le suivis d’un regard.

« Il me semble que parfois nous devrions être des chats. La vie serait alors plus facile et les dialogues de la pièce plus facile. »

J’eus un sourire amusé. »
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Varys continue d’observer Elowen tout en portant attention à ses paroles. Le jeu du pouvoir à Port-Réal était implacable, et il savait que la jeune femme, malgré sa visible intelligence et sa prudence, marchait sur une corde raide. Ses réponses rappelaient à l'eunuque à la fois une certaine maturité et une angoisse profonde, combinaison fréquente chez ceux qui, comme elle, avaient été contraints de grandir trop vite.

“Vous avez raison, Lady Elowen,” commence-t-il doucement, ses yeux suivant le mouvement du chat qui venait de quitter les bras de la jeune fille. “Le temps est une denrée précieuse. Surtout dans une cour où chaque moment perdu peut signifier une opportunité manquée ou, pire encore, un piège ignoré. Mais ne vous y trompez pas, l’apprentissage des règles, même au prix de la vitesse, est essentiel. Car ce ne sont pas toujours les plus rapides qui survivent, mais les plus astucieux. A votre place, je ne m'inquièterais pas trop de l’état de ma tête.”

Varys se permit un léger sourire, presque paternel, avant de reprendre. “Vous avez déjà beaucoup compris, plus que nombre de ceux qui évoluent ici depuis bien plus longtemps. Pourtant, vous semblez oublier une vérité que ce chat vous a peut-être révélée sans que vous en soyez consciente. La force ne réside pas seulement dans la violence ou la ruse, mais parfois dans l’adaptation. Tout comme ce petit félin, vous pouvez choisir vos allégeances et vous montrer imprévisible. Le vrai pouvoir réside dans la liberté de choix, et cela, personne ne peut vous le retirer.” Il fit une pause, observant le chat qui jouait maintenant avec une feuille morte sur le sol, comme s’il n’avait aucun souci au monde. Quelle insouciance, quelle chance. “Une tâche ardue, j’en conviens. Mais peut-être existe-t-il des âmes loyales qui  n’ont pas encore révélé toute leur fidélité. Ne fermez pas votre cœur à la possibilité que la loyauté, lorsqu’elle est gagnée et non achetée, puisse se révéler là où vous l’attendez le moins.”

Il croise alors lentement les mains devant lui, et laisse son regard se poser à nouveau sur Elowen. “Quant aux amis fidèles et avisés, ils ne sont jamais faciles à trouver, surtout ici. Peut-être est-ce différent, chez vous ?  Mais ils existent, et ils sont souvent ceux qui, comme les chats, observent de loin, agissent avec discrétion, et ne se laissent jamais complètement apprivoiser. Peut-être en avez-vous déjà rencontré, sans le savoir. Peut-être même en avez-vous déjà un devant vous.”

Il se pencha légèrement en avant, un éclat amusé dans les yeux. “Je ne doute pas que vous saurez reconnaître ces amis quand le moment sera venu. Après tout, Lady Elowen, vous avez un instinct exceptionnel, que ce soit pour choisir vos compagnons à quatre pattes... ou à deux.” Le Maître des Chuchoteurs se redresse, reprenant son air placide. “Mais vous avez raison, il serait parfois plus simple d’être un chat, de se mouvoir librement, sans les chaînes du devoir ou de l’ambition. Malheureusement, ce luxe nous est refusé. Nous devons jouer nos rôles, suivre le dialogue imposé par la scène sur laquelle nous nous trouvons, et espérer que, lorsque le rideau tombera, nous serons encore debout. N’oubliez jamais, Lady Elowen, que même dans ce jeu où les règles semblent si impitoyables, il y a toujours une part de liberté que personne ne peut vous enlever. Votre esprit, votre intelligence... ce sont là vos véritables alliés. Quant à moi, bien sûr, je ne suis qu’un humble serviteur, désireux de voir ceux que j’estime triompher.”




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Je n’avais pas eu le temps de profiter de mon enfance, je n’avais pas eu le temps de profiter de ma vie, j’avais dû suivre un rythme qui n’était pas le mien. Et à nouveau j’avais bien l’impression que je ne pourrais pas suivre autre chose qu’un rythme effréné qui ne serait jamais le mien. Jamais. J’aurais aimé pouvoir respirer, prendre le temps, m’habituer ! Mais non, c’était tout à fait impossible. J’inspirai un peu alors que j’aurais adoré être comme ce chat, pouvoir juste profiter de la vie, chasser des feuilles et des souris, profiter de quelques câlins et faire ma vie. Mais Varys avait visiblement d’autres conseils à me donner. J’inclinai la tête vers lui. Pour l’écouter. J’eus un sourire.

« J’espère en tout cas être assez astucieuse pour survivre à ce jeu et sur ces planches craquantes. »

Est-ce que vraiment j’étais assez astucieuse pour survivre ? Je commençais à en douter sérieusement. Mais je dus lâcher le chat qui fila à ses occupations, à savoir : chasser des feuilles mortes. Qu’est-ce que j’aimerais pouvoir jouer dans les feuilles mortes, les voir voler autour de moi… Mais cela serait parfaitement impossible maintenant, j’avais mon rang à tenir. Je reviens vers Varys en silence. Visiblement j’avais déjà compris des choses ? Je n’en avais pas l’impression. J’avais l’impression d’être perdue… Était-il sincère ? Ou était-ce de la flatterie pour me faire baisser ma garde ? On ne savait jamais, n’est-ce pas ? Je fronçai légèrement les sourcils en restant attentive. L’adaptation ? Je n’y avais jamais vraiment pensé, c’était tout ce qu’on m’avait demandé d’être : de faire de qu’on attendait de moi, même si je ne savais pas quoi faire. L’improvisation et se faire à ce qu’on attendait. Choisir mes allégeances ? Voulait-il dire qu’il servait un autre seigneur ? Je préférais ne pas trop relever. La liberté de choix… J’inclinai la tête.

« Vous êtes donc… Non pas une araignée, mais un chat messire Varys ? Vous êtes imprévisible ? »

Et les chats pouvaient brusquement être agressifs sans raison quand ils s’agaçaient. Fermer mon cœur, sauf que si je ne le laissais être trop tendre, on allait me le briser, me faire du mal, ou s’arranger pour justement s’en servir. Je le regardai, toujours Varys, en silence. M’affirmait-il qu’il pouvait être une âme loyale ? Une fidélité là où l’attendait le moins.

« Si je laisse mon cœur être trop tendre, il sera une faille et on s’en servira pour me priver de ma liberté de choix… Mais j’entends ce que vous voulez dire. »

Il se pencha et baissa la voix. Je tendis aussitôt l’oreille, Dandelion serait ravi d’avoir mon impression après, que je lui raconte ce qu’il pourrait me glisser à l’oreille. Pas facile à trouver ? Différent ? Je l’observai avec attention, discret et agissant… Je fronçai les sourcils et tentais une blague :

« Lorsque vous parlez ainsi, j’ai presque l’impression que vous m’affirmez que vous pourriez vous glisser n’importe où, comme vous le souhaitez et que ces amis sont des oiseaux ou des araignées. »

Un instinct exceptionnel ? Visiblement, je venais de trouver un allié… Sans le vouloir du tout. Je lui offris un sourire aimable.

« Je me ferais bien plus attentive jusqu’aux respirations des souris. On ne sait jamais. Peut-être seriez-vous un change-peau ? »

On ne savait jamais, n’est-ce pas ? Mais j’adorerais malgré tout être un chat, posée, installée… Mais non, je n’étais qu’une humaine après tout. Le spectacle durerait jusqu’à ma mort et même après. Désireux de voir ceux qu’ils estiment réussir. Je soutiens son regard.

« Vous êtes une personne intéressante, messire Varys. Très intéressante. Et cette conversation nous mène bien plus loin que ce que j’aurais pu penser. »

J’aurais pensé qu’il ne serait pas resté plus de quelques instants. Mais… Il avait des amis que j’avais peut-être déjà vu… Je serais curieuse de les trouver, rien qu’une fois.

« Vous m’avez enseigné bien des choses par une simple conversation, vous êtes inspirant. »

Fis-je tout doucement.
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An 298 - Lune 4
@Elowen Cendregué

Ses paroles poussent à la réflexion, c’est une chose certaine. A première vue, Varys la trouvait effectivement suffisamment astucieuse. Mais il ne venait après tout que de la rencontrer, et s’il était généralement plutôt bon juge, il n’irait pas jusqu’à se vanter d’avoir une perception infaillible. Peut-être se trompait-il, peut-être était-il en train de placer quelques espoirs en un pion trop peu connu, trop peu fiable. Varys savait apprécier les êtres comme elle. Ceux qui doutent encore, ceux qui cherchent leur place dans un univers où chaque geste, chaque mot pouvait devenir une arme. a jeune noble, sous ses airs de fragilité, révélait une lucidité qui donnaient à Varys envie de croire en elle. Imprévisible, disait elle. Il l’était, c’était un fait indéniable. Mais seulement aux yeux de ceux qui ne savaient pas voir au-delà de la surface. L’araignée ne se considérait pas comme un être fait de spontanéité ou de caprice, comme un chat pouvait l’être. Il calculait, anticipait, tout en tentant de donner l’apparence du hasard. Ses choix étaient bien souvent le fruit de réflexions minutieuses et de pierres posées sur l'échiquier politique.

Bien que la conversation qu’il avait avec Elowen était plus anodine que la plupart des manigances qui l’occupaient dans son quotidien. “Je vous laisserai en juger par vous même, Lady Elowen. Si je vous parais imprévisible, c’est que vous n’avez pas encore suffisamment eu à me cotoyer… Je suis un homme terriblement ennuyant, vous savez.” Pour certains, généralement pour les sots. Et le pétale de Cendregué n’était pas sot, il s’en était suffisamment persuadé.

Un léger sourire étire le coin de ses lèvres. Hochement de tête approbateur. “Le coeur n’est-il après tout pas la plus grande des faiblesses ?” Varys n’est pas sans coeur, mais son esprit prend toujours le dessus. Il lui semblait que la jeune femme se dévoilait petit à petit, peut-être sans rendre compte ? Quoiqu’il en soit, l’eunuque restait presque scolairement attentif. Varys savait parler mais savait surtout écouter, une des choses qu’il faisait le mieux.

Il ne ressentait ni pitié ni réelle compassion pour elle. Sentiments qui lui étaient non pas étrangers, mais peu communs. Cependant, un sentiment de respect commençait à se manifester, en plus de son intérêt né de sa curiosité. Jeune âme innocente, malléable. Peut-être pas autant qu’il l’aurait souhaité, mais Varys pensait bien faire en l’abordant aussi “tôt” après le déroulement tragique des étapes de sa vie. “Pour se glisser là où bon nous semble, il suffit parfois seulement de connaître les bons chemins. Ceux qui personne ne pense à surveiller.” Paroles bien énigmatiques, avaient-elles seulement un réel intérêt ? Varys savait qu’Elowen y comprendrait ce qu’elle voulait, alors que ceux qui passaient à côté de l’improbable duo, trio si l’on comptait l’ombre silencieuse de la jeune fille, n’y verraient qu’une banale conversation. Il se permet un léger rire mi-honnête. “Le pensez-vous ? J’aurais alors à m’accrocher à la confiance que je vous porte pour le moment, espérer que vous ne répéteriez pas ce terrible secret..” Plaisanterie légère, moins sérieuse que le reste de la discussion tenue jusqu’ici. Elle n’était après tout encore qu’une enfant, et Varys savait communiquer avec les siens. La majorité de ses petits oiseaux étaient, eh bien, petits.

Il marqua une pose et s’inclina légèrement. “Des mots bien généreux venant d’une bouche fort noble. Qu’attendiez-vous, quand vous m’avez vu m’approcher de vous ? Pensiez-vous que notre discussion serait plus légère, moins vivifiante ?”



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Elowen Cendregué

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Juger par moi-même ? Je restais silencieuse pendant quelques secondes l’eunuque. Il pensait qu’on le lisait si facilement. Je plissai légèrement les yeux, essayant de fouiller son âme comme lui pouvait le faire avec moi. Étais-je aussi faible que cela pour qu’on puisse ainsi me cerner. Un homme ennuyant ?

« Vous êtes imprévisible, car vous ne pensez pas comme la plupart des gens. Mais je dirais que, contrairement à ce que vous pensez, c’est la marque de gens qui sont bien loin de l’ennui. »

Le cœur la plus grande des faiblesses ? Je glissai un regard vers Dandelion qui demeurait toujours aussi calme, silencieux. Je savais que certains n’avaient pas de cœur. Mais moi ? Est-ce que j’étais si faible que cela ? Avais-je aussi une telle faiblesse ? Est-ce que je pouvais être un pion parce que j’avais un cœur.

« Sans aucun doute. Et certains n’en ayant que peu semblent parfaitement plus puissant. »

Et bien moins malléable… Mais chacun avait des faiblesses, n’est-ce pas ? Il fallait aussi les trouver, mais pour moi, c’était très simple, mon cœur. Je tenais à mes gens, c’était tout ce qu’il me restait après tout. Mes gens, mes chevaliers… C’était bien pour cela que je n’avais aucune envie qu’ils se battent, qu’ils soient blessés. Varys me confia le secret de ses espions et je fronçai légèrement les sourcils. Une énigme. Il faudrait que j’obtienne la réponse. Ceux qui personne ne pense à surveiller ? J’inclinai légèrement la tête.

« Si un jour j’ai la réponse à cette énigme, je vous la ferais parvenir. Au détour d’une autre énigme. »

J’étais curieuse de comprendre ce sens, j’étais presque sûre que c’était tout simple, et que c’était tout bête et que personne n’y pensait jamais. N’est-ce pas ? C’était une preuve de confiance, il me semblait de me confier le secret d’où venait de ses informations. Confiance ? Ou excès ? Je ne pouvais deviner seule… Mais je trouverais sans aucun doute. J’eus un simple sourire à ses mots en inclinant la tête.

« On ne sait que peu de chose Varys… Alors si vous étiez un change-peau, je crois que cela n’étonnerait personne, n’est-ce pas ? Vous pourriez même être une sirène… qui sait ? »

À quoi je m’attendrais alors qui venait me parler ? Cela serait sans aucun doute méchant, mais véridique.

« À peu de chose en réalité. Je n’attendais même pas que vous restiez pour parler. Je n’attendais que quelques mots sur ma famille puis vous retournez à vos occupations. Ou alors des mots simples sur mon fief, une conversation polie mais sans profondeur, car vous auriez cela inutile de trop vous enfoncer dans une conversation avec moi car je ne vous aurais pas… intéressé ? »

J’inclinai légèrement la tête.
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Il sourit, amusé. Il ne pouvait certes pas être certain qu’elle voyait clair dans son jeu, mais la jeune femme voyait très certainement quelque chose. Peu nombreux sont ceux capables de pleinement comprendre Varys et ses drôles agissements. Et malgré son âge, Elowen semblait déjà voir plus loin que la plupart. Même si, il l’espérait, l’eunuque gardait un tant soit peu de mystère.

“Tant qu’on sait correctement le protéger.” Varys avait toujours sû s’y prendre. Il n’aurait pas supporté un quelconque échec par rapport à une telle faiblesse, et se voulait volontairement désintéressé de la plupart des choses qui l’entouraient. De cette manière, bien peu de chance d’être un jour déçu de quelqu’un. Déçu de lui-même, si ça venait à arriver.  

“Ah, il me tarde d’entendre la réponse que vous trouverez, dans ce cas. Le jeu des énigmes est toujours un délice, surtout lorsqu’il est partagé avec un esprit vif.” Ravi de se voir confirmer le fait qu’elle envisage d’à nouveau avoir diverses conversations plus où moins secrètes.

Puis, à ses mots sur ce qu’elle s’attendait de lui, Varys se permit un nouveau sourire presque bienveillant. “Vous savez, vous n’êtes pas la première à émettre une hypothèse aussi… Haute en couleur.” Il marque une courte pause, et reprend. “Fascinant, de voir ce que les gens pensent de nous, quand on n’entre pas parfaitement dans le moule bien défini des conventions.A quoi donc vous-a-t-on déjà comparée, Lady Elowen ?” Peut-être des mots simples et basiques. Une fleur, un rayon de soleil.. A moins que l’araignée ne voit pas assez loin.

“Je vois, je vois. J’espère que vous n’êtes pas déçue, quoi qu’il en soit.”



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Protéger son cœur. Est-ce que je pourrais vraiment le faire ? Je voudrais bien sûr le faire ! Mais est-ce que je pourrais réussir ? À blinder mon cœur, à le protéger, à empêcher qui que ce soit de le briser, de le blesser ? Je hochai donc simplement la tête, sans rien rajouter, parce que… Est-ce que je pourrais assez me blinder ? Sans doute pas. Alors je préférais ne rien dire de plus. Ce n’était pas la peine. Mais j’étais également curieuse de connaître la réponse à cette devinette. Je lui répondrais donc, sous la forme d’une énigme ! Un esprit vif…

« J’espère dans ce cas être une partenaire efficace ! »


Je pouffai légèrement derrière ma main lorsqu’il m’affirma que je n’étais pas la première à émettre ainsi de curieuses hypothèses ! Pourquoi pas ! Cela serait donc intéressant !

« Sans doute parce que vous intriguez beaucoup les gens qui tentent de trouver des explications ! »

Est-ce que j’aimais savoir ce que les gens pensaient de moi ? Non, j’étais terrorisée par cette idée, je ne voulais pas savoir, je ne voulais pas me confronter à tout ce que les gens pensaient. À quoi m’avait-on déjà comparé? Je détournai les yeux pour regarder les buissons.

« À un soleil triste. Ou un corbeau annonçant une mauvaise nouvelle. Rarement des choses joyeuses. »

Je haussais les épaules sans plus rien dire. Ce n’était pas la peine d’insister sur ce sujet. Je préférais ne rien rajouter. Déçue ?

« Il faudrait être fou pour être déçue d’une telle rencontre messire Varys. »

Dandelion se baissa légèrement et toucha mon coude de la main, discret rappel. J’inclinai la tête avant de me tourner vers Varys.

« Je suis navrée messire Varys ! Je crains avoir un rendez-vous à honorer ! Merci pour cette conversation et j’espère que nous pourrons à nouveau échanger un peu. »

Je lui offris une révérence polie pour le saluer avec tout le respect et la politesse qu’il lui étaient dû. Un dernier sourire et un hochement de tête avant que je ne m’éclipse pour rejoindre mes devoirs d’un pas silencieux.
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